La croissance économique en Afrique subsaharienne demeure solide et devrait atteindre 4,9 % pour 2013, selon les prévisions. Près d’un tiers des pays de la région affichent une croissance de 6 % ou plus et il est désormais courant de voir des pays africains figurer parmi les pays dont la croissance est la plus rapide au monde, selon la nouvelle édition d’Africa’s Pulse, une analyse des enjeux façonnant les perspectives économiques de l’Afrique publiée deux fois par an par la Banque mondiale.
Soutenue par une augmentation des investissements privés dans la région et par des envois de fonds qui gonflent les revenus des ménages et représentent désormais 33 milliards de dollars par an, la croissance du produit intérieur brut (PIB) en Afrique se poursuivra pour s’établir à 5,3 % en 2014 et à 5,5 % en 2015.
Tandis que les taux de croissance de l’Afrique continuent de grimper, la région étant de plus en plus prisée pour les investissements et le tourisme, Africa’s Pulse note que la pauvreté et les inégalités y demeurent « à un niveau inacceptable, tout comme l’est la lenteur des progrès accomplis en vue de leur réduction ». Près d’un Africain sur deux vit dans la pauvreté extrême aujourd’hui. D’un point de vue optimiste, ce taux devrait baisser pour se situer entre 16 % et 30 % d’ici 2030. Le rapport souligne que, d’ici 2030, la majorité des pauvres du monde vivront en Afrique.
«Si soutenir la croissance sur le long terme permettrait de réduire de manière significative la pauvreté, ainsi qu’à la population de mieux résister face à l’adversité, cet objectif ne sera pas facile à atteindre étant donné les risques internes et externes auxquels les pays d’Afrique restent confrontés,», déclare Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. « La récurrence de désastres naturels tels que la sécheresse et les inondations ainsi que la persistance de conflits (comme ceux qui ont récemment affecté la République centrafricaine et le Mali), illustrent la nécessité de combiner les efforts de paix et de développement. C’est pourquoi la Banque mondiale s’est engagée, en mai dernier, à investir 1 milliard de dollars pour apporter paix et développement à la région des Grands Lacs en améliorant l’accès à l’éducation, la santé, l’emploi, l’électricité et en favorisant le commerce intra-régional. Nous véhiculerons le même message lors de notre visite dans la région du Sahel dans les semaines à venir».
Suite à la crise financière mondiale et aux sécheresses récurrentes sur le continent, un nombre grandissant de pays africains ont mis en place des filets de protection sociale pour protéger la santé et les moyens de subsistance des personnes pauvres et vulnérables pendant les périodes difficiles. Africa’s Pulse souligne que les filets de protection sociale peuvent protéger les familles des pires répercussions des crises et également contribuer à la croissance en permettant aux habitants d’améliorer leurs revenus.
La croissance grandissante de l’Afrique est soutenue par de solides investissements privés. La formation brute de capital fixe dans la région a augmenté de manière continue, passant d’environ 16,4 % du PIB en 2000 à environ 20,4 % en 2011. Cette augmentation des investissements a directement contribué à la croissance économique et a aussi contribué à accroître la capacité de production de l’économie de la région.
Les projets d’infrastructures dans la région sont de plus en plus souvent financés par de nouvelles sources de financement, telles que la Chine, mais également le Brésil et l’Inde, selon ce rapport.
Pour que la croissance se traduise par une réduction de la pauvreté
En dépit d’une solide croissance, les progrès de l’Afrique pour que cette croissance se traduise par une réduction de la pauvreté ont été lents et entravés par d’importantes inégalités.
« L’Afrique a connu cette dernière décennie une croissance plus importante que la plupart des autres régions, mais l’impact de cette croissance sur la pauvreté est bien moindre que ce que nous aurions souhaité. La croissance de l’Afrique n’a pas été un facteur de réduction de la pauvreté aussi puissant qu’il aurait pu l’être en raison des niveaux élevés d’inégalités. Une croissance équitable est possible, mais elle nécessite une diminution des inégalités tant au niveau des revenus que des opportunités », déclare Francisco Ferreira, économiste en chef par intérim pour la région Afrique de la Banque mondiale.
Les destinations touristiques continuent d’avoir le vent en poupe dans l’ensemble de Afrique : les entrées de touristes dans la région ont augmenté de 4 % par rapport à la même période l’année dernière. Parmi les destinations pour lesquelles des données trimestrielles sont disponibles, celles qui connaissent le plus de succès sont le Cap-Vert (hausse de 18 %), les Seychelles (hausse de 13 %), l’Afrique du Sud, (hausse de 4 %), le Swaziland (hausse de 2 %) et l’île Maurice (hausse de 1 %).
Africa’s Pulse note que les exportations en provenance de l’Afrique subsaharienne sont demeurées limitées à quelques matières premières telles que le pétrole, les métaux et les minéraux. Les pays de l’ensemble de la région ont diversifié leurs partenaires commerciaux et les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) représentent désormais 36 % des exportations de la région. Ces exportations ont atteint 144 milliards de dollars en 2012, soit presque le même niveau que celui des exportations de l’Afrique à destination de l’Union européenne et des États-Unis combinées qui s’élèvent à 148 milliards de dollars.
« Mais leur forte dépendance envers une seule ou un nombre limité de matière(s) première(s) rend les pays d’Afrique riches en ressources vulnérables aux importantes fluctuations du prix de ces matières premières », souligne Punam Chuhan-Pole, co-auteure d’Africa’s Pulse et économiste principale pour la région Afrique de la Banque mondiale.
La région a besoin de meilleures statistiques
Selon Africa’s Pulse, à mesure que le continent jouera un rôle croissant dans la lutte mondiale contre la pauvreté, les pays de la région devront investir dans l’amélioration de leurs faibles capacités en statistique afin d’être en mesure de faire un meilleur suivi et de pouvoir apporter une réponse à leurs estimations de la pauvreté et des comptes nationaux.
« Des statistiques régulières et fiables sont indispensables pour mesurer les progrès en matière de développement et analyser les politiques et pourtant les statistiques en Afrique laissent à désirer. Dans ce but, la Banque mondiale redouble d’efforts pour aider les pays de la région à améliorer la qualité et la fréquence de leurs données et statistiques », dit Punam Chuhan-Pole.
Le nouveau rapport indique que la technologie peut aider en ce sens. Par exemple, la prolifération de téléphones mobiles en Afrique subsaharienne pourrait être utilisée pour recueillir fréquemment des renseignements à jour sur les ménages. Ces renseignements pourraient ensuite être utilisés pour estimer les tendances en matière de pauvreté. Les statistiques agricoles telles que celles sur les rendements des récoltes pourraient être améliorées en adoptant des outils GPS portables peu coûteux.
Soutenue par une augmentation des investissements privés dans la région et par des envois de fonds qui gonflent les revenus des ménages et représentent désormais 33 milliards de dollars par an, la croissance du produit intérieur brut (PIB) en Afrique se poursuivra pour s’établir à 5,3 % en 2014 et à 5,5 % en 2015.
Tandis que les taux de croissance de l’Afrique continuent de grimper, la région étant de plus en plus prisée pour les investissements et le tourisme, Africa’s Pulse note que la pauvreté et les inégalités y demeurent « à un niveau inacceptable, tout comme l’est la lenteur des progrès accomplis en vue de leur réduction ». Près d’un Africain sur deux vit dans la pauvreté extrême aujourd’hui. D’un point de vue optimiste, ce taux devrait baisser pour se situer entre 16 % et 30 % d’ici 2030. Le rapport souligne que, d’ici 2030, la majorité des pauvres du monde vivront en Afrique.
«Si soutenir la croissance sur le long terme permettrait de réduire de manière significative la pauvreté, ainsi qu’à la population de mieux résister face à l’adversité, cet objectif ne sera pas facile à atteindre étant donné les risques internes et externes auxquels les pays d’Afrique restent confrontés,», déclare Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. « La récurrence de désastres naturels tels que la sécheresse et les inondations ainsi que la persistance de conflits (comme ceux qui ont récemment affecté la République centrafricaine et le Mali), illustrent la nécessité de combiner les efforts de paix et de développement. C’est pourquoi la Banque mondiale s’est engagée, en mai dernier, à investir 1 milliard de dollars pour apporter paix et développement à la région des Grands Lacs en améliorant l’accès à l’éducation, la santé, l’emploi, l’électricité et en favorisant le commerce intra-régional. Nous véhiculerons le même message lors de notre visite dans la région du Sahel dans les semaines à venir».
Suite à la crise financière mondiale et aux sécheresses récurrentes sur le continent, un nombre grandissant de pays africains ont mis en place des filets de protection sociale pour protéger la santé et les moyens de subsistance des personnes pauvres et vulnérables pendant les périodes difficiles. Africa’s Pulse souligne que les filets de protection sociale peuvent protéger les familles des pires répercussions des crises et également contribuer à la croissance en permettant aux habitants d’améliorer leurs revenus.
La croissance grandissante de l’Afrique est soutenue par de solides investissements privés. La formation brute de capital fixe dans la région a augmenté de manière continue, passant d’environ 16,4 % du PIB en 2000 à environ 20,4 % en 2011. Cette augmentation des investissements a directement contribué à la croissance économique et a aussi contribué à accroître la capacité de production de l’économie de la région.
Les projets d’infrastructures dans la région sont de plus en plus souvent financés par de nouvelles sources de financement, telles que la Chine, mais également le Brésil et l’Inde, selon ce rapport.
Pour que la croissance se traduise par une réduction de la pauvreté
En dépit d’une solide croissance, les progrès de l’Afrique pour que cette croissance se traduise par une réduction de la pauvreté ont été lents et entravés par d’importantes inégalités.
« L’Afrique a connu cette dernière décennie une croissance plus importante que la plupart des autres régions, mais l’impact de cette croissance sur la pauvreté est bien moindre que ce que nous aurions souhaité. La croissance de l’Afrique n’a pas été un facteur de réduction de la pauvreté aussi puissant qu’il aurait pu l’être en raison des niveaux élevés d’inégalités. Une croissance équitable est possible, mais elle nécessite une diminution des inégalités tant au niveau des revenus que des opportunités », déclare Francisco Ferreira, économiste en chef par intérim pour la région Afrique de la Banque mondiale.
Les destinations touristiques continuent d’avoir le vent en poupe dans l’ensemble de Afrique : les entrées de touristes dans la région ont augmenté de 4 % par rapport à la même période l’année dernière. Parmi les destinations pour lesquelles des données trimestrielles sont disponibles, celles qui connaissent le plus de succès sont le Cap-Vert (hausse de 18 %), les Seychelles (hausse de 13 %), l’Afrique du Sud, (hausse de 4 %), le Swaziland (hausse de 2 %) et l’île Maurice (hausse de 1 %).
Africa’s Pulse note que les exportations en provenance de l’Afrique subsaharienne sont demeurées limitées à quelques matières premières telles que le pétrole, les métaux et les minéraux. Les pays de l’ensemble de la région ont diversifié leurs partenaires commerciaux et les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) représentent désormais 36 % des exportations de la région. Ces exportations ont atteint 144 milliards de dollars en 2012, soit presque le même niveau que celui des exportations de l’Afrique à destination de l’Union européenne et des États-Unis combinées qui s’élèvent à 148 milliards de dollars.
« Mais leur forte dépendance envers une seule ou un nombre limité de matière(s) première(s) rend les pays d’Afrique riches en ressources vulnérables aux importantes fluctuations du prix de ces matières premières », souligne Punam Chuhan-Pole, co-auteure d’Africa’s Pulse et économiste principale pour la région Afrique de la Banque mondiale.
La région a besoin de meilleures statistiques
Selon Africa’s Pulse, à mesure que le continent jouera un rôle croissant dans la lutte mondiale contre la pauvreté, les pays de la région devront investir dans l’amélioration de leurs faibles capacités en statistique afin d’être en mesure de faire un meilleur suivi et de pouvoir apporter une réponse à leurs estimations de la pauvreté et des comptes nationaux.
« Des statistiques régulières et fiables sont indispensables pour mesurer les progrès en matière de développement et analyser les politiques et pourtant les statistiques en Afrique laissent à désirer. Dans ce but, la Banque mondiale redouble d’efforts pour aider les pays de la région à améliorer la qualité et la fréquence de leurs données et statistiques », dit Punam Chuhan-Pole.
Le nouveau rapport indique que la technologie peut aider en ce sens. Par exemple, la prolifération de téléphones mobiles en Afrique subsaharienne pourrait être utilisée pour recueillir fréquemment des renseignements à jour sur les ménages. Ces renseignements pourraient ensuite être utilisés pour estimer les tendances en matière de pauvreté. Les statistiques agricoles telles que celles sur les rendements des récoltes pourraient être améliorées en adoptant des outils GPS portables peu coûteux.