Connectez-vous
NDARINFO.COM
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte

Maggal des 2 rakkas de Saint-Louis: Hommages et Elégies pour un homme multidimensionnel

Dimanche 4 Septembre 2011

Maggal des 2 rakkas de Saint-Louis:  Hommages et Elégies pour un homme multidimensionnel
(Hommes politiques, parents, disciples, ou simplement anonymes, marqués par le percutant message du héros du “ Allahou Wahidoune ” (Dieu est unique), avait salué sa dépouille mortelle, le 27 mars 2002 à l’hôpital Principal. Arraché à l’affection des siens à la suite d’un accident dont il a été victime sur la route de Saint-Louis en compagnie de plusieurs membres de sa famille, Cheikh Abdoulaye Dièye a été ramené à Ndar en début d’après-midi. Le nombreux public, venu saluer la mémoire de l’illustre disparu, a été gagné par l’absurdité de la vie abrégée par la mort.

Chants religieux, versets coraniques récités, propos bienveillants… pour atténuer la perte cruelle et noyer la douleur.Fidèles à l’homme, les disciples ont accompagné le marabout-politique, grand admirateur de Cheikh Ahmadou Bamba, sous les poussées de la formule de chocs, des grands rendez-vous électoraux, du défunt : “ Allahou Wahidoune ”.

La foi en bandoulière, tous se sont évertués à suivre l’exemple du disparu et ainsi à ne pas laisser la peine accabler leur quotidien.” La perte est terrible ”, chuchote-t-on, avant de s’auto-recommander d’accepter la volonté divine. Les visages sont tristes. Et derrière, les femmes, enveloppées dans leurs boubous, serrent les rangs. L’émotion est forte mais point de larmes qui perlent les visages. Les voix sont déchirées et, faut-il un relais pour faire écho aux dernières volontés de la famille qui entend faire face à l’épreuve. Dans la douleur certes, mais une assistance compatissante est là comme pour rappeler que la perte est nationale et commune. Voir même internationale.

Les rappels et exhortations dans le droit chemin et au retour dans le sentier d’Allah sont encore frais dans les mémoires.L’incursion spectaculaire de Cheikh Abdoulaye Dièye, 64 ans, dans l’arène politique sénégalaise, en 1996, avec l’introduction de son discours religieux, sous l’éclairage de sa carrure intellectuelle, avait retenu l’attention des observateurs.


L’homme à la longue barbe toujours bien entretenue, comme le recommande la tradition prophétique, prenant soin de son accoutrement fait de grands boubous, a exercé un charme découlant de son message limpide distillé sur un ton où le marabout faisait montre de sa maîtrise des langues wolof, française et arabe. Les versets coraniques étaient toujours débités, pour étayer la véracité des faits sociaux qu’il se proposait de solutionner. Toujours sous l’angle d’un religieux ouvert aux apports extérieurs.Critique à souhait, il s’est fait remarquer de son siège de l’hémicycle, où il prenait place entre deux chrétiens de confession (le général Tavarez et Jean-Paul Dias), par ses pertinentes interpellations de l’autorité gouvernementale. Candidat malheureux à la présidentielle de février 2000, après avoir été élu conseiller de sa ville durant les locales de 1996, il fait une entrée fulgurante à l’Assemblée nationale, en 1998, sous la bannière du parti qu’il venait de créer. Il a soutenu activement la candidature de l’actuel président de la République à l’élection du deuxième tour de mars 2000.

Le président Abdoulaye Wade, avec les soins de qui il devait être évacué en France, l’avait nommé Président du Conseil d’Administration de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta (SAED). Ce poste lui collait bien puisqu’il est architecte-paysagiste et ingénieur de l’aménagement du territoire.Dans ses sorties, il s’est toujours voulu conforme à sa démarche. N’épargnant ses critiques ni à ses partisans ni à ses adversaires. Son discours était, néanmoins, sobre et courtois. Polygame, il est père de 12 enfants. Il a laissé un écrit, “ La Réponse ”, dans lequel il expose sa conception de l’Etat islamique.

Ses pairs politiques ont également été, hier, unanimes à reconnaître ses qualités. Nul doute que ses disciples, disséminés en Europe, aux Antilles et en Ile Maurice… continueront à suivre ses enseignements.“ Nous retenons de Cheikh Abdoulaye Dièye un homme de Dieu, de conviction, de foi, mais surtout un fervent talibé de Serigne Touba. Il a marqué la vie politique par son propre rythme et sa propre imagination avec sa célèbre phrase “ Allahou Wahidoune ”. Nous venons de perdre un des plus illustres fils du Sénégal. Il appartient à l’humanité tout entière. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler du témoignage du président de la République sur l’excellent travail qu’il a abattu en Ile Maurice pour propager le message de Cheikh Ahmadou Bamba.

D’après Le Soleil du 28/03/2002


Nouveau commentaire :
Twitter

Merci d'éviter les injures, les insultes et les attaques personnelles. Soyons courtois et respectueux et posons un dialogue positif, franc et fructueux. Les commentaires injurieux seront automatiquement bloqués. Merci d'éviter les trafics d'identité. Les messages des faiseurs de fraude sont immédiatement supprimés.