Coup de tonnerre. Alors que les supputations vont bon train concernant l’identité du remplaçant de son fidèle lieutenant Mouhamad Boun Abdallah Dionne, le chef de l’Etat Macky Sall est parti pour surprendre tout le monde... en choisissant de ne pas choisir de Premier ministre pour le premier Gouvernement de son second mandat. Selon nos informations, le poste de Premier ministre sera supprimé au prochain Conseil des ministres à travers une réforme constitutionnelle. En plus clair, le gouvernement sera directement dirigé par le président de la République dont le très fidèle lieutenant Dionne a présenté sa démission et celle du Gouvernement ce vendredi, 5 avril 2019.
La réforme constitutionnelle sera présentée à l’Assemblée nationale après que le projet de loi pour la suppression du poste du Premier ministre sera proposé en Conseil des ministres par Mouhamad Boun Abdallah Dionne lui-même (ou celui qui assurera la transition, comme le fit Moustapha Niasse du 3 au 29 avril 1983) qui naturellement, ne devrait pas faire partie de l’attelage gouvernemental après cette réforme.
SUR LES TRACES DE SENGHOR ET DIOUF
Ce ne serait pas une première au Sénégal qu’un chef de l’Etat fasse recours à un régime présidentiel renforcé. Les anciens présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf ont déjà eu à supprimer le poste de chef du Gouvernement. En effet, de 1963 à 1970, après que ses relations avec Mamadou Dia, alors président du Conseil (équivalent du poste de Premier ministre), Senghor s’est passé du poste après approbation de la décision par un référendum. Ce n’est que le 26 février 1970, après un nouveau référendum, que le poste de Premier ministre est revenu dans l’architecture républicaine du Sénégal, à la faveur de la nomination d’Abdou Diouf.
Onze ans plus tard, ce dernier succède à Senghor à la tête de la Magistrature suprême et décide lui aussi, de se passer des services d’un Premier ministre après deux ans d’exercice de Habib Thiam, en poste du 1er janvier 1981 au 3 avril 1983. Il sera remplacé pour 26 jours par Moustapha Niasse avant que la sentence ne tombe : le 1er mai 1983, suite à une révision constitutionnelle adoptée par l’Assemblée nationale, Abdou Diouf fit à son tour recours à un régime présidentiel renforcé. Le poste de Premier ministre est alors rétabli en mars 1991 avec le retour à la Primature d’Habib Thiam.
REPORT DU DÉBAT AUTOUR DE LA SUCCESSION
En choisissant de se passer des services d’un Premier ministre, Macky Sall mettra fin, au moins à titre provisoire, le débat naissant sur sa succession après son second mandat dans la mesure où le choix d’un autre Premier ministre outre que le très fidèle Mouhammad Boun Abdallah Dionne qui fut déjà son Directeur de Cabinet quand l’actuel président fut Premier ministre, serait naturellement perçu par plus d’un d’un comme l’adoption d’un successeur et la création d’un dauphin. Une fois que le projet de réforme aura abouti, Macky Sall sera seul maitre à bord, dans une année où il aura encore d’autres ficelles à tirer entre une redistribution des cartes avec les cas Khalifa Sall et Karim Wade, et des échéances électorales déjà acquises comme les locales en décembre, ou éventuelles comme celles qui pourraient découler d’une dissolution de l’Assemblée nationale.
EMEDIA.SN
La réforme constitutionnelle sera présentée à l’Assemblée nationale après que le projet de loi pour la suppression du poste du Premier ministre sera proposé en Conseil des ministres par Mouhamad Boun Abdallah Dionne lui-même (ou celui qui assurera la transition, comme le fit Moustapha Niasse du 3 au 29 avril 1983) qui naturellement, ne devrait pas faire partie de l’attelage gouvernemental après cette réforme.
SUR LES TRACES DE SENGHOR ET DIOUF
Ce ne serait pas une première au Sénégal qu’un chef de l’Etat fasse recours à un régime présidentiel renforcé. Les anciens présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf ont déjà eu à supprimer le poste de chef du Gouvernement. En effet, de 1963 à 1970, après que ses relations avec Mamadou Dia, alors président du Conseil (équivalent du poste de Premier ministre), Senghor s’est passé du poste après approbation de la décision par un référendum. Ce n’est que le 26 février 1970, après un nouveau référendum, que le poste de Premier ministre est revenu dans l’architecture républicaine du Sénégal, à la faveur de la nomination d’Abdou Diouf.
Onze ans plus tard, ce dernier succède à Senghor à la tête de la Magistrature suprême et décide lui aussi, de se passer des services d’un Premier ministre après deux ans d’exercice de Habib Thiam, en poste du 1er janvier 1981 au 3 avril 1983. Il sera remplacé pour 26 jours par Moustapha Niasse avant que la sentence ne tombe : le 1er mai 1983, suite à une révision constitutionnelle adoptée par l’Assemblée nationale, Abdou Diouf fit à son tour recours à un régime présidentiel renforcé. Le poste de Premier ministre est alors rétabli en mars 1991 avec le retour à la Primature d’Habib Thiam.
REPORT DU DÉBAT AUTOUR DE LA SUCCESSION
En choisissant de se passer des services d’un Premier ministre, Macky Sall mettra fin, au moins à titre provisoire, le débat naissant sur sa succession après son second mandat dans la mesure où le choix d’un autre Premier ministre outre que le très fidèle Mouhammad Boun Abdallah Dionne qui fut déjà son Directeur de Cabinet quand l’actuel président fut Premier ministre, serait naturellement perçu par plus d’un d’un comme l’adoption d’un successeur et la création d’un dauphin. Une fois que le projet de réforme aura abouti, Macky Sall sera seul maitre à bord, dans une année où il aura encore d’autres ficelles à tirer entre une redistribution des cartes avec les cas Khalifa Sall et Karim Wade, et des échéances électorales déjà acquises comme les locales en décembre, ou éventuelles comme celles qui pourraient découler d’une dissolution de l’Assemblée nationale.
EMEDIA.SN