Au Sénégal 600 000 hectares de terres ont été accaparées sur une superficie arable totale estimée à 3,8 millions d’hectares. Dans une interview coup de poing accordé au journal français Le Point, Mariam Sow (photo), vice-présidente de l’organisation internationale Enda Tiers Monde, revient sur les réalités de l’accaparement des terres au Sénégal.
Selon la militante, la confiscation et l’utilisation illégale des superficies arables, par les investisseurs étrangers notamment, se fait avec des complicités au niveau de divers maillons de la chaîne du pouvoir. «Le problème d’accaparement des terres n’est pas seulement le fait d’investisseurs étrangers, ce sont aussi des fonctionnaires sénégalais, des gros bonnets, des religieux qui font main basse sur les terres, aux abords de Dakar notamment, pour spéculer» affirme-t-elle.
Si elle ne dédouane pas les investisseurs dont elle fustige le manque de transparence dans les opérations foncières qu’ils mènent, c’est bien contre les autorités sénégalaises qu’elle dresse un véritable réquisitoire. «Pour justifier la venue des investisseurs étrangers, de nombreux gouvernements africains mettent en avant le besoin d’augmenter rapidement la productivité agricole pour faire face à l’explosion démographique qui s’annonce d’ici 2050… Arrêtons de penser que c’est l’extérieur qui va faire nos affaires ! L’Afrique doit compter sur elle-même et pour une fois, profiter de ses richesses, participer de façon beaucoup plus digne aux grandes négociations mondiales. Je trouve dommage que ces chefs d’Etats africains qui ont connu les indépendances continuent à être obnubilés par des promesses financières qui n’aboutissent pas.» a-t-elle martelé.
Pour concilier le double objectif de la lutte contre l’accaparement des terres et de l’atteinte de la sécurité alimentaire du continent, elle préconise une réflexion construite et la promotion de l’agriculture familiale.
Notons que cet appel intervient alors que s’ouvrira à Dakar du 12 au 16 mai prochain, le forum foncier mondial. La rencontre de cette année se tiendra sous le thème : «Une gouvernance foncière inclusive et juste pour un développement durable : le temps de l’action»
Aaron Akinocho/Ecofin
Selon la militante, la confiscation et l’utilisation illégale des superficies arables, par les investisseurs étrangers notamment, se fait avec des complicités au niveau de divers maillons de la chaîne du pouvoir. «Le problème d’accaparement des terres n’est pas seulement le fait d’investisseurs étrangers, ce sont aussi des fonctionnaires sénégalais, des gros bonnets, des religieux qui font main basse sur les terres, aux abords de Dakar notamment, pour spéculer» affirme-t-elle.
Si elle ne dédouane pas les investisseurs dont elle fustige le manque de transparence dans les opérations foncières qu’ils mènent, c’est bien contre les autorités sénégalaises qu’elle dresse un véritable réquisitoire. «Pour justifier la venue des investisseurs étrangers, de nombreux gouvernements africains mettent en avant le besoin d’augmenter rapidement la productivité agricole pour faire face à l’explosion démographique qui s’annonce d’ici 2050… Arrêtons de penser que c’est l’extérieur qui va faire nos affaires ! L’Afrique doit compter sur elle-même et pour une fois, profiter de ses richesses, participer de façon beaucoup plus digne aux grandes négociations mondiales. Je trouve dommage que ces chefs d’Etats africains qui ont connu les indépendances continuent à être obnubilés par des promesses financières qui n’aboutissent pas.» a-t-elle martelé.
Pour concilier le double objectif de la lutte contre l’accaparement des terres et de l’atteinte de la sécurité alimentaire du continent, elle préconise une réflexion construite et la promotion de l’agriculture familiale.
Notons que cet appel intervient alors que s’ouvrira à Dakar du 12 au 16 mai prochain, le forum foncier mondial. La rencontre de cette année se tiendra sous le thème : «Une gouvernance foncière inclusive et juste pour un développement durable : le temps de l’action»
Aaron Akinocho/Ecofin