Massés aux alentours du siège de la Cour d’Appel de Saint-Louis, qui abrite cette présente session de la cour d’assises, les parents de l’accusé Abdoulaye Fall, poursuivi pour meurtre commis le 29 août 2001 sur la personne de son propre père au village de Yassagne, une localité de l’arrondissement de Rao, située dans la commune rurale de Fass-Ngom, ont poussé un « Ouf » de soulagement lorsqu’ils ont appris que le meurtrier a été finalement acquitté pour des raisons liées à la maladie qui le torture depuis très longtemps, notamment, la schizophrénie.
Une maladie mentale se développant généralement au début de la vie adulte et caractérisée par des difficultés à partager une interprétation du réel avec les autres, ce qui entraîne des comportements et des discours bizarres, parfois délirants.
Une maladie mentale se développant généralement au début de la vie adulte et caractérisée par des difficultés à partager une interprétation du réel avec les autres, ce qui entraîne des comportements et des discours bizarres, parfois délirants.
Ainsi, après 14 ans de détention provisoire, Ablaye Fall a recouvré hier la liberté à l’issue d’une audience durant laquelle les praticiens du droit ont été égayés par un comportement adopté inconsciemment par ce dernier et versé dans le compte de cette pathologie qui n’est, en fait, qu’une psychose, c’est-à-dire une maladie mentale dans laquelle le sujet perd le contact avec la réalité et n’est pas conscient de son trouble.
A la barre, l’accusé a reconnu avoir interdit formellement son père de s’adonner aux travaux pénibles consistant à chercher de l’argile autour du grand puits du village et qui ont toujours été à l’origine de la dégradation de son état de santé. Le refus de ce dernier d’obtempérer ne tardera pas à virer au drame lorsque ce fils « malade » a fini par le poursuivre pour lui administrer mortellement deux coups de pique.
Les magistrats chargés de l’interroger, étaient gênés par le comportement de cet accusé « atypique » qui ne se souvenait de rien et qui faisait rire l’assistance tout au long de cette audience. Le réquisitoire de l’avocat général et la plaidoirie des avocats de la défense ont tourné essentiellement autour de la définition de cette maladie. Chacun y est allé avec son interprétation jusqu’au moment où le psychiatre de l’hôpital régional, Dr Masseck Wade, à la demande de la cour, est finalement intervenu pour libérer ces professionnels du droit. Dr Wade, à travers ses explications scientifiques, est parvenu à faire comprendre à la cour que l’accusé souffre effectivement de la schizophrénie.
Me Ousseynou Gaye a saisi cette occasion pour axer sa plaidoirie sur la démence qui , selon lui, explique aisément tous les actes commis par son client. La cour a finalement tenu compte des dispositions de l’article 50 du code pénal et du souhait de la mère de l’accusé (paralysée et aveugle) d’obtenir la libération de son fils avant la fin de ses jours, pour acquitter Ablaye Fall.
Mbagnick Kharachi Diagne