«J’habitais Saint-Louis. Avant de rejoindre ce centre, j’ai fait beaucoup de mal. J’étais toujours trempé dans de sales affaires. J’avoue que je me considère comme un miraculé. Entre la drogue et l’alcool, j’ai toujours mis ma vie en danger. Je faisais tout. Tout ce qu’il y a de répréhensible. C’est comme si je me plaisais à défier la loi et la société. J’ai volé et j’ai fait pire en participant à des cambriolages. J’étais déboussolé, sans repères. Mes parents ne voulaient plus de moi. Ils avaient fini par me rejeter. Finalement j’étais à l’étroit à Saint-Louis. Fort heureusement pour moi, je n’ai jamais été arrêté par la police, mais je sentais que cela pouvait arriver d’un moment à l’autre si je n’arrêtais pas de fréquenter ma bande. Lorsqu’on m’a parlé de ce centre à Keur-Massar, j’ai quitté Saint-Louis sans avertir personne, ni ma famille ni les éléments de la bande à laquelle j’appartenais et qui ignoraient que j’en avais ras-le-bol de vivre de la sorte. Depuis mon arrivée dans ce centre, j’ai constaté que j’ai tourné une page de ma vie. La preuve : je suis devenu moins violent et moins «kathior» (moins tordu). D’ailleurs, les gens n’ont plus peur de moi, contrairement à quand j’étais à Saint-Louis.»
L'observateur
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