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Moussa Tine : "Le régime de Macky a une mauvaise intelligence de la gouvernance"

Dimanche 9 Mai 2021

Moussa Tine : "Le régime de Macky a une mauvaise intelligence de la gouvernance"
La polémique que charrie le projet de découpage de Dakar n’est pas prête de s’estomper de sitôt. Ceci, parce que, estime Moussa Tine, le justificatif qui le sous-tend «n’est pas vertueux».

Invité de l’émission «Objection» sur Sud Fm ce dimanche, le leader de l’alliance Pencco déclare : «La première chose qu’il faut relever, c’est qu’on a en face de nous des gens qui ont une mauvaise intelligence de la gouvernance.»

«La gouvernance moderne, elle a changé. On ne peut plus décider et imposer des décisions aux populations. C’est exactement le cas. Vous ne pouvez pas vous lever un bon jour et décider que tel quartier va appartenir à telle commune. J’ai même vu la convocation du conseil municipal par la voie d’urgence pour demander au conseil de venir donner son avis sur une décision qui a déjà été prise», analyse Tine qui estime que le projet en question fausse l’esprit de la décentralisation qui donne aux populations la liberté de gérer elles-mêmes leurs propres affaires. 

Soubassements politiciens 

D’après le juriste, deux raisons prouvent le caractère politicien et électoral de ce découpage. «D’abord, parce que le justificatif n’est pas vertueux. On est exactement dans ce que les Américains appellent le Gerrymandering (découpage électoral partisan, Ndlr). C’est-à-dire que vous faites un découpage en fonction des intérêts électoraux. C’est très connu aux Etats-Unis», souligne-t-il. 

Ce procédé purement électoraliste se fait comme suit : «Vous vous débrouillez pour découper les zones où vous êtes faible au profit des zones où vous êtes fort. De sorte que vous finissez par faire un découpage sur le plan local qui fasse que vous remportez l’ensemble des circonscriptions électorales», explique Moussa Tine. 

Deuxième raison, selon l’ancien député, «c’est que la personne qui le fait n’est pas celle indiquée». Selon lui, il y a bel et bien «un conflit d’intérêts». «Le ministre (Oumar Guèye, par ailleurs Maire de Sangalkam, Ndlr) commence avec sa propre zone. Il est de la zone et a des adversaires politiques aussi bien au niveau de son parti et de sa mouvance qu’à l’extérieur. Ce n’était pas indiqué de commencer avec une zone où on a des intérêts et sans avoir discuté au préalable avec les uns et les autres», renseigne-t-il.
 


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