Ainsi 2024 est une année qui, sauf nouveau report, entrera dans l’histoire de la Mauritanie et du Sénégal comme celle de la production du gaz. Après plusieurs reports, en 2022 et 2023, le gaz découvert sur la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal en 2015 pourrait être le facteur déclenchant d’une profonde transformation de l’économie de ces deux pays qui ont décidé de se mettre à deux dans l’ensemble du processus conduisant à la production et à la commercialisation de la production du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
Des découvertes de gaz qui ont fait de la Mauritanie l’une des destinations privilégiées des investisseurs étrangers, conduisant même certains pays, comme le Royaume-Uni, à ouvrir leurs ambassades à Nouakchott pour raffermir des relations diplomatiques et économiques prometteuses.
Le ministère du Pétrole, l’Energie et des Mines expliquait, il y a quelque temps, dans un document intitulé «Eléments sur la stratégie énergétique (Volet Hydrocarbures)» les éléments de la politique sectorielle, en amont et en aval, précisant qu’en chiffres, Bir Allah c’est 80 Tcf+ ((trillion cubic feet) et GTA, qui fait aujourd’hui l’actualité du gaz en Mauritanie, c’est 20 Tcf+. Il s’agit de réserves gazières de classe mondiale justifiant des développements de grande envergure (LNG, Pétrochimie…), avec des potentialités dans le bassin côtier qui donneront, dans un futur très proche, une meilleure visibilité, à d’autres intervenants du secteur comme Total et Shell).
Ainsi, après 5 milliards d’investissement et six années de développement, le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) qui devrait entrer en production en 2023 et produire 2,5 millions de tonnes de gaz par an est très attendu en 2024. Selon les prévisions, ce chiffre atteindra 5 millions de tonnes en 2027 et 10 millions de tonnes en 2030. La découverte d’importants gisements de gaz au large de la Mauritanie et du Sénégal a déchaîné les passions. Les populations ont déjà le «rêve du gaz», chaque nuit et comptent les semaines et mois qui les séparent encore de ce grand jour où les sociétés BP et Kosmos Energy annonceront la commercialisation des premières productions de GTA aujourd’hui en plein développement.
Des sommes énormes qui alimentent les fantasmes
Si la Mauritanie et le Sénégal fondent de grands espoirs sur ce champ gazier pour réinvestir les ressources financières qu’il aura générées dans leur développement économique, notamment dans les infrastructures, l’éducation et la santé, le géant BP, pilote le projet depuis son entente avec Kosmos, entend s’appuyer sur cette nouvelle base africaine pour rattraper ses grands concurrents Shell et Total, qui parient comme lui sur une explosion du marché du gaz naturel liquéfié (GNL).
Après avoir racheté la majorité des parts du projet à l’américain Kosmos Energy en décembre 2016, le découvreur du gisement, la major britannique déclare avoir investi plus de 1 milliard de dollars pour la première phase du projet et prévoit «plusieurs autres milliards de dollars» pour les suivantes, sur une durée d’exploitation de trente ans.
Des sommes énormes en jeu qui alimentent espoirs – et fantasmes – chez les populations en Mauritanie et au Sénégal, alors que les gouvernements des deux pays restent prudents sachant pertinemment que le secteur des hydrocarbures est soumis à des facteurs exogènes et endogènes fluctuants, même si l’objectif clairement affiché est de profiter du boom gazier, mais aussi éviter la « malédiction des matières premières» qui affecte souvent les nouveaux pays producteurs et dont les symptômes sont la dépendance au secteur extractif et la mauvaise gouvernance.
Les enjeux de ce projet pour les deux pays ouest-africains francophones et pour les partenaires BP, -(actuellement le quatrième producteur d’hydrocarbures au monde – 3,7 millions de barils par jour en 2018 –, qui a réalisé l’an passé 9,4 milliards de dollars de bénéfices, soit 2,8 fois plus qu’en 2017) et la major américaine Kosmos Energy sont donc énormes.
Avec le développement de GTA, et probablement avec d’autres projets qui pourraient voir le jour au cours des prochaines années, cette région est amenée à devenir une nouvelle base pour BP. D’ici à une dizaine d’années, sa production dépassera celles des deux bases africaines historiques : l’Égypte, où BP a une production importante depuis cinquante-cinq ans, essentiellement gazière aujourd’hui ; et l’Angola, où elle est installée voici trente ans, mais dont la production d’huiles décline, car issue de champs vieillissants.
En reprenant le projet de Grand-Tortue, en décembre 2016, BP était à la recherche de nouveaux réservoirs de gaz. La société qui a pour objectif de parvenir d’ici à cinq ans à une répartition de sa production à 60 % gazière et à 40 % pétrolière estime être actuellement au milieu du chemin, avec une production à peu près équivalente en gaz et en pétrole.
L’importance de GTA, pour BP, vient du fait qu’il s’agit du premier projet de liquéfaction de gaz issu d’un gisement ultra profond (à plus de 2 000 mètres sous le fond marin). Ensuite, parce que c’est un projet binational et transfrontalier. Les responsables de la société soulignent qu’elle «a bien déjà mené des projets sur une frontière, notamment en mer du Nord, entre le Royaume-Uni et la Norvège, mais c’est la première fois qu’elle le (fait) sur le continent africain. Cela implique de nouer des accords de répartition de la production et des revenus complexes…» et Kosmos Energy a été bien avisée de nouer un partenariat, sur GTA, avec BP, étant étendu que seule une grande compagnie comme elle peut mettre en production un projet de cette ampleur.
Les deux sociétés ont aussi été aidé – et elles le disent – dans la mise en place d’une stratégie de développement et d’exploitation du projet Grand Tortue Ahmeyim par la parfaite entente entre la Mauritanie et le Sénégal. Elles disent avoir «trouvé de chaque côté, tant en Mauritanie qu’au Sénégal, des interlocuteurs gouvernementaux pragmatiques ayant pour objectif, avant tout, de faire avancer le projet pour une entrée en production la plus rapide possible.»
Des découvertes de gaz qui ont fait de la Mauritanie l’une des destinations privilégiées des investisseurs étrangers, conduisant même certains pays, comme le Royaume-Uni, à ouvrir leurs ambassades à Nouakchott pour raffermir des relations diplomatiques et économiques prometteuses.
Le ministère du Pétrole, l’Energie et des Mines expliquait, il y a quelque temps, dans un document intitulé «Eléments sur la stratégie énergétique (Volet Hydrocarbures)» les éléments de la politique sectorielle, en amont et en aval, précisant qu’en chiffres, Bir Allah c’est 80 Tcf+ ((trillion cubic feet) et GTA, qui fait aujourd’hui l’actualité du gaz en Mauritanie, c’est 20 Tcf+. Il s’agit de réserves gazières de classe mondiale justifiant des développements de grande envergure (LNG, Pétrochimie…), avec des potentialités dans le bassin côtier qui donneront, dans un futur très proche, une meilleure visibilité, à d’autres intervenants du secteur comme Total et Shell).
Ainsi, après 5 milliards d’investissement et six années de développement, le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) qui devrait entrer en production en 2023 et produire 2,5 millions de tonnes de gaz par an est très attendu en 2024. Selon les prévisions, ce chiffre atteindra 5 millions de tonnes en 2027 et 10 millions de tonnes en 2030. La découverte d’importants gisements de gaz au large de la Mauritanie et du Sénégal a déchaîné les passions. Les populations ont déjà le «rêve du gaz», chaque nuit et comptent les semaines et mois qui les séparent encore de ce grand jour où les sociétés BP et Kosmos Energy annonceront la commercialisation des premières productions de GTA aujourd’hui en plein développement.
Des sommes énormes qui alimentent les fantasmes
Si la Mauritanie et le Sénégal fondent de grands espoirs sur ce champ gazier pour réinvestir les ressources financières qu’il aura générées dans leur développement économique, notamment dans les infrastructures, l’éducation et la santé, le géant BP, pilote le projet depuis son entente avec Kosmos, entend s’appuyer sur cette nouvelle base africaine pour rattraper ses grands concurrents Shell et Total, qui parient comme lui sur une explosion du marché du gaz naturel liquéfié (GNL).
Après avoir racheté la majorité des parts du projet à l’américain Kosmos Energy en décembre 2016, le découvreur du gisement, la major britannique déclare avoir investi plus de 1 milliard de dollars pour la première phase du projet et prévoit «plusieurs autres milliards de dollars» pour les suivantes, sur une durée d’exploitation de trente ans.
Des sommes énormes en jeu qui alimentent espoirs – et fantasmes – chez les populations en Mauritanie et au Sénégal, alors que les gouvernements des deux pays restent prudents sachant pertinemment que le secteur des hydrocarbures est soumis à des facteurs exogènes et endogènes fluctuants, même si l’objectif clairement affiché est de profiter du boom gazier, mais aussi éviter la « malédiction des matières premières» qui affecte souvent les nouveaux pays producteurs et dont les symptômes sont la dépendance au secteur extractif et la mauvaise gouvernance.
Les enjeux de ce projet pour les deux pays ouest-africains francophones et pour les partenaires BP, -(actuellement le quatrième producteur d’hydrocarbures au monde – 3,7 millions de barils par jour en 2018 –, qui a réalisé l’an passé 9,4 milliards de dollars de bénéfices, soit 2,8 fois plus qu’en 2017) et la major américaine Kosmos Energy sont donc énormes.
Avec le développement de GTA, et probablement avec d’autres projets qui pourraient voir le jour au cours des prochaines années, cette région est amenée à devenir une nouvelle base pour BP. D’ici à une dizaine d’années, sa production dépassera celles des deux bases africaines historiques : l’Égypte, où BP a une production importante depuis cinquante-cinq ans, essentiellement gazière aujourd’hui ; et l’Angola, où elle est installée voici trente ans, mais dont la production d’huiles décline, car issue de champs vieillissants.
En reprenant le projet de Grand-Tortue, en décembre 2016, BP était à la recherche de nouveaux réservoirs de gaz. La société qui a pour objectif de parvenir d’ici à cinq ans à une répartition de sa production à 60 % gazière et à 40 % pétrolière estime être actuellement au milieu du chemin, avec une production à peu près équivalente en gaz et en pétrole.
L’importance de GTA, pour BP, vient du fait qu’il s’agit du premier projet de liquéfaction de gaz issu d’un gisement ultra profond (à plus de 2 000 mètres sous le fond marin). Ensuite, parce que c’est un projet binational et transfrontalier. Les responsables de la société soulignent qu’elle «a bien déjà mené des projets sur une frontière, notamment en mer du Nord, entre le Royaume-Uni et la Norvège, mais c’est la première fois qu’elle le (fait) sur le continent africain. Cela implique de nouer des accords de répartition de la production et des revenus complexes…» et Kosmos Energy a été bien avisée de nouer un partenariat, sur GTA, avec BP, étant étendu que seule une grande compagnie comme elle peut mettre en production un projet de cette ampleur.
Les deux sociétés ont aussi été aidé – et elles le disent – dans la mise en place d’une stratégie de développement et d’exploitation du projet Grand Tortue Ahmeyim par la parfaite entente entre la Mauritanie et le Sénégal. Elles disent avoir «trouvé de chaque côté, tant en Mauritanie qu’au Sénégal, des interlocuteurs gouvernementaux pragmatiques ayant pour objectif, avant tout, de faire avancer le projet pour une entrée en production la plus rapide possible.»