Au nord du pays de la Teranga, « accueil » en Wolof, le fleuve Sénégal achève sa course péniblement pour se jeter dans l’océan atlantique. Il longeait autrefois la côte sur près de 30km avant de trouver un débouché sur l’océan laissant entre lui et les eaux salées une mince bande de sable couverte de filaos : La langue de Barbarie.
Aujourd’hui, l’Homme a modifié le cours du fleuve en ouvrant une brèche dans la langue et le fleuve fonce désormais tout droit dans l’Atlantique créant ainsi une vaste lagune saumâtre dans l’ancien lit du fleuve.
Heureuse nouvelle et drame à la fois pour les habitants de la ville de Saint-Louis. Cette cité historique du Sénégal, aux 300 ans d’Histoire, était autrefois la capitale de l’Afrique Occidentale Française. Le Sénégal tout entier se résumait en cette ville, prospère, totalement électrifiée avant Paris et simplement bâtie sur une île au beau milieu de l’estuaire.
Aujourd’hui, l’Homme a modifié le cours du fleuve en ouvrant une brèche dans la langue et le fleuve fonce désormais tout droit dans l’Atlantique créant ainsi une vaste lagune saumâtre dans l’ancien lit du fleuve.
Heureuse nouvelle et drame à la fois pour les habitants de la ville de Saint-Louis. Cette cité historique du Sénégal, aux 300 ans d’Histoire, était autrefois la capitale de l’Afrique Occidentale Française. Le Sénégal tout entier se résumait en cette ville, prospère, totalement électrifiée avant Paris et simplement bâtie sur une île au beau milieu de l’estuaire.
Soumise aux inondations lors de la crue du fleuve en fin de saison des pluies, la décision fût prise de raccourcir l’embouchure du fleuve le 3 octobre 2003. Depuis lors, aucune inondation mais, à seulement 2m au-dessus de la mer et désormais située en tête d’estuaire, la ville est soumise aux aléas des marnages.
Cette brèche, finalement pas si providentielle, faisait à l’origine 4m de large. Mais, deux jours après avoir été creusée elle en faisait déjà 80 et 8 mois après son ouverture, plus de 800. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’habitat naturel de la Langue de Barbarie qui est menacé. Cet espace, érigé en parc national est pourtant un sanctuaire de biodiversité pour l’avifaune marine. Site de repos et de reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux, on y observe d’innombrables colonies de grands pélicans blancs, sternes et flamands. Le Parc de la Langue de Barbarie se visite en pirogue.
Cette brèche, finalement pas si providentielle, faisait à l’origine 4m de large. Mais, deux jours après avoir été creusée elle en faisait déjà 80 et 8 mois après son ouverture, plus de 800. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’habitat naturel de la Langue de Barbarie qui est menacé. Cet espace, érigé en parc national est pourtant un sanctuaire de biodiversité pour l’avifaune marine. Site de repos et de reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux, on y observe d’innombrables colonies de grands pélicans blancs, sternes et flamands. Le Parc de la Langue de Barbarie se visite en pirogue.
Au départ de l’un des campements édifiés sur le mince cordon dunaire, une heure suffit pour atteindre au milieu de la lagune l’île aux oiseaux. Là, un petit îlot pas plus grand qu’un terrain de tennis rassemble des milliers d’oiseaux venus se reproduire sur ce site magique. Alors, sternes royales, mouettes à tête grise et grands cormorans s’envolent dans un véritable balai aérien au-dessus de l’embarcation.
Au retour il est possible de quitter la pirogue pour entreprendre la visite du parc à pied et poursuivre jusqu’à la Réserve de Guembeul. Cette réserve d’une surface très modeste, environ 700ha, se visite à pied. Véritable conservatoire de la faune sahélo-saharienne on y trouve les espèces d’antilope les plus rares de la planète, autrefois présentent en grand nombre dans le Sahara. L’oryx algazelle, la gazelle dama ou encore l’addax, cette antilope qui ne boit jamais, s’offrent aux visiteurs comme un mirage lorsque l’on connaît le triste destin de ces espèces. L’oryx algazelle à totalement disparue en milieu naturel et la dernière population viable d’addax au monde compte moins de 200 individus dans le Sahara nigérien.
Si le cœur vous en dit, laissez la pirogue pour rejoindre une plus grande embarcation : Le Bou el Mogdad. Ce bateau de croisière remonte le fleuve Sénégal depuis Saint-Louis jusqu’à Podor durant une semaine en suivant la route des anciens comptoirs coloniaux. Ce bateau de légende au passé chargé d’histoire naviguait déjà sur le fleuve il y a 60 ans. Il transportait alors vivres, courriers et passagers.
Totalement réhabilité pour l’accueil des voyageurs, le bateau n’accepte qu’une quarantaine de passagers puisqu’il a su conserver son charme et son authenticité. Tel l’Orient-Express sur l’eau, il permet un voyage dans le temps à la découverte des peuples nomades, Peul et Tout-Couleur ainsi que les richesses de la biodiversité du Sénégal.
C’est ainsi que la première escale du bateau à lieu dans le Parc National du Djoudj, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO et troisième plus grande réserve ornithologique du monde. Plus tard le bateau fera escale à Richard Toll puis Podor, ou chaque arrêt est l’objet de rencontres et de découvertes fascinantes avec les populations villageoises habituées aujourd’hui à voir passer le « grand bateau blanc ».
Si le Sénégal est un pays déjà bien connu des voyageurs pour ses plages et sites balnéaires de sa petite côte, le Nord du Sénégal reste à découvrir. L’ensemble de la région de Saint-Louis ne s’offre pas facilement et rare sont les privilégiés à pouvoir embarquer sur le Bou el Mogdad ou découvrir la faune et la flore du Djoudj ou de la langue de Barbarie.
C’est aussi dans cette région que de nombreuses équipes de scientifiques s’attachent à étudier et protéger cette biodiversité. Des comptages d’oiseaux sont régulièrement effectués. Plus loin dans les terres du Ferlo un programme de conservation des tortues réintroduit une espèce, la Tortue Sulcata.
Ce programme exemplaire se visite et permet au visiteur d’aller plus loin dans leur voyage en comprenant mieux les enjeux environnementaux et de quel manière il est possible de sauvegarder le patrimoine naturel du Sénégal.
Christian Noirard
C’est ainsi que la première escale du bateau à lieu dans le Parc National du Djoudj, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO et troisième plus grande réserve ornithologique du monde. Plus tard le bateau fera escale à Richard Toll puis Podor, ou chaque arrêt est l’objet de rencontres et de découvertes fascinantes avec les populations villageoises habituées aujourd’hui à voir passer le « grand bateau blanc ».
Si le Sénégal est un pays déjà bien connu des voyageurs pour ses plages et sites balnéaires de sa petite côte, le Nord du Sénégal reste à découvrir. L’ensemble de la région de Saint-Louis ne s’offre pas facilement et rare sont les privilégiés à pouvoir embarquer sur le Bou el Mogdad ou découvrir la faune et la flore du Djoudj ou de la langue de Barbarie.
C’est aussi dans cette région que de nombreuses équipes de scientifiques s’attachent à étudier et protéger cette biodiversité. Des comptages d’oiseaux sont régulièrement effectués. Plus loin dans les terres du Ferlo un programme de conservation des tortues réintroduit une espèce, la Tortue Sulcata.
Ce programme exemplaire se visite et permet au visiteur d’aller plus loin dans leur voyage en comprenant mieux les enjeux environnementaux et de quel manière il est possible de sauvegarder le patrimoine naturel du Sénégal.
Christian Noirard