La situation perdure depuis la fin de l’année 2021. Et, à moins d’un mois de la fête de Tabaski, l’histoire risque de se répéter pour les clients de la Poste à Saint-Louis. Lesquelles affichent des inquiétudes légitimes car, pour des problèmes de disponibilité de liquides, ils sont souvent confrontés à des retards de salaires. Constitués en collectif, ils ont néanmoins décidé de mener un combat contre cet état de fait.
Face à la presse hier, mercredi, ils ont exprimé leurs vives préoccupations et dénoncé avec vigueur la situation difficile qu’ils vivent à la Poste, non sans demander au ministre des Finances et du Budget de ne plus virer leurs salaires dans cette boîte.
« Ce qui se passe n’est pas nouveau sous nos cieux. Depuis fin 2021, nous avons commencé à sentir les frémissements au niveau de la poste. De mois en mois, la situation empire. Le problème, c’est que nous sommes étonnés à chaque fois que nous arrivons à la fin du mois au niveau de la Poste pour percevoir nos salaires ou retirer de l’argent, on nous fait toujours comprendre qu’il n’y a pas d’argent ou alors on nous dit qu’ils ne peuvent pas vous payer tout notre salaire. Maintenant, les choses deviennent extrêmement compliquées pour nous. Parce qu’en ce moment précis où je vous parle, il y a plusieurs d’entre nous qui n’ont pas encore perçu leurs salaires et d’autres qui n’ont reçu que la moitié », a notamment révélé Abdoulaye Guèye, porte-parole des clients de la Poste.
En son nom et au nom de tous ses camarades pour lesquels il a pris la parole, Abdoulaye Guèye s’est dit « préoccupé » par la situation que vivent plusieurs pères de familles qui ne savent plus à quel saint se vouer.
« Aujourd’hui, notre préoccupation, c’est non seulement de régler ce problème, mais ce qui nous fait vraiment peur c’est la fête de la Tabaski. Nous sommes des musulmans, nous allons vers la Tabaski qui est un évènement important. (Nous sommes déjà) le 15 et beaucoup n’ont pas encore touché leurs salaires », révèle ‑t‑il avant de préciser qu’ils doivent « encore attendre le 15 du mois à venir pour passer à la caisse ».
« Compte tenu de la situation qui prévaut actuellement au niveau de la Poste, nous demandons à l’État du Sénégal, particulièrement au ministre des Finances et du Budget de ne plus verser nos salaires à la poste. Parce que ce qui passe réellement, c’est que la Poste n’a plus de budget pour payer ses propres agents. On ne veut pas être les agneaux du sacrifice », a ajouté M. Guèye.
En mai dernier, à l’occasion de la fête du travail, le Président de la République qui évoquait la situation à La Poste révélait que cette structure est en « perfusion continue » non sans rappeler qu’en 2021, un montant de 30 milliards de francs CFA avait été remis au groupe. Pour Macky Sall, il faut une recapitalisation et la création d’une nouvelle société pour sauver la Société nationale La Poste.
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