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Thioro Mbow ou l’histoire d’une Sénégalaise qui a brûlé vives ses trois filles… pour un homme.

Lundi 16 Février 2015

Thioro Mbow, la jeune Sénégalaise qui a tué ses trois enfants, en Belgique, en déclenchant un incendie, est placée depuis jeudi sous mandat d’arrêt. La Sénégalaise, de 35 ans, brillante au lycée, est inculpée du chef d’assassinat.


Une histoire horrible qui heurte les consciences. C’est celle d’une jeune Sénégalaise de 35 ans, en l’occurrence Thioro Mbow, qui a brûlé vifs ses trois enfants âgés respectivement de 7, 5 et 3 ans. Elle a posé cet acte démentiel, ce mercredi, pour se venger de son concubin, père de ses quatre enfants. Ce dernier, un Belge, avait décidé de lui retirer la garde de leurs filles et de l’expulser de leur maison. Devant les juges, il a confié que leur relation s’était détériorée depuis des mois et qu’il était dans l’optique de se séparer de sa concubine en vue de préserver ses enfants d’une maman qui ‘’mélangeait alcool et médicaments’’ et pouvait ‘’dormir 20 heures par jour’’.

En quittant leur maison, ce mercredi à 6 heures du matin, le concubin, Hellmut Ulin, ne pouvait pas imaginer la tragédie qui allait se produire quelques heures plus tard. Il avait chargé un huissier de se présenter à leur domicile, sis à Leinik en Belgique, pour remettre une lettre à sa concubine. Il était question de lui faire part de ses intentions. Prise de colère, la jeune femme n’a rien trouvé à faire que de conduire ses enfants, Madyson (6 ans), Abbygail (4 ans) et Oumy (2 ans) dans une annexe, dans le jardin, qui sert de bureau à leur papa, avant d’y mettre le feu. Selon des témoignages repris par la presse belge, elle a verrouillé la porte, avant de laisser ses trois filles cramer dans l’incendie. Ensuite, elle a appelé son compagnon pour lui dire : ‘’Tu n’auras pas mes enfants. Je les ai enfermés dans le bureau et j’ai mis le feu. Ils crient, mais je ne fais rien. Je n’appelle pas les pompiers. Ils vont mourir’’.

“Dix minutes de cris et c’était fini”  

Leur tante, dépêchée sur les lieux à la rue Zwartenbroek à Lennik, par Hellmut Ulin, n’a pu les sauver. Les filles sont mortes suite à une intoxication aux fumées. “Dix minutes de cris et c’était fini”, a déclaré leur maman à sa belle-sœur. Les pompiers  qui ont rappliqué dare-dare sur les lieux du drame n’ont pu que constater le drame. Anéanti, le père des enfants n’a eu de cesse de ruminer : “Juste avant mon départ pour le boulot, j’avais embrassé la plus jeune qui était déjà réveillée et avait rejoint sa maman dans son lit…”. Mais il a fini par revenir à de meilleurs sentiments et témoigner de la compassion à sa partenaire.

Helmut Ulin entend lui apporter un soutien moral et physique. Car souligne-t-il, il a une part de responsabilité dans ce drame. Au lieu de s’en prendre à sa compagne, il compte s’attaquer au médecin de la famille qui aurait enfoncé Thioro Mbow dans cette phase dépressive. « Il a joué un rôle agressif. Il a continué à prescrire des pilules à ma femme toxicomane. Il a détruit notre famille. Il avait le béguin pour ma femme. Il lui envoyait des messages coquins. Et quand j’allais travailler, il venait presque toute la journée’’. Pour l’heure, Thioro Mbow est placée sous mandat de dépôt et inculpée du chef d’assassinat. A signaler qu’il reste au couple une fille de 9 ans. Elle était à l’école, au moment des faits.

’Une fille extrêmement brillante et polie’’

Thioro Mbow passe aujourd’hui pour une dame peu portée vers les émotions. Ses camarades de classe du lycée Kennedy retiennent d’elle l’image d’une fille brillante que tout prédestinait à un avenir radieux, une carrière prometteuse. Elle a toujours fait partie de la crème durant tout son cursus scolaire avec un père professeur d’Histoire et de Géographie, aujourd’hui Proviseur d’un lycée, qui veillait scrupuleusement à l’éducation de ses enfants et de leur réussite sociale. En Belgique, Thioro est inscrite dans une grande école supérieure de commerce.

Témoignage d’un de ses anciens professeurs. ‘’Je suis choqué, perturbé. Je n’en reviens pas. C’est une fille extrêmement brillante et bien éduquée. Son attachement à la religion était connu de tous au lycée. Elle pratiquait sa religion et aimait Serigne Touba, le guide spirituel des mourides. Son père est d’une rigueur sans commune mesure. Je me demande ce qui l’a poussée à dégénérer’’. Sous le choc, l’ancien professeur d’histoire géographie de Thioro Mbow interrompt l’entretien téléphonique. Les frères et sœurs de Thioro Mbow sont aussi présentés comme des modèles de rectitude. ‘’Je suis abasourdie. Je connais ses sœurs. Elles ont toutes étudié au lycée Kennedy, elles sont très correctes et très studieuses. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ?’’ s’interrogent ses camarades de promotion.

Violée à 20 ans

Pour autant, d’autres avaient remarqué un changement de comportement chez cette jeune fille. Elle avait fini par prendre la mauvaise direction. Ses publications désagréables sur les réseaux sociaux envers ses connaissances marquent encore au fer rouge quelques-uns de ses camarades de classe. Sous le coup de la colère, elle ne se privait pas d’insulter tout le monde sur facebook. Elle les traitait de ‘’bâtards’’.

La raison de ce comportement ? Comme éléments de réponse, on évoque son mariage raté avec un de ses cousins. ‘’Elle ne voulait pas de ce mariage imposé par ses parents. Elle a refusé de le consommer et a plaqué son mari.’’ Autre explication : elle a été violée à l’âge de 20 ans, par un séropositif. Depuis lors, dit-on, sa vie a basculé dans le chaos. Thioro Mbow n’a eu de cesser de se plaindre d’une ‘’vie de merde’’. Elle est devenue désagréable envers son entourage, avant de verser dans la toxicomanie, en raison de troubles psychologiques.

Lu sur l’Enquete.sn