Une nouvelle souche du Covid-19 a été découverte en Europe, l’Institut Pasteur de Dakar mène des recherches pour détecter sa présence ou non au Sénégal, où en êtes-vous exactement ?
Depuis le début de l’épidémie, l’Institut Pasteur de Dakar travaille non seulement sur le diagnostic, mais essaie également de faire de la recherche par rapport à ce virus. Et la recherche que l’on effectue principalement, c’est de voir les études diagnostic qui sont disponibles, mais également de suivre l’évolution du virus. Donc depuis que l’épidémie a commencé, on fait le diagnostic mais on fait également le séquençage du virus, pour voir s’il y a des variations. Parce que ce genre de virus est sujet à beaucoup de mutations dans sa façon de se multiplier. Quand il se multiplie, il y a plusieurs erreurs qui font qu’il y a des mutations. Maintenant, ces mutations peuvent être importantes, comme elles peuvent ne pas l’être. Pour ce qui est de la variante qui a été découverte en Grande Bretagne, nous la suivons. Entre les mois de mars et septembre, c’est-à-dire la première vague, nous avons analysé 453 échantillons et de novembre à décembre, nous avons analysé environ 77 souches. Il s’agit d’échantillons qui ont été collectés à Dakar, Diourbel, Fatick, Kédougou, Kolda, Louga… et pour le moment, nous n’avons pas encore détecté ce nouveau variant. Il y a aussi d’autres variantes qui ont été découvertes en Afrique du sud et au Nigeria, mais ces variants du virus n’ont pas été détectés sur le sol sénégalais à l’heure actuelle. Mais le travail continue et même aujourd’hui, il y a des séries qui sont encore dans les machines, et on aura sûrement les résultats dans les prochaines heures. Pour dire que c’est un travail continu, c’est important pour nous de suivre ces variations parce que ça joue sur le diagnostic qu’on fait. S’il y a une variation qui n’est pas bien suivie, ça peut jouer sur le diagnostic et sur d’autres paramètres que nous suivons. Donc jusqu’à présent, nous n’avons pas cette mutation du virus au Sénégal. Mais le travail continue, on continue de suivre.
Est-ce possible que les virus présents au Sénégal subissent des mutations ?
Oui c’est bien possible, ce sont des virus à ARN, ils sont sujets à des erreurs quand ils se multiplient et ils peuvent muter. Rien n’empêche que cette mutation, qui est observée en Angleterre, se retrouve au Sénégal ou dans d’autres pays. Parce que ces virus voyagent avec les personnes, ce qui veut dire que personne n’est à l’abri d’avoir cette mutation dans son pays.
Qu’est-ce qui explique cette subite hausse des cas et surtout du nombre de morts ?
C’est un ensemble de facteurs qu’il faut combiner pour avoir une explication. Et le premier des facteurs, c’est le relâchement que tout le monde a constaté dans le respect des mesures barrières. Ensuite, c’est probablement un peu lié au facteur climatique, la vague de fraîcheur a pu jouer sur cette recrudescence des cas. Pour ce qui est des décès, quand on a beaucoup de patients qui arrivent en même temps, ou bien d’autres qui vont tardivement dans les structures de santé, ça devient problématique, surtout lorsqu’ils ont une comorbidité. Le retard dans la prise en charge est également un élément qui peut expliquer le taux de mortalité assez élevé que l’on voit actuellement.
Que faudrait-il faire pour endiguer cette seconde vague d’infections ?
Il faudrait avant tout que les mesures barrières soient respectées à tous les niveaux. Il y a d’autres espoirs qui sont en train de naître par rapport à la vaccination, je pense qu’il faut se préparer à ça. Mais pour le moment, ce dont on dispose c’est le respect des gestes barrières, que les gens aillent se faire consulter rapidement lorsqu’ils ne se sentent pas bien.
Mais il y a beaucoup de spéculations autour de la fiabilité des vaccins Covid et au Sénégal, les populations ne sont pas très favorables à la vaccination. N’est-ce pas un problème ?
Oui mais je crois qu’il y a une campagne d’information et de sensibilisation qu’il faut mener. C’est vrai que les gens se posent beaucoup de questions concernant la rapidité du vaccin, mais la machinerie qui a été utilisée, c’est une technologie carrément nouvelle, et c’est pour cela que les gens ont des craintes. Mais je pense qu’il y a des organisations qui suivent cela, il y a des étapes et ces vaccins sont aujourd’hui en phase 3, et quand ils arrivent en phase 3, cela veut dire qu’il y a beaucoup d’espoirs par rapport à cela. Donc, il va falloir que le pays soit préparé, une bonne campagne de sensibilisation sera nécessaire pour que le vaccin puisse être accepté par tout le monde.
Le chef de l’Etat a demandé mardi, qu’une stratégie nationale de vaccination lui soit proposée, quel est votre avis sur ce point ?
Oui il y a une stratégie globale par rapport à la vaccination, mais je pense que chaque pays devrait mettre en place sa propre stratégie, voir combien de doses il lui faut, les populations à cibler dans un premier temps, à savoir les personnes qui sont à risques, qui ont des comorbidités, les personnes âgées et le personnel médical. Le président est conscient que cela fait partie des stratégies à mettre en place.
Pensez-vous que le vaccin soit le remède idéal contre cette pandémie ?
C’est un des remèdes en tous cas, au vu de ce que l’on connaît de ce virus. Il est vrai qu’il y a beaucoup de questions qui se posent par rapport au vaccin, parce que ce sont des choses nouvelles, mais ça fait partie des stratégies. Mais elle n’est pas la seule qui pourrait contribuer à stopper la transmission du virus.
Beaucoup de Sénégalais se posent des questions sur l’opportunité de la décision d’instaurer un nouveau couvre-feu. Cette mesure sert-elle à grand-chose ?
Tout comme la vaccination, cela fait partie des mesures. Tout ce qui favorise les contacts entre les personnes joue dans la transmission, il faut réduire la possibilité des contacts entre les personnes, en plus des gestes barrières. Durant la première vague, des mesures similaires ont été prises qui nous ont valu quelques succès. C’est vrai que c’est difficile du point de vue économique, mais ce sont des mesures courageuses qu’il fallait prendre pour essayer de réduire cette transmission.
ADAMA DIENG
IGFM
Depuis le début de l’épidémie, l’Institut Pasteur de Dakar travaille non seulement sur le diagnostic, mais essaie également de faire de la recherche par rapport à ce virus. Et la recherche que l’on effectue principalement, c’est de voir les études diagnostic qui sont disponibles, mais également de suivre l’évolution du virus. Donc depuis que l’épidémie a commencé, on fait le diagnostic mais on fait également le séquençage du virus, pour voir s’il y a des variations. Parce que ce genre de virus est sujet à beaucoup de mutations dans sa façon de se multiplier. Quand il se multiplie, il y a plusieurs erreurs qui font qu’il y a des mutations. Maintenant, ces mutations peuvent être importantes, comme elles peuvent ne pas l’être. Pour ce qui est de la variante qui a été découverte en Grande Bretagne, nous la suivons. Entre les mois de mars et septembre, c’est-à-dire la première vague, nous avons analysé 453 échantillons et de novembre à décembre, nous avons analysé environ 77 souches. Il s’agit d’échantillons qui ont été collectés à Dakar, Diourbel, Fatick, Kédougou, Kolda, Louga… et pour le moment, nous n’avons pas encore détecté ce nouveau variant. Il y a aussi d’autres variantes qui ont été découvertes en Afrique du sud et au Nigeria, mais ces variants du virus n’ont pas été détectés sur le sol sénégalais à l’heure actuelle. Mais le travail continue et même aujourd’hui, il y a des séries qui sont encore dans les machines, et on aura sûrement les résultats dans les prochaines heures. Pour dire que c’est un travail continu, c’est important pour nous de suivre ces variations parce que ça joue sur le diagnostic qu’on fait. S’il y a une variation qui n’est pas bien suivie, ça peut jouer sur le diagnostic et sur d’autres paramètres que nous suivons. Donc jusqu’à présent, nous n’avons pas cette mutation du virus au Sénégal. Mais le travail continue, on continue de suivre.
Est-ce possible que les virus présents au Sénégal subissent des mutations ?
Oui c’est bien possible, ce sont des virus à ARN, ils sont sujets à des erreurs quand ils se multiplient et ils peuvent muter. Rien n’empêche que cette mutation, qui est observée en Angleterre, se retrouve au Sénégal ou dans d’autres pays. Parce que ces virus voyagent avec les personnes, ce qui veut dire que personne n’est à l’abri d’avoir cette mutation dans son pays.
Qu’est-ce qui explique cette subite hausse des cas et surtout du nombre de morts ?
C’est un ensemble de facteurs qu’il faut combiner pour avoir une explication. Et le premier des facteurs, c’est le relâchement que tout le monde a constaté dans le respect des mesures barrières. Ensuite, c’est probablement un peu lié au facteur climatique, la vague de fraîcheur a pu jouer sur cette recrudescence des cas. Pour ce qui est des décès, quand on a beaucoup de patients qui arrivent en même temps, ou bien d’autres qui vont tardivement dans les structures de santé, ça devient problématique, surtout lorsqu’ils ont une comorbidité. Le retard dans la prise en charge est également un élément qui peut expliquer le taux de mortalité assez élevé que l’on voit actuellement.
Que faudrait-il faire pour endiguer cette seconde vague d’infections ?
Il faudrait avant tout que les mesures barrières soient respectées à tous les niveaux. Il y a d’autres espoirs qui sont en train de naître par rapport à la vaccination, je pense qu’il faut se préparer à ça. Mais pour le moment, ce dont on dispose c’est le respect des gestes barrières, que les gens aillent se faire consulter rapidement lorsqu’ils ne se sentent pas bien.
Mais il y a beaucoup de spéculations autour de la fiabilité des vaccins Covid et au Sénégal, les populations ne sont pas très favorables à la vaccination. N’est-ce pas un problème ?
Oui mais je crois qu’il y a une campagne d’information et de sensibilisation qu’il faut mener. C’est vrai que les gens se posent beaucoup de questions concernant la rapidité du vaccin, mais la machinerie qui a été utilisée, c’est une technologie carrément nouvelle, et c’est pour cela que les gens ont des craintes. Mais je pense qu’il y a des organisations qui suivent cela, il y a des étapes et ces vaccins sont aujourd’hui en phase 3, et quand ils arrivent en phase 3, cela veut dire qu’il y a beaucoup d’espoirs par rapport à cela. Donc, il va falloir que le pays soit préparé, une bonne campagne de sensibilisation sera nécessaire pour que le vaccin puisse être accepté par tout le monde.
Le chef de l’Etat a demandé mardi, qu’une stratégie nationale de vaccination lui soit proposée, quel est votre avis sur ce point ?
Oui il y a une stratégie globale par rapport à la vaccination, mais je pense que chaque pays devrait mettre en place sa propre stratégie, voir combien de doses il lui faut, les populations à cibler dans un premier temps, à savoir les personnes qui sont à risques, qui ont des comorbidités, les personnes âgées et le personnel médical. Le président est conscient que cela fait partie des stratégies à mettre en place.
Pensez-vous que le vaccin soit le remède idéal contre cette pandémie ?
C’est un des remèdes en tous cas, au vu de ce que l’on connaît de ce virus. Il est vrai qu’il y a beaucoup de questions qui se posent par rapport au vaccin, parce que ce sont des choses nouvelles, mais ça fait partie des stratégies. Mais elle n’est pas la seule qui pourrait contribuer à stopper la transmission du virus.
Beaucoup de Sénégalais se posent des questions sur l’opportunité de la décision d’instaurer un nouveau couvre-feu. Cette mesure sert-elle à grand-chose ?
Tout comme la vaccination, cela fait partie des mesures. Tout ce qui favorise les contacts entre les personnes joue dans la transmission, il faut réduire la possibilité des contacts entre les personnes, en plus des gestes barrières. Durant la première vague, des mesures similaires ont été prises qui nous ont valu quelques succès. C’est vrai que c’est difficile du point de vue économique, mais ce sont des mesures courageuses qu’il fallait prendre pour essayer de réduire cette transmission.
ADAMA DIENG
IGFM