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Presse, hommes politiques et hommes d’affaire (Senpolitic.com)

Lundi 12 Mai 2014

Un journaliste, évoquant une tentative de médiation non accomplie entre Wade et Macky Sall, s’appuyant sur « sa » source et écrit que Cheikh Amar, patron de TSE et qui serait l’initiateur de cette médiation, aurait contracté une dette encore impayée auprès de Wade l’empêchait de le rencontrer. L’accusation est un scandale : le journaliste lui aurait demandé 10 millions et celui-ci, en retour l’accusation d’avoir voulu au contraire le « corrompre ». C’est naturellement que le cœur meurtri que Cheikh Amar réplique et charge le journaliste de chantage raté, un qui a les relents d’extorsion de fond. Et voilà que l’affaire, promet le patron de TSE, sera portée devant la justice. Il porte plainte contre le journaliste.


Quelle que soit l’issue de cette affaire, c’est la profession journalistique qui est encore atteinte dans sa pratique. Devant l’avoir et le pouvoir, il arrive bien que le journaliste dérive et se mue en pirate chasseur de trésors. Si Cheikh Amar décide de porter plainte, c’est certainement parce qu’il a les preuves de son accusation. L’homme est riche. On le dit milliardaire. Quelle somme devrait-il donc contracter auprès de Wade en guise de dette. L’Etat ne lui devrait pas plutôt des escomptes ?
Le journaliste qui accuse Cheikh Amar de devoir une forte dette à Wade et que celui-ci rétorque en l’imputant le délit d’extorsion de fonds entretient-il des relations professionnelles, uniquement professionnelle, avec lui ?
L’information figure parmi les principaux instruments de participation démocratique et de liberté publique. Aucune participation n’est pensable sans la connaissance des problèmes de la communauté, des données de fait et des diverses propositions de solutions. Mais le problème du devoir d’objectivité sans des sources obscures, de vérité sans le conditionnel et d’utilité publique se pose. La calomnie, l’accusation gratuite et le gout du sensationnel s’avèrent dangereux non pour ceux qui en sont victimes mais pour le journaliste lui-même qui verse dans cette tendance.
Quand un pays est dans une situation politique confuse, il serait plus grand pour le journaliste d’utiliser son instrument de communication pour soutenir les initiatives de dialogue et non sauter sur les opportunités qu’offre un acteur du jeu pour faire surgir dans l’ombre des rédactions ou derrière des domaines privés des crocs d’escrocs.
Entretenir des relations amicales avec un homme ou une femme politique ou un homme d’affaire est une donnée naturelle pour tout journaliste, professionnel de l’information et être social. Mais faire de son statut un profil en quête de privilèges pécuniaires et de son instrument de travail un moyen de chantage est un acte nocif pour les libertés publiques et la dignité des acteurs ciblés.

Source : senpolitic