Plusieurs familles noires du Cayor proviennent de colonies Maures depuis longtemps installées dans ce pays. Le premier Maure qui s'établit au Cayor fut, dit la tradition, Mokhtar Embay qui, sous le règne du Damel Amari Ngoné Sobel (XVI s.), fonda le village de Gadde- Nyandoul, Il reçut du Damel, et transmit à ses successeurs, le titre de Bour-Gadde. Ses descendants portent aujourd'hui le nom de –Dyânye(Diagne).
Il existe encore en Mauritanie, soumise à l’Emir des Trarzas, une fraction de Taghridyent. Ils passent pour avoir fait partie de la confédération des Oulad Rizg, arabes Béni Hassan, qui avaient la prééminence dans le Sud-Ouest de la Mauritanie lorsqu'ils furent, au XVIIe siècle, vaincus par les Trarza.
La tribu maraboutique berbère des Darmankour ou Idaou-el-Hadj, nom sous lequel elle existe dans le bas Trarza, fonda également au Cayor diverses colonies : Gadde-El, dont les Sérinye ont pour nom de famille Amar ; Agoumbala, commandé par les Goumbala, Adyakhoumpa, aux Dyakhoumpa.
Enfin, d'autres familles, d'origine Darmankour, sont aujourd'hui connues sous les noms de Tandiné, de Sâbàra, de Touré. Ces derniers ne doivent pas être confondus avec les Touré d'origine mandingue qui sont également représentés au Cayor.
L'importante tribu berbère des l’Emir des Trarzas, une fraction de Taghridyent, originaire de l'Adrar mauritanien et que les Ouolofs appellent Dakzakent, ont fondé une colonie à Médina, sous le commandement d'un homme nommé Yaqoub Ould Issaka, nom dont la forme ouolof est Yokoum-i-Sakkha. Ses descendants portent aujourd'hui le nom de Babou.
Enfin les Hadj, qui fournissent le Sérinye du village de Battal, passent pour provenir de la tribu maure des Bàfôr. D'après les traditions maures, les Bâfor étaient une tribu juive qui eut longtemps la prééminence dans l'Adrar; ils sont encore représentés dans le bas Trarza par quelques familles qui vivent avec les Oulad Daymàn.
Ces diverses colonies, à l'exception de Gadde-Nyandoul, auraient été fondées sous le règne de Lat Soukabé, que Yoro Dyâo place à la fin du XVI siècle.
Aujourd'hui, les descendants de ces Maures sont devenus noirs; ils vivent comme les Ouolofs et ne parlent que le ouolof, cependant ils n'ont pas perdu le souvenir de leurs origines et auraient conservé quelques relations avec les tribus dont ils sont issus.
Du temps des Damel, les Dyànye (Diagne), descendants de Maures de classe guerrière,(Darsakéte) avaient pris toutes les habitudes des Tyédo et buvaient comme eux le vin de palme et l'eau de vie. Les Bâbou et les Hadj en faisaient autant, mais moins ostensiblement, à cause de leur origine maraboutique. Par contre, les Touré, les Dyakhoumpa, comme les autres familles d'origine Darmankour, restèrent musulmans pratiquants. Les uns et les autres étaient d'ailleurs du parti Tyédo et se joignaient au Damel quand il avait à réprimer quelque agitation du parti maraboutique local.
LE ROLE DES NAROU CADIOR LORS DE LA CEREMONIE D'INTRONISATION DU DAMEL
Les cérémonies d'intronisation du Damel se faisaient à Mboul, capitale du Cayor. Le bain du Damel avait lieu à Gadde-Nyandoul; les gens du Cayor lui donnaient le nom de Khoulikouli « nom expressif à l'imitation des bruits de forte onde ».
Les habitants de Gadde-Nyandoul sont d'origine maure. Les Maures des différentes tribus de la rive droite ont, en effet, formé dans le Cayor de nombreux villages qui, disséminés parmi ceux des Ouolofs, dépendaient, comme ceux-ci des Damel. Cependant les Maures de ces villages élisaient des chefs de leur race qui commandaient avec le titre de serigne (marabout). Le chef de Gadde-Nyandoul; était le seul à porter le titre de Bour-Gadde [Gadde signifie en ouolof campement maure) parce que ce village avait été le premier fondé par les Maures au Cayor, sous le règne du Damel-Tênye Amari-Ngoné-Sobel (xve siècle). Ce fut le fondateur de Gad-El qui institua la coutume du bain de Khoulikhouli, auquel les gens du Cayor attachent une importance particulière. La tradition attribue l'adoption de cette coutume aux heureux résultats du bain pris par Amari-Ngoné-Sobel. Les gens les plus qualifiés sont en effet unanimes à affirmer que ce fut immédiatement après ce bain que l'on apprit à Amari-Ngoné-Sobel l'invasion du Cayor par Mbanye- Ndanti, successeur de Léléfoul-i Fak, et, qu'après de rapides préparatifs, il attaqua l'armée du Dyoloff à Ouarak, la détruisit et tua le Bour-Ba.
Les Damel-Tènye payaient, à l'occasion du bain, une coutume d'un captif et de vingt têtes de pagnes aux descendants de ceux à qui Amari-Ngoné-Sobel avait fait le même cadeau.
Les gens du Cayor prétendent que les Serinye-Gadde puisaient l’eau nécessaire au bain du Daniel avec un récipient en paille tressée à mailles larges et qui cependant, ne laissait pas échapper une goutte d'eau.
L'eau du bain de Khoulikhouli devait provenir uniquement du Gadde-Nyandoul.
La cérémonie pouvait se faire longtemps après la nomination du Damel en souvenir du long intervalle qui s'était écoulé entre la nomination d'Amari goné-Sobel et le premier bain Khoulikhouli. '
Il existe encore en Mauritanie, soumise à l’Emir des Trarzas, une fraction de Taghridyent. Ils passent pour avoir fait partie de la confédération des Oulad Rizg, arabes Béni Hassan, qui avaient la prééminence dans le Sud-Ouest de la Mauritanie lorsqu'ils furent, au XVIIe siècle, vaincus par les Trarza.
La tribu maraboutique berbère des Darmankour ou Idaou-el-Hadj, nom sous lequel elle existe dans le bas Trarza, fonda également au Cayor diverses colonies : Gadde-El, dont les Sérinye ont pour nom de famille Amar ; Agoumbala, commandé par les Goumbala, Adyakhoumpa, aux Dyakhoumpa.
Enfin, d'autres familles, d'origine Darmankour, sont aujourd'hui connues sous les noms de Tandiné, de Sâbàra, de Touré. Ces derniers ne doivent pas être confondus avec les Touré d'origine mandingue qui sont également représentés au Cayor.
L'importante tribu berbère des l’Emir des Trarzas, une fraction de Taghridyent, originaire de l'Adrar mauritanien et que les Ouolofs appellent Dakzakent, ont fondé une colonie à Médina, sous le commandement d'un homme nommé Yaqoub Ould Issaka, nom dont la forme ouolof est Yokoum-i-Sakkha. Ses descendants portent aujourd'hui le nom de Babou.
Enfin les Hadj, qui fournissent le Sérinye du village de Battal, passent pour provenir de la tribu maure des Bàfôr. D'après les traditions maures, les Bâfor étaient une tribu juive qui eut longtemps la prééminence dans l'Adrar; ils sont encore représentés dans le bas Trarza par quelques familles qui vivent avec les Oulad Daymàn.
Ces diverses colonies, à l'exception de Gadde-Nyandoul, auraient été fondées sous le règne de Lat Soukabé, que Yoro Dyâo place à la fin du XVI siècle.
Aujourd'hui, les descendants de ces Maures sont devenus noirs; ils vivent comme les Ouolofs et ne parlent que le ouolof, cependant ils n'ont pas perdu le souvenir de leurs origines et auraient conservé quelques relations avec les tribus dont ils sont issus.
Du temps des Damel, les Dyànye (Diagne), descendants de Maures de classe guerrière,(Darsakéte) avaient pris toutes les habitudes des Tyédo et buvaient comme eux le vin de palme et l'eau de vie. Les Bâbou et les Hadj en faisaient autant, mais moins ostensiblement, à cause de leur origine maraboutique. Par contre, les Touré, les Dyakhoumpa, comme les autres familles d'origine Darmankour, restèrent musulmans pratiquants. Les uns et les autres étaient d'ailleurs du parti Tyédo et se joignaient au Damel quand il avait à réprimer quelque agitation du parti maraboutique local.
LE ROLE DES NAROU CADIOR LORS DE LA CEREMONIE D'INTRONISATION DU DAMEL
Les cérémonies d'intronisation du Damel se faisaient à Mboul, capitale du Cayor. Le bain du Damel avait lieu à Gadde-Nyandoul; les gens du Cayor lui donnaient le nom de Khoulikouli « nom expressif à l'imitation des bruits de forte onde ».
Les habitants de Gadde-Nyandoul sont d'origine maure. Les Maures des différentes tribus de la rive droite ont, en effet, formé dans le Cayor de nombreux villages qui, disséminés parmi ceux des Ouolofs, dépendaient, comme ceux-ci des Damel. Cependant les Maures de ces villages élisaient des chefs de leur race qui commandaient avec le titre de serigne (marabout). Le chef de Gadde-Nyandoul; était le seul à porter le titre de Bour-Gadde [Gadde signifie en ouolof campement maure) parce que ce village avait été le premier fondé par les Maures au Cayor, sous le règne du Damel-Tênye Amari-Ngoné-Sobel (xve siècle). Ce fut le fondateur de Gad-El qui institua la coutume du bain de Khoulikhouli, auquel les gens du Cayor attachent une importance particulière. La tradition attribue l'adoption de cette coutume aux heureux résultats du bain pris par Amari-Ngoné-Sobel. Les gens les plus qualifiés sont en effet unanimes à affirmer que ce fut immédiatement après ce bain que l'on apprit à Amari-Ngoné-Sobel l'invasion du Cayor par Mbanye- Ndanti, successeur de Léléfoul-i Fak, et, qu'après de rapides préparatifs, il attaqua l'armée du Dyoloff à Ouarak, la détruisit et tua le Bour-Ba.
Les Damel-Tènye payaient, à l'occasion du bain, une coutume d'un captif et de vingt têtes de pagnes aux descendants de ceux à qui Amari-Ngoné-Sobel avait fait le même cadeau.
Les gens du Cayor prétendent que les Serinye-Gadde puisaient l’eau nécessaire au bain du Daniel avec un récipient en paille tressée à mailles larges et qui cependant, ne laissait pas échapper une goutte d'eau.
L'eau du bain de Khoulikhouli devait provenir uniquement du Gadde-Nyandoul.
La cérémonie pouvait se faire longtemps après la nomination du Damel en souvenir du long intervalle qui s'était écoulé entre la nomination d'Amari goné-Sobel et le premier bain Khoulikhouli. '