La 11e édition de la Biennale de l'art africain contemporain (9 mai-8 juin) n’a pas encore livré tous ses secrets. Il y a un peu plus d’une semaine, un photographe avait sonné l’alerte révélant que dans certaines de galeries qui abritent des expositions, des artistes font la promotion des homosexuels et des lesbiennes. Mais, dès qu’il a publié des photos sur Facebook pour dénoncer cela, son compte a été purement et simplement bloqué.
Hier, c’est le Collectif des défenseurs des valeurs morales et les organisations islamiques qui ont tiré la sonnette d’alarme en parlant d’une Biennale de promotion de l’homosexualité. En effet, ont-ils indiqué, certains sites du « Dak’Art 2014 » exposent des œuvres contraires à la religion et à la morale. Le porte-parole du collectif s’est indigné sur la Rfm contre cela. « Quand nous sommes allés sur la route de Rufisque, dans un des espaces de la Biennale ‘Off’, il est bien écrit à l’entrée : ‘Ma première expérience en tant que lesbienne’.
Cette écriture est corroborée par une photo très perverse où on met en évidence une femme nue, en lui plaçant un sexe masculin, comme font les lesbiennes quand elles font l’amour », dénonce Adama Ndao.
Etalant toujours ses preuves, il dit : « Dans une autre galerie qui s’appelle Raw Arte, située à la rue 10, près du centre de santé Gaspard Camara, à la porte ils ont affiché : ‘Pour une visibilité gay au Sénégal’. Une fois à l’intérieur, c’est des photos d’homosexuels et de travestis qui sont exposées. Pour vous dire que c'est la promotion de l’homosexualité et du lesbiannisme qu’ils font, ces gens là ne s’en cachent pas. Mais tout cela est attentatoire à nos moeurs et à nos valeurs. Or, pour qu’un pays reste stable, pour que la paix règne, il faut qu’on respecte les gens, qu’on respecte leurs valeurs. Un gouvernement qui veut protéger une minorité qui continue d’agresser une majorité en permanence, tôt ou tard, ça va basculer dans la violence, s’il n’y prend garde. C’est pourquoi l’Etat doit prendre ses responsabilités face à ces gens-là, avant qu’il ne soit trop tard ». Du côté des organisateurs de la Biennale, on dégage toute responsabilité par rapport à ces expositions « Off » qui promeuvent la dépravation des mœurs. C’est ce qui ressort de la réaction du Directeur du « Dak’Art 2014 ».
Soutenant qu’il n’y a aucune exposition de ce genre dans les sites officiels de la Biennale, il déclare que c’est dans les « Off », qui sont privés et qui n’ont rien à voir avec la Biennale, que cela se passe. « La Biennale existe depuis 1990 et on n’a jamais fait la promotion de l’homosexualité. Je précise qu’il y a des expositions ‘Off’ et des expositions ‘In’. Et la Biennale ne gère pas les expositions ‘Off’.
« Pour cette année, on a plus de 270 ‘Off’ gérées par des promoteurs privés et qui n’ont rien à voir avec les expositions officielles », se défend Babacar Mbaye Diop. « Maintenant, confie-t-il, on dit que c’est dans ces expositions ‘Off’ qu’on a retrouvé ces choses-là. Je ne sais pas ce qu’il en est. Car, jusqu’à présent, je ne suis pas encore allé voir ses expositions ». M. Diop souligne qu’au niveau du village de la Biennale, du musée Théodore Monod, de la Place du Souvenir, du campus social, il n’y a pas du tout de thème qui est lié à l’homosexualité ». Et de préciser : « Les expositions ‘Off’ ne sont pas contrôlées par la Biennale. C’est des expositions qui se font pendant la Biennale et n’importe qui peut y exposer. Je dégage donc toute la responsabilité de la Biennale qui ne gère pas ces expos ‘Off’ ».
La question est de savoir qui donc initie et contrôle ces expositions « Off » dans la mesure où elles font belle et bien partie du programme officiel de la Biennale. Car organisées en marge de cet événement, même si Babacar Mbaye Diop semble vouloir s’en laver les mains.
Le Populaire