En 2000, un jeune homme, nourri aux principes d’éthique et d’égalité, abreuvé à la science juridique, sort fraîchement du Centre de formation judiciaire (Cfj). Au Bloc des Madeleines, il «jure de bien et fidèlement remplir (ses) fonctions, de garder religieusement le secret des délibérations et de (se) conduire en tout comme un digne et loyal magistrat». Un serment qu’il compte respecter, malgré les vicissitudes de la vie et les tentations qui parsèment sa fonction de parquetier. Croyant reconnu, sérieux jusqu’au regard, la tâche qu’il s’est assigné semble ardue, mais pas impossible. Il suffit juste de s’armer d’une bonne dose de foi, d’une cuillérée de courage, et d’une pincée d’équité. Le reste relève du domaine de Dieu.
Affecté au Bloc des Madeleines comme substitut du procureur de la République, puis à Kaolack et il gravit vite les échelons. Ses réquisitoires sont limpides et biens articulés. Il ne tarde pas à gravir les échelons. En 2009, il est nommé Premier substitut du Procureur de la République, Ousmane Diagne. Il se montre effacé, mais efficace. Et surtout courageux dans ses prises de position.
Le 10 mars 2011, à l’occasion de la Rentrée solennelle de la conférence du stage 2011, organisée par le barreau sénégalais, il prend le contre-pied de tous ceux qui magnifient la dépénalisation du délit d’émission de chèque sans provision, estimant que ce type d’infraction «est une gangrène, puisqu’elle permet tout simplement aux escrocs d’accéder au patrimoine des Sénégalais».
Deux mois plus tard, il entrait dans l’histoire. Le vendredi 20 mai 2011, alors qu’il avait reçu des réquisitions écrites de sa hiérarchie lui enjoignant de requérir 5 ans ferme contre Balla Tall et Cie dans l’affaire des chantiers de Thiès, il honore le principe qui voudrait que la «plume (soit) serve et la parole libre», en suivant les injonctions du parquet, tout en ajoutant que son intime conviction est que le patron de Jean Lefebvre n’a rien fait de ce qu’on lui reprochait. Il avait ainsi balisé la voie au juge du tribunal correctionnel de Dakar, Oumar Dièye, et ses deux assesseurs, Moustapha Diouf et Catherine Aïssatou Bâ, qui, quinze (15) jours plus tard, ont rendu leur verdict : relaxe pure et simple de Bara Tall.
L’opinion venait de découvrir ce jeune magistrat hors norme, répondant au nom d’Ibrahima Ndoye. Un homme que le chroniqueur de la rubrique «Nation alitée» de «L’Observateur», Aliou Ndiaye, avait fini de surnommer «notre Mouhamed Bouazzizi local». «D’une manière très symbolique, il s’est immolé par le feu de la passion patriotique. Lors du procès de l’entrepreneur Bara Tall, il a fait un aveu courageux et suicidaire. Son intime conviction est faite : le dossier est vide malgré son réquisitoire sévère. Il a sacrifié au devoir de subordination et exprimé le fond de sa conscience. Sa révolte est le début d’une grande révolution dans la magistrature de ce pays», commentait, à l’époque, le chroniqueur de L’Obs.
Quelque temps plus tard, il a bénéficié d’une «promotion» au goût de «sanction». Le lundi 1er août 2011, le Conseil supérieur de la magistrature statue et le nomme procureur de la République par intérim du tribunal régional de Thiès. A la ville de Bara Tall qu’il avait sauvé de la «guillotine», il continue son bonhomme de chemin, prenant son courage à deux mains et se montrant intraitable. Lorsque des évènements surviennent à Médina Salam au fief de Béthio Thioune avec à la clé deux morts, Ibrahima Ndoye enfile sa toge et fait appliquer la loi dans toute sa rigueur. La personnalité de Cheikh Béthio Thioune ne le fait pas flipper. Le leader des «Thiantacounes» est un justiciable comme tout le monde et sera traité comme tel. Parole d’un parquetier émérite.
Le Sénégal découvre aujourd’hui un homme qui a fait ses preuves dans le système judiciaire à Dakar, et s’est taillé une belle réputation décrite par tous, par les qualificatifs de compétent et sérieux, en plus d’être un fanatique du droit. Cet homme d’une quarantaine d’années est un bosseur infatigable, rigoureux d’abord avec lui-même et son serment prêté dans le Temple de Thémis. Ibrahima Ndoye est discret comme le recommande sa profession, et mène sa vie calmement sans tambour ni trompette, consacrant ses moments sans dossiers à la prière. Il est un fervent mouride et ne goûte même pas aux charmes de la musique, lui préférant de loin l’écoute des Khassaides de Serigne Touba qu’il écoute en continu.
En outre, comme l’ont découvert nombre de journalistes qui ont tenté de le cuisiner pour en savoir plus sur cette ténébreuse affaire, il est un croisé de la déontologie, de la loi et du secret de l’instruction, refusant courtoisement mais de façon nette de souffler quoique ce soit sur ce drame à des journalistes que le fait de vouloir en savoir plus chatouillait. L'ancien Procureur de la République à Thiès affcetà à Saint-Louis est, dit-on, courageux et prendra ses responsabilités devant l’histoire et les assumera. Les chercheurs de failles qui souillent et gênent une démarche vont avoir du mal à l’épingler.
Source: Leral.net
Affecté au Bloc des Madeleines comme substitut du procureur de la République, puis à Kaolack et il gravit vite les échelons. Ses réquisitoires sont limpides et biens articulés. Il ne tarde pas à gravir les échelons. En 2009, il est nommé Premier substitut du Procureur de la République, Ousmane Diagne. Il se montre effacé, mais efficace. Et surtout courageux dans ses prises de position.
Le 10 mars 2011, à l’occasion de la Rentrée solennelle de la conférence du stage 2011, organisée par le barreau sénégalais, il prend le contre-pied de tous ceux qui magnifient la dépénalisation du délit d’émission de chèque sans provision, estimant que ce type d’infraction «est une gangrène, puisqu’elle permet tout simplement aux escrocs d’accéder au patrimoine des Sénégalais».
Deux mois plus tard, il entrait dans l’histoire. Le vendredi 20 mai 2011, alors qu’il avait reçu des réquisitions écrites de sa hiérarchie lui enjoignant de requérir 5 ans ferme contre Balla Tall et Cie dans l’affaire des chantiers de Thiès, il honore le principe qui voudrait que la «plume (soit) serve et la parole libre», en suivant les injonctions du parquet, tout en ajoutant que son intime conviction est que le patron de Jean Lefebvre n’a rien fait de ce qu’on lui reprochait. Il avait ainsi balisé la voie au juge du tribunal correctionnel de Dakar, Oumar Dièye, et ses deux assesseurs, Moustapha Diouf et Catherine Aïssatou Bâ, qui, quinze (15) jours plus tard, ont rendu leur verdict : relaxe pure et simple de Bara Tall.
L’opinion venait de découvrir ce jeune magistrat hors norme, répondant au nom d’Ibrahima Ndoye. Un homme que le chroniqueur de la rubrique «Nation alitée» de «L’Observateur», Aliou Ndiaye, avait fini de surnommer «notre Mouhamed Bouazzizi local». «D’une manière très symbolique, il s’est immolé par le feu de la passion patriotique. Lors du procès de l’entrepreneur Bara Tall, il a fait un aveu courageux et suicidaire. Son intime conviction est faite : le dossier est vide malgré son réquisitoire sévère. Il a sacrifié au devoir de subordination et exprimé le fond de sa conscience. Sa révolte est le début d’une grande révolution dans la magistrature de ce pays», commentait, à l’époque, le chroniqueur de L’Obs.
Quelque temps plus tard, il a bénéficié d’une «promotion» au goût de «sanction». Le lundi 1er août 2011, le Conseil supérieur de la magistrature statue et le nomme procureur de la République par intérim du tribunal régional de Thiès. A la ville de Bara Tall qu’il avait sauvé de la «guillotine», il continue son bonhomme de chemin, prenant son courage à deux mains et se montrant intraitable. Lorsque des évènements surviennent à Médina Salam au fief de Béthio Thioune avec à la clé deux morts, Ibrahima Ndoye enfile sa toge et fait appliquer la loi dans toute sa rigueur. La personnalité de Cheikh Béthio Thioune ne le fait pas flipper. Le leader des «Thiantacounes» est un justiciable comme tout le monde et sera traité comme tel. Parole d’un parquetier émérite.
Le Sénégal découvre aujourd’hui un homme qui a fait ses preuves dans le système judiciaire à Dakar, et s’est taillé une belle réputation décrite par tous, par les qualificatifs de compétent et sérieux, en plus d’être un fanatique du droit. Cet homme d’une quarantaine d’années est un bosseur infatigable, rigoureux d’abord avec lui-même et son serment prêté dans le Temple de Thémis. Ibrahima Ndoye est discret comme le recommande sa profession, et mène sa vie calmement sans tambour ni trompette, consacrant ses moments sans dossiers à la prière. Il est un fervent mouride et ne goûte même pas aux charmes de la musique, lui préférant de loin l’écoute des Khassaides de Serigne Touba qu’il écoute en continu.
En outre, comme l’ont découvert nombre de journalistes qui ont tenté de le cuisiner pour en savoir plus sur cette ténébreuse affaire, il est un croisé de la déontologie, de la loi et du secret de l’instruction, refusant courtoisement mais de façon nette de souffler quoique ce soit sur ce drame à des journalistes que le fait de vouloir en savoir plus chatouillait. L'ancien Procureur de la République à Thiès affcetà à Saint-Louis est, dit-on, courageux et prendra ses responsabilités devant l’histoire et les assumera. Les chercheurs de failles qui souillent et gênent une démarche vont avoir du mal à l’épingler.
Source: Leral.net