«Je m’appelle Babacar»
Le mystère qui entoure la dimension ésotérique de Serigne Babacar Sy fut levé par deux (02) lieutenants de El Hadji Malick Sy qu’il avait chargé de faire des retraites divinatoires sur ce qu’il adviendrait de son union avec Rokhaya Ndiaye. Après avoir effectué la mission qui leur était assignée, le moment était venu d’en décliner les contours. Serigne Malick Sarr fut le premier à communiquer les résultats de sa retraite à El Hadji Malick Sy.
«J’ai pu observer une chaîne aux maillons dorés, qui relient le ventre d’une jeune fille au ciel. Il m’a été donné de savoir que la fille en question est une certaine Rokhaya Ndiaye, mais aussi que la chaîne symbolise son enfant, qui aura pour nom Ababacar», lui confia-t-il.
A sa suite, Amadou Barro Ndiéguène lui rapportera ce qu’il avait observé : «J’ai vu une jeune fille du nom de Rokhaya Ndiaye. Elle aura un fils dont l’érudition et l’estime qu’il a auprès du Seigneur seront d’une grandeur telle qu’on leur trouvera des éléments de comparaison avec les vôtres. Il faudra cependant que vous fassiez certaines prières pour la garder aussi longtemps que vous voudrez, car même étant dans les liens du mariage, elle ne manquera pas de faire l’objet de convoitises de personnes de toutes les races et de tous les horizons.»
Bien qu’ayant mesuré la portée des informations qui lui avaient été fournies et loin de s’extasier comme le feraient certaines personnes, El Hadji Malick Sy adopta cette lucidité propre aux grands hommes, jusqu’à ce que Serigne Babacar naquit, une matinée de l’an 1885, au moment où il terminait son fameux «Taïssir». Ce jour-là, Maodo reçut la visite d’un vieil ami, El Hadji Malick Wilane, qui habitait la localité de Médina Ndiol.
Après les salutations d’usage, El Hadji Malick lui annonça la nouvelle de la naissance de Serigne Babacar et lui recommanda d’entrer dans la chambre pour bénir le nouveau-né. Il ne fit pas trois pas que ce dernier se leva brusquement pour décliner son identité : «Je m’appelle Babacar.»
A l’image des Prophètes Mouhammad (Psl) et Issa, qui ont parlé bien avant d’avoir vécu sept jours, Serigne Babacar a accédé au grade de «Fardiya», qui renvoie au verset de la sourate «Yaasine» dans laquelle Dieu dit : «Quand Il veut que quelque chose soit, il Lui suffit tout simplement de dire sois, pour qu’elle soit.»
Khalifa Ababacar et le manteau de lumière descendu du ciel
Le jeune Ababacar n’a pas grandi comme les enfants de son âge. Pas de temps pour les activités ludiques de son âge. Lui, préférait s’abreuver à la source de la connaissance. Il n’a non plus jamais accepté que ses compagnons posent leurs mains sur ses épaules. Il ne tenait jamais de propos désobligeants.
Un jour, un homme qui était venu voir son père se plaignit de ses sautillements : «Qu’il est turbulent votre enfant !» Serigne Babacar se tourna vers lui et réagit : «J’ai coupé le cordon qui te liait à la voie tidjane.» Surpris et assommé par de tels propos, il fixa El Hadji Malick pour chercher un rempart après avoir promené partout son regard.
Ce dernier lui fit cette recommandation : «Il faut t’excuser avant qu’il ne soit trop tard, car je connais Ababacar.» Ayant réalisé que l’enfant qui venait de lui parler n’était pas comme les autres, il ne se le fit pas dire deux fois. A l’âge de la scolarisation, il fut d’abord confié à un marabout appelé Serigne Malick Sarr, premier grand disciple de Seydi El Hadji Malick Sy et père de Serigne Mounirou Sarr.
Il avait le privilège d’être l’homme de confiance chargé de veiller sur sa famille lors de son pèlerinage à La Mecque. Il était également son gendre, car il avait pour épouse Sokhna Fatoumata Sy, fille aînée de El Hadji Malick Sy. Puis ce fut au tour de son oncle, El Hadji Mor Khoudia Sy, établi à Mbirkilane de prendre la relève. Il lui apprit l’écriture et les différentes matières de lecture du Saint Coran, dont le «Tajwid et le Warsh».
Très vite, Ababacar se distingua par ses facultés exceptionnelles de mémorisation du Saint Coran, son intelligence, sa finesse d’esprit, sa belle voix et ses prédispositions mystiques. On raconte qu’un jour, au moment où il était plongé dans ses retraites, El Hadji Malick vit venir ses deux fils, Serigne Babacar et Sidy Ahmed.
Ce dernier pleurait à chaudes larmes. Lorsqu’il lui demanda pourquoi il était dans cet état, Sidy Ahmed lui donna cette réponse : «Lorsque Babacar et moi étions dans la brousse, j’ai vu venir du ciel des anges qui l’ont recouvert d’un manteau de lumière et ils ne l’ont pas fait pour moi.» Seydi Ababacar commença à Tivaouane, sous la surveillance de Seydi El Hadji Malick Sy, à recevoir ce qu’on pourrait appeler une éducation de l’âme.
La retraite de 1111 jours et la rencontre avec Cheikh Ahmed Tidiane Chérif
Son éducation achevée, Seydi Ababacar se fixa d’abord à Rufisque, sur ordre de El Hadji Malick, qui y comptait de nombreux fidèles. Serigne Babacar y avait pour mission de représenter son père, d’enseigner le Saint Coran, le Droit musulman et les principes de la confrérie. Aux uns, il transmettait le «wird» et bénissait les autres.
Il y reprit également sa vie mystique, caractérisée par de longues retraites en brousse et dans sa chambre. Ses déplacements le menèrent aussi à Joal, où il accrut le nombre de sérères ayant embrassé la religion sous la direction de son père. C’est également à Rufisque que Serigne Babacar Sy a effectué sa fameuse retraite spirituelle de mille cent onze (1111) jours à l’issue de laquelle il fit la rencontre de son maître, Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, en chair et en os.
Serigne Babacar Sy était aussi viscéralement attaché à la ville de Saint-Louis. Il avait l’habitude de dire à haute et intelligible voix : «Je préfère un camion rempli de fidèles en provenance de Saint-Louis vers Tivaouane que 100 camions venant d’autres localités à destination de Tivaouane.» Seydi Ababacar Sy est dépeint comme un taciturne qui ne s’intéressait qu’aux questions qui le concernaient directement ou ayant trait à l’Islam et à la confrérie. Quelque prolixe que fut son interlocuteur, il s’en tenait toujours à la formule : «Que Dieu te bénisse (Tabaraka Allahou).»
L’Accession au Khalifat
Son père alité, Serigne Babacar dû se rendre à son chevet. Arrivé à Tivaouane en 1922, Seydi Ababacar Sy trouva son père alité. Ce dernier lui confia en substance : «Il n’y a pas de repos ici-bas. Dieu t’accompagnera aussi longtemps que tu feras preuve de courage. Il semble que la tâche d’exercer le Khalifat te revient, puisqu’après moi, tu dois accomplir cette mission. J’espère bien que tu pourras l’assumer, car depuis ta tendre jeunesse, j’ai remarqué en toi trois qualités : le souci permanent de parfaire tes connaissances, ton attachement à la religion et un profond respect, assimilable à une crainte, à mon endroit. Tout ce que je regrette, c’est ta probité trop marquée vis-à-vis des autres et mon intime conviction est qu’on ne saurait jamais guider les gens en ayant cette attitude.»
Aussitôt après le rappel à Dieu de son père, intervenu le 27 juin 1922, certaines personnalités de la cité religieuse firent appel à Serigne Babacar, qui les trouva à la mosquée. «Il faut que quelqu’un succède à ton père et nous estimons que tu n’es pas la personne la mieux indiquée en présence des compagnons de ton père et de tes oncles ici présents», lui dirent-ils.
Les sages de Tivaouane soutenaient, à juste raison, l’argument selon lequel, la confrérie n’est pas un patrimoine familial, en rappelant la chaîne de transmission de Cheikh Ahmed Tidiane à El Hadji Malick et que même
Mouhamed Ghali, successeur du fondateur de la confrérie, n’avait aucun lien de parenté avec lui, dont les petits-fils n’ont un quelconque droit à faire valoir pour le Khalifat.
En guise de réponse, Serigne Babacar leur apporta cette mise au point : «Vos suggestions sont trop tardives, les tenants de la confrérie ont fait de moi le successeur de El Hadji Malick Sy, 7 ans avant sa mort. Et même si j’étais issu de Lamine Fandène (dignitaire et propriétaire terrien sérère demeurant à Fandène, une localité située dans la région de Thiès), je serais le Khalife, car c’est un décret divin irréversible devant lequel la nature humaine est impuissante.»
Poursuivant son propos, il se fit plus intransigeant : «En réalité, il n’y a que deux (02) chaises disponibles présentement. Celle du Khalifat et celle du disciple. Pour la première, j’y suis déjà assis. Pour la deuxième, vous feriez mieux de vous y asseoir, de gré, avant que je ne vous y fasse asseoir de force.»
Les beignets de maman Astou Kâne
Qui craint Dieu est craint par les êtres. A-t-on l’habitude de dire. Serigne Babacar Sy est le symbole vivant de cette vérité, par les actes de foi qu’il a posés durant son existence. Les 2 anecdotes suivantes le démontrent aisément. Généralement, les relations grands-pères et leurs petits-fils sont empreintes d’un amour réciproque. Celles qui existaient entre Serigne Babacar Sy et ses petits-fils ne faisaient pas exception à la règle.
Comme l’atteste le fait suivant : à l’image des dames d’un certain âge qui sont la plupart du temps enclines à avoir une occupation pour se dégourdir et retarder la phase tant redoutée de la vieillesse, Sokhna Astou Kane consacrait une partie de son temps à la vente de beignets, très prisés par les enfants du quartier.
IGFM
Le mystère qui entoure la dimension ésotérique de Serigne Babacar Sy fut levé par deux (02) lieutenants de El Hadji Malick Sy qu’il avait chargé de faire des retraites divinatoires sur ce qu’il adviendrait de son union avec Rokhaya Ndiaye. Après avoir effectué la mission qui leur était assignée, le moment était venu d’en décliner les contours. Serigne Malick Sarr fut le premier à communiquer les résultats de sa retraite à El Hadji Malick Sy.
«J’ai pu observer une chaîne aux maillons dorés, qui relient le ventre d’une jeune fille au ciel. Il m’a été donné de savoir que la fille en question est une certaine Rokhaya Ndiaye, mais aussi que la chaîne symbolise son enfant, qui aura pour nom Ababacar», lui confia-t-il.
A sa suite, Amadou Barro Ndiéguène lui rapportera ce qu’il avait observé : «J’ai vu une jeune fille du nom de Rokhaya Ndiaye. Elle aura un fils dont l’érudition et l’estime qu’il a auprès du Seigneur seront d’une grandeur telle qu’on leur trouvera des éléments de comparaison avec les vôtres. Il faudra cependant que vous fassiez certaines prières pour la garder aussi longtemps que vous voudrez, car même étant dans les liens du mariage, elle ne manquera pas de faire l’objet de convoitises de personnes de toutes les races et de tous les horizons.»
Bien qu’ayant mesuré la portée des informations qui lui avaient été fournies et loin de s’extasier comme le feraient certaines personnes, El Hadji Malick Sy adopta cette lucidité propre aux grands hommes, jusqu’à ce que Serigne Babacar naquit, une matinée de l’an 1885, au moment où il terminait son fameux «Taïssir». Ce jour-là, Maodo reçut la visite d’un vieil ami, El Hadji Malick Wilane, qui habitait la localité de Médina Ndiol.
Après les salutations d’usage, El Hadji Malick lui annonça la nouvelle de la naissance de Serigne Babacar et lui recommanda d’entrer dans la chambre pour bénir le nouveau-né. Il ne fit pas trois pas que ce dernier se leva brusquement pour décliner son identité : «Je m’appelle Babacar.»
A l’image des Prophètes Mouhammad (Psl) et Issa, qui ont parlé bien avant d’avoir vécu sept jours, Serigne Babacar a accédé au grade de «Fardiya», qui renvoie au verset de la sourate «Yaasine» dans laquelle Dieu dit : «Quand Il veut que quelque chose soit, il Lui suffit tout simplement de dire sois, pour qu’elle soit.»
Khalifa Ababacar et le manteau de lumière descendu du ciel
Le jeune Ababacar n’a pas grandi comme les enfants de son âge. Pas de temps pour les activités ludiques de son âge. Lui, préférait s’abreuver à la source de la connaissance. Il n’a non plus jamais accepté que ses compagnons posent leurs mains sur ses épaules. Il ne tenait jamais de propos désobligeants.
Un jour, un homme qui était venu voir son père se plaignit de ses sautillements : «Qu’il est turbulent votre enfant !» Serigne Babacar se tourna vers lui et réagit : «J’ai coupé le cordon qui te liait à la voie tidjane.» Surpris et assommé par de tels propos, il fixa El Hadji Malick pour chercher un rempart après avoir promené partout son regard.
Ce dernier lui fit cette recommandation : «Il faut t’excuser avant qu’il ne soit trop tard, car je connais Ababacar.» Ayant réalisé que l’enfant qui venait de lui parler n’était pas comme les autres, il ne se le fit pas dire deux fois. A l’âge de la scolarisation, il fut d’abord confié à un marabout appelé Serigne Malick Sarr, premier grand disciple de Seydi El Hadji Malick Sy et père de Serigne Mounirou Sarr.
Il avait le privilège d’être l’homme de confiance chargé de veiller sur sa famille lors de son pèlerinage à La Mecque. Il était également son gendre, car il avait pour épouse Sokhna Fatoumata Sy, fille aînée de El Hadji Malick Sy. Puis ce fut au tour de son oncle, El Hadji Mor Khoudia Sy, établi à Mbirkilane de prendre la relève. Il lui apprit l’écriture et les différentes matières de lecture du Saint Coran, dont le «Tajwid et le Warsh».
Très vite, Ababacar se distingua par ses facultés exceptionnelles de mémorisation du Saint Coran, son intelligence, sa finesse d’esprit, sa belle voix et ses prédispositions mystiques. On raconte qu’un jour, au moment où il était plongé dans ses retraites, El Hadji Malick vit venir ses deux fils, Serigne Babacar et Sidy Ahmed.
Ce dernier pleurait à chaudes larmes. Lorsqu’il lui demanda pourquoi il était dans cet état, Sidy Ahmed lui donna cette réponse : «Lorsque Babacar et moi étions dans la brousse, j’ai vu venir du ciel des anges qui l’ont recouvert d’un manteau de lumière et ils ne l’ont pas fait pour moi.» Seydi Ababacar commença à Tivaouane, sous la surveillance de Seydi El Hadji Malick Sy, à recevoir ce qu’on pourrait appeler une éducation de l’âme.
La retraite de 1111 jours et la rencontre avec Cheikh Ahmed Tidiane Chérif
Son éducation achevée, Seydi Ababacar se fixa d’abord à Rufisque, sur ordre de El Hadji Malick, qui y comptait de nombreux fidèles. Serigne Babacar y avait pour mission de représenter son père, d’enseigner le Saint Coran, le Droit musulman et les principes de la confrérie. Aux uns, il transmettait le «wird» et bénissait les autres.
Il y reprit également sa vie mystique, caractérisée par de longues retraites en brousse et dans sa chambre. Ses déplacements le menèrent aussi à Joal, où il accrut le nombre de sérères ayant embrassé la religion sous la direction de son père. C’est également à Rufisque que Serigne Babacar Sy a effectué sa fameuse retraite spirituelle de mille cent onze (1111) jours à l’issue de laquelle il fit la rencontre de son maître, Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, en chair et en os.
Serigne Babacar Sy était aussi viscéralement attaché à la ville de Saint-Louis. Il avait l’habitude de dire à haute et intelligible voix : «Je préfère un camion rempli de fidèles en provenance de Saint-Louis vers Tivaouane que 100 camions venant d’autres localités à destination de Tivaouane.» Seydi Ababacar Sy est dépeint comme un taciturne qui ne s’intéressait qu’aux questions qui le concernaient directement ou ayant trait à l’Islam et à la confrérie. Quelque prolixe que fut son interlocuteur, il s’en tenait toujours à la formule : «Que Dieu te bénisse (Tabaraka Allahou).»
L’Accession au Khalifat
Son père alité, Serigne Babacar dû se rendre à son chevet. Arrivé à Tivaouane en 1922, Seydi Ababacar Sy trouva son père alité. Ce dernier lui confia en substance : «Il n’y a pas de repos ici-bas. Dieu t’accompagnera aussi longtemps que tu feras preuve de courage. Il semble que la tâche d’exercer le Khalifat te revient, puisqu’après moi, tu dois accomplir cette mission. J’espère bien que tu pourras l’assumer, car depuis ta tendre jeunesse, j’ai remarqué en toi trois qualités : le souci permanent de parfaire tes connaissances, ton attachement à la religion et un profond respect, assimilable à une crainte, à mon endroit. Tout ce que je regrette, c’est ta probité trop marquée vis-à-vis des autres et mon intime conviction est qu’on ne saurait jamais guider les gens en ayant cette attitude.»
Aussitôt après le rappel à Dieu de son père, intervenu le 27 juin 1922, certaines personnalités de la cité religieuse firent appel à Serigne Babacar, qui les trouva à la mosquée. «Il faut que quelqu’un succède à ton père et nous estimons que tu n’es pas la personne la mieux indiquée en présence des compagnons de ton père et de tes oncles ici présents», lui dirent-ils.
Les sages de Tivaouane soutenaient, à juste raison, l’argument selon lequel, la confrérie n’est pas un patrimoine familial, en rappelant la chaîne de transmission de Cheikh Ahmed Tidiane à El Hadji Malick et que même
Mouhamed Ghali, successeur du fondateur de la confrérie, n’avait aucun lien de parenté avec lui, dont les petits-fils n’ont un quelconque droit à faire valoir pour le Khalifat.
En guise de réponse, Serigne Babacar leur apporta cette mise au point : «Vos suggestions sont trop tardives, les tenants de la confrérie ont fait de moi le successeur de El Hadji Malick Sy, 7 ans avant sa mort. Et même si j’étais issu de Lamine Fandène (dignitaire et propriétaire terrien sérère demeurant à Fandène, une localité située dans la région de Thiès), je serais le Khalife, car c’est un décret divin irréversible devant lequel la nature humaine est impuissante.»
Poursuivant son propos, il se fit plus intransigeant : «En réalité, il n’y a que deux (02) chaises disponibles présentement. Celle du Khalifat et celle du disciple. Pour la première, j’y suis déjà assis. Pour la deuxième, vous feriez mieux de vous y asseoir, de gré, avant que je ne vous y fasse asseoir de force.»
Les beignets de maman Astou Kâne
Qui craint Dieu est craint par les êtres. A-t-on l’habitude de dire. Serigne Babacar Sy est le symbole vivant de cette vérité, par les actes de foi qu’il a posés durant son existence. Les 2 anecdotes suivantes le démontrent aisément. Généralement, les relations grands-pères et leurs petits-fils sont empreintes d’un amour réciproque. Celles qui existaient entre Serigne Babacar Sy et ses petits-fils ne faisaient pas exception à la règle.
Comme l’atteste le fait suivant : à l’image des dames d’un certain âge qui sont la plupart du temps enclines à avoir une occupation pour se dégourdir et retarder la phase tant redoutée de la vieillesse, Sokhna Astou Kane consacrait une partie de son temps à la vente de beignets, très prisés par les enfants du quartier.
IGFM