L’As : Me vous venez d’entrer de plein pied dans la campagne après le passage des deux coalitions Bok Gis-Gis et Sopi ak Pds dans votre fief, n’ont-ils pas pris un peu d’avance ?
Me A T S : Je commencerai tout d’abord par rendre grâce à Dieu, Le Tout Puissant qui m’a permis d’être là et tenir un meeting. Pour revenir à votre question, je dois vous dire que nous sommes une équipe. Ce n’est pas seulement la personne d’Aïssata Tall Sall qui compte. Je vous assure qu’entre nous et eux, il n’y a pas photo. Il y a un large fossé.
Non, ces coalitions ne peuvent pas prendre de l’avance sur notre coalition Benno Bokk Yaakar fortement implantée dans le Département. Nous sommes majoritaires à Podor.
Selon d’ailleurs les échos que j’ai eus, leur passage n’était pas tellement terrible malgré tout le raffut que tente de faire la coalition Sopi ak Pds à qui le Département de Podor a définitivement tourné le dos. Les libéraux doivent vraiment savoir une bonne fois pour toute que Podor les a lâchés. Ils s’en rendront compte le 1er juillet au verdict des urnes.
En réalité, j’étais entrain avec nos équipes et les responsables de la coalition de travailler à la mise en place des Comités Electoraux (ce qui parfois n’est pas si simple). Nous avons réussi sauf quelques difficultés dans certaines localités à les implanter dans l’unité et le consensus ce qui est fondamental à nos yeux.
Vous avez tenu un meeting à Podor était-ce pour répondre au défi ?
Non, ce n’est pas ça. En réalité, il s’agissait plutôt pour nous de lancer les activités du Comité Electoral mais comme à Podor tout est grandiose en politique, les militants et les responsables locaux ont tenu à donner à cette manifestation un cachet public et hautement coloré ce qui en politique n’est jamais mauvais. Il nous fallait battre le rappel des troupes et démontrer notre capacité de mobilisation. Le travail sera intensifié au fur et à mesure que le scrutin du 1er juillet approche. Nous ne laisserons rien aux autres coalitions.
Vous avez au cours de ce meeting déclaré que l’essentiel n’est pas de donner une majorité au Président de la République Macky Sall ?
C’est vrai. J’entends souvent les responsables dire qu’il faut donner une majorité au Président Macky Sall pour gouverner. Cela est vrai mais ce n’est pas suffisant pour diverses raisons. Je pense fortement que ces élections, qui interviennent dans un contexte particulier de remise à neuf de nos institutions, doivent être l’occasion de redéfinir le rôle du député, en rappelant ce qu’est le sens de son mandat et la légitimité dont il est investi qu’il tire du suffrage universel de même que celui qui a été conféré au président de la république.
En effet, la décennie de gestion libérale a détruit l’image et le rôle du député y compris jusque dans la conscience que certains députés avaient de leur mission. Et c’était dommage pour les populations qui ont malheureusement avalé assez de couleuvres, raison pour laquelle, elles ont ravalé le député au rang d’une simple mécanique aux ordres de l’Exécutif.
Vous voulez dire qu’il nous faut un nouveau type de député ?
Mais, absolument. Il ne faut pas se voiler sa face. Cette mission de conscientisation est aussi importante que celle de conférer une majorité au Président Macky Sall. Et puis, je ne vois pas comment les deux ne peuvent pas aller de pair et ensemble. En fait il nous faut comme je l’ai dit à l’occasion de ce meeting, une Assemblée Nationale digne, forte avec des députés indépendants puis qu’investis de la confiance du peuple. Des députés qui contrôlent le travail gouvernemental notamment dans la mise en œuvre des politiques définies, surveillent la bonne exécution de la Loi de finance (budget) qu’ils ont votée et surtout et (c’est le plus important) qui prennent et assurent l’initiative des Lois en ce faisant l’écho de la préoccupation et des besoins du peuple qui les a élu.
Sans ce type de député, le mal généré par la majorité mécanique va tout aussi nous gangréner si nous sommes élus sans savoir pourquoi nous sommes là. Les députés de la prochaine législature doivent montrer un autre visage.
On a entendu certains de vos partisans scander à tue-tête comme un refrain au cours de ce meeting d’abord la ville (Maire) ensuite le département (Député) et enfin le pays (Président). Est-ce la voie que vous vous tracez ?
Elle coupe. On ne peut empêcher à des militants d’avoir la plus haute ambition pour leur leader et responsable. C’est dans l’ordre normal des choses.
Moi j’ai toujours dit que j’irai là où me mènera mon destin tel que tracé par Allah le Tout Puissant. Pour le moment la coalition Bby et moi-même sommes tous concentrés à travailler pour nous assurer une large victoire dans le Département de Podor à l’instar de ce que nous avons fait pour élire brillamment le Président Macky Sall le 25 Mars dernier. C’est seulement cela mon objectif. Encore une fois, nous allons gagner le département de Podor et gagner d’autres à travers le pays pour assurer le respect des promesses électorales du président Macky Sall et disposer une assemblée nationale forte, digne et crédible. C’est ainsi que nous participerons à l’avènement de cette nouvelle république que tous nous appelons de nos vœux.
Entretien réalisé par Galaye Sène