Connectez-vous
NDARINFO.COM
NDARINFO.COM NDARINFO.COM
NDARINFO.COM
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte

Patrimoine culinaire : Le « Ceebu jën » séduit le microcosme de la gastronomie

Mardi 13 Juin 2023

Après le classement du « Ceebu jën » (Riz au poisson) au patrimoine mondial de l’Unesco, cet art culinaire continue de faire parler de lui. Cette spécificité bien sénégalaise a séduit les organisateurs des Gourmand Awards qui ont primé le livre de Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy intitulé « Ceebu jën », un patrimoine bien sénégalais ». Une nouvelle consécration pour ce plat emblématique qui continue de séduire.


En décembre 2021, le « Ceebu jën » (Riz au poisson) a rejoint le kimchi coréen, la pizza napolitaine, le nsima de la Zambie et du Malawi, le couscous maghrébin et bien d’autres spécialités culinaires sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. Ce mets emblématique, à base de riz et de poisson, érigé au rang de symbole, continue de faire parler de lui dans le monde. En effet, le livre de Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy intitulé « Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais » s’est bien distingué, en Suède, lors de l’édition 2023 des « Gourmand Awards » où il a raflé deux prix. « On était parti en Suède pour recevoir un prix, mais on est revenu avec deux prix et partout on a été premier », s’est félicité Fatima Fall à son retour de la cérémonie de remise des prix qui s’est passée, du 25 au 28 mai, à Umeå, ville située à 600 kilomètres au nord de Stockholm. Selon elle, l’ouvrage a été distingué parce qu’il traite d’un patrimoine mondial. Ensuite, l’évocation du « Ceebu jën » renvoie aux ingrédients qui entrent dans sa préparation avec une dimension socialisante. Autant d’aspects qui participent à la diplomatie culinaire. « Tous ces éléments ont fait qu’on a été sélectionnés très tôt et on a été jusqu’au bout. Actuellement, on pense même à la traduction du livre en anglais et en espagnol parce que c’est une demande forte, et en wolof également pour permettre une appropriation de l’ouvrage par les communautés qui parlent cette langue », a fait savoir Fatima Fall Niang.

L’inscription de ce plat sur la liste du patrimoine mondial fait, de l’avis de Mme Niang, que le « Ceebu jën » n’appartient désormais plus au Sénégal ; car étant devenu universel. « Cet ouvrage, nous l’avons écrit avec le cœur, l’esprit et ça nous a valu deux prix. Ça dépasse de loin nos objectifs », a-t-elle noté en remerciant son co-auteur, Alpha Sy, qui n’a pu effectuer le déplacement en Suède. Les autorités sénégalaises, notamment le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, la communauté saint-lousienne sont aussi confondus dans ces remerciements.

Elle a dédié ces distinctions à Abdoul Aziz Guissé. Ce dernier, a-t-elle indiqué, les avait associés, dès le départ, à l’inventaire du patrimoine culturel. Ensuite, il les a soutenus par rapport au dossier « Ceebu jën » où le Centre de recherches et de documentation du Sénégal (Crds, ex-Ifan) qu’elle dirige avait été sollicité pour coordonner toutes les activités par rapport à l’inscription et même au-delà. « Ceebu jën » a atteint une dimension planétaire.

DIPLOMATIE CULINAIRE 

Une chose, selon elle, c’était d’inscrire le « Ceebu jën » et une autre, c’était d’écrire sur ce patrimoine culinaire pour que les gens sachent ce qu’il y a autour, mais aussi ce que les gens consommaient avant le « Ceebu jën ». Il s’agissait également de « pousser nos restaurateurs, nos chefs à utiliser des produits qu’on a utilisés avant le « Ceebu jën », qui existent encore et qui sont bons pour la santé ». Tout cela, a-t-elle précisé, a été fait avec la contribution des chercheurs, des médecins, des nutritionnistes pour que les gens évacuent la question de la santé autour du « Ceebu jën ».

Aujourd’hui, ce plat typiquement sénégalais -même si le Ghana et le Nigeria disputaient sa paternité avec le Sénégal- est apprécié au-delà des frontières nationales. Ce patrimoine, selon Fatima Fall Niang, est à promouvoir, à sauvegarder et à transmettre aux générations à venir.

Dans le livre « Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais » paru aux éditions Harmattan, Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy retracent le long itinéraire de ce plat élevé à la dignité de plat national et décortiquent le processus au cours duquel il a été inventé, puis enrichi pour parvenir à être considéré comme un des symboles les plus emblématiques du Sénégal.

Les auteurs montrent également que « l’esthétique dans la présentation et dans le service relève d’un véritable cérémonial qui aiguise l’appétit ». De même, le côté diplomatique de la gastronomie est mis en exergue, avec l’intérêt accordé par de nombreux pays de la sous-région à ce patrimoine culinaire.

Les « Gourmand Awards », fondés en 1995 par Édouard Cointreau, récompensent, chaque année, les meilleurs livres de cuisine et du vin. Ce rendez-vous culinaire est devenu une référence pour les amateurs de cuisine et les professionnels de l’industrie dans le monde entier. L’édition 2023 a vu la participation de 71 pays.

LE SOLEIL
 


Nouveau commentaire :
Twitter

Merci d'éviter les injures, les insultes et les attaques personnelles. Soyons courtois et respectueux et posons un dialogue positif, franc et fructueux. Les commentaires injurieux seront automatiquement bloqués. Merci d'éviter les trafics d'identité. Les messages des faiseurs de fraude sont immédiatement supprimés.