À moins de cinq mois de la prochaine élection présidentielle, le professeur Aly Mbaye, économiste et doyen honoraire de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) jette un pavé dans la mare.
Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) avant-hier, dimanche 14 octobre, le professeur Aly Mbaye a indiqué que «le Sénégal de 2018 n’est pas différent de celui de 1960». Analysant l’évolution actuelle de la situation économique du Sénégal, le doyen honoraire de la Faculté des sciences économiques et de gestion note un «déséquilibre dans tous les secteurs, sociaux comme économiques», aggravé par une «évasion fiscale» et un «environnement des affaires qui présente beaucoup de défis», du fait de l’étroitesse de la base productive.
«L’économie sénégalaise est encore tributaire des produits du secteur primaire notamment agricole et les découvertes du pétrole et du gaz ne vont pas changer grand-chose. Ça ne fera que renforcer ces tendances. Or, il est compris et accepté que même s’il y a croissance, il faut que celle-ci s’accompagne d’une transformation structurelle de l’économie qu’on n’a jamais eue depuis l’indépendance», déplore encore le doyen honoraire de la Faseg. avant d’ajouter au sujet du taux de croissance de 7% annoncé par le gouvernement : «Les taux de croissance sur des périodes courtes ne sont pas révélateurs des tendances à long terme de l’économie. Or, ce que les tendances à long terme de l’économie montrent, c’est qu’on n’est pas plus riche que nos parents, nos grands-parents. On est arrivé à l’indépendance en 1960 et le Pib par tête du Sénégal, en cette année-là, évalué en dollars, c’est 1000 dollars. Aujourd’hui encore, ça tourne autour de ces 1000 dollars. Donc, ça n’a pas bougé fondamentalement», insiste le professeur Aly Mbaye.
Tout en estimant que l’environnement des affaires au Sénégal présente beaucoup de défis du fait de la volatilité mais aussi de l’étroitesse de la base productive portée par une dizaine de produits de base essentiellement agricoles et miniers et dont l’accroissement n’impacte pas sur la baisse de la pauvreté et la création d’emploi.
«Il est extrêmement difficile de faire des affaires dans ce pays du fait de la tension financière. Au niveau des recettes, on note une faiblesse de la base taxable, surtout concernant les impôts directs. Les recettes proviennent essentiellement des impôts et taxes indirects et beaucoup de contribuables ne paient pas l’impôt. L’évasion fiscale a aussi atteint des niveaux extraordinaires», alerte le doyen Aly Mbaye. Non sans ajouter dans la foulée : «Au niveau des dépenses, il y a énormément de problèmes avec le ciblage des dépenses sociales mais aussi le choix des investissements publics où, on note un décalage entre les engagements pris dans les services sociaux comme l’éducation ou la santé qui ne sont pas en phase avec nos ressources».
Sud Quotidien
Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) avant-hier, dimanche 14 octobre, le professeur Aly Mbaye a indiqué que «le Sénégal de 2018 n’est pas différent de celui de 1960». Analysant l’évolution actuelle de la situation économique du Sénégal, le doyen honoraire de la Faculté des sciences économiques et de gestion note un «déséquilibre dans tous les secteurs, sociaux comme économiques», aggravé par une «évasion fiscale» et un «environnement des affaires qui présente beaucoup de défis», du fait de l’étroitesse de la base productive.
«L’économie sénégalaise est encore tributaire des produits du secteur primaire notamment agricole et les découvertes du pétrole et du gaz ne vont pas changer grand-chose. Ça ne fera que renforcer ces tendances. Or, il est compris et accepté que même s’il y a croissance, il faut que celle-ci s’accompagne d’une transformation structurelle de l’économie qu’on n’a jamais eue depuis l’indépendance», déplore encore le doyen honoraire de la Faseg. avant d’ajouter au sujet du taux de croissance de 7% annoncé par le gouvernement : «Les taux de croissance sur des périodes courtes ne sont pas révélateurs des tendances à long terme de l’économie. Or, ce que les tendances à long terme de l’économie montrent, c’est qu’on n’est pas plus riche que nos parents, nos grands-parents. On est arrivé à l’indépendance en 1960 et le Pib par tête du Sénégal, en cette année-là, évalué en dollars, c’est 1000 dollars. Aujourd’hui encore, ça tourne autour de ces 1000 dollars. Donc, ça n’a pas bougé fondamentalement», insiste le professeur Aly Mbaye.
Tout en estimant que l’environnement des affaires au Sénégal présente beaucoup de défis du fait de la volatilité mais aussi de l’étroitesse de la base productive portée par une dizaine de produits de base essentiellement agricoles et miniers et dont l’accroissement n’impacte pas sur la baisse de la pauvreté et la création d’emploi.
«Il est extrêmement difficile de faire des affaires dans ce pays du fait de la tension financière. Au niveau des recettes, on note une faiblesse de la base taxable, surtout concernant les impôts directs. Les recettes proviennent essentiellement des impôts et taxes indirects et beaucoup de contribuables ne paient pas l’impôt. L’évasion fiscale a aussi atteint des niveaux extraordinaires», alerte le doyen Aly Mbaye. Non sans ajouter dans la foulée : «Au niveau des dépenses, il y a énormément de problèmes avec le ciblage des dépenses sociales mais aussi le choix des investissements publics où, on note un décalage entre les engagements pris dans les services sociaux comme l’éducation ou la santé qui ne sont pas en phase avec nos ressources».
Sud Quotidien