Le procès de Karim Wade prévu le 31 juillet prochain sera la porte de sortie du régime en place pour enterrer le dossier de la traque des biens mal acquis. Des sources proches du dossier renseignent que le procès sera reporté et Karim Wade bénéficiera d’une liberté provisoire, assortie d’une interdiction de sortie du territoire. Les mêmes interlocuteurs de préciser que le Président Macky Sall veut en finir avec cette procédure qui n’a que trop duré avec de maigres résultats sans oublier les différentes interventions de marabouts, diplomates et autres chefs d’Etat de la sous-région.
Au travail ! C’est le message que le Premier ministre, Mahammed Dione, a délivré au sortir de sa nomination comme chef du gouvernement en remplacement de Mme Aminata Touré. En clair, le Président Macky Sall compte concrétiser le Plan Sénégal émergent (Pse) pour le reste de son mandat. Surtout que les deux premières années de son règne ont été plombées par l’enquête sur la traque des biens mal acquis. Une procédure qui n’a rien rapporté à l’Etat. Les milliards de francs Cfa cachés dans des paradis fiscaux, selon la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), par l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade et Cie, sont restés introuvables. Les 694 milliards de francs annoncés en grande pompe par le Procureur spécial de la Crei, Alioune Ndao, comme patrimoine de Karim Wade ont été ramenés à des centaines de millions de francs Cfa (invisibles jusqu’à présent). Et la position de la justice française en classant sans suite la plainte de l’Etat du Sénégal contre Karim Wade a été une douche froide pour les autorités. Et le procès prévu le 31 juillet prochain sera une occasion pour le régime en place d’enterrer ce dossier. «Le procès sera reporté et Karim Wade bénéficiera d’une liberté provisoire au sortir de cette première audience de comparution. Il lui sera interdit momentanément de sortir du territoire national en attendant que la Cour suprême se prononce sur les pourvois», confient des sources proches du dossier. Les mêmes interlocuteurs de soutenir que le Président Sall veut en finir avec cette affaire.
Fin de la traque
«Après les Locales, on mettra un terme à cette traque», aurait confié le Président Macky Sall à une source qui lui est très proche. «Le chef de l’Etat a soutenu qu’il n’a aucune rancune contre le Président Wade et sa famille. Il a eu à partager à maintes reprises des pizzas avec Karim Wade et sa famille. Le procès est prévu le 31 juillet prochain (une audience qui sera renvoyée sine die) si les juges n’ont pas d’éléments pour asseoir sa culpabilité, il sera relaxé purement et simplement», expliquent des sources proches du Palais. Mieux, poursuivent les mêmes sources, «il y a une forte probabilité qu’il bénéficie d’une liberté provisoire au sortir de cette première audience. Parce que la Cour suprême n’a pas encore statué sur 9 pourvois déposés sur sa table dans cette procédure». D’autres sources proches du parti au pouvoir renseignent que le Président Sall «s’est rendu compte que cette affaire des traques a occulté tout le travail qu’il a abattu sur le plan social, administratif, financier…Et elle n’a rien rapporté. Les milliards de francs Cfa planqués, annoncés aux premières heures de l’enquête, n’existent que sur le papier». Les mêmes interlocuteurs de soutenir que «les résultats des Locales ont permis au chef de l’Etat d’avoir une nouvelle vision. Surtout que ceux qui le poussaient dans cette traque ne lui sont d’aucun apport. Ils étaient juste là, soit pour des règlements de compte, soit pour satisfaire des lobbies». Dans le milieu judiciaire, des magistrats avancent que des enquêtes menées par des corps de contrôle de l’Etat sur tous les ministères, directions et agences de l’ancien régime sont là. Ainsi, «le nouveau régime pouvait se baser sur ces rapports pour enquêter et personne ne dira que c’est une chasse aux sorcières».
L’influence maraboutique
Feu le Président Léopold Sédar Senghor avait refusé la main tendue du défunt Khalife général des mourides, Serigne Fallou Mbacké, qui demandait la clémence pour Moustapha Lô, arrêté et condamné à mort (exécuté en 1967) pour tentative d’assassinat sur demande du Président Senghor. Le Président Sall est-il sur le point de marcher sur les pas de Senghor, même si les délits et le contexte ne sont pas les mêmes ? Si l’on sait que toutes les familles religieuses du Sénégal lui ont demandé de faire preuve de dépassement, de prendre de la hauteur en libérant le fils de l’ancien Président et ses co-inculpés. Serigne Abdoul Aziz, Al Amine porte-parole de la famille Tidiane, dit lui avoir demandé trois fois de libérer Karim. Le Khalife général des mourides le lui a dit entre les lignes. «Il faut avoir le sens du pardon», lui a dit Serigne Cheikh Sidy Mokhtar. La famille Layène l’a invité à cultiver l’unité et le pardon. A noter que le premier Secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, un de ses plus fidèles alliés n’est pas pour la traque des biens mal acquis sans oublier la maire de Podor, Aïssata Tall Sall.
La pression diplomatique
Dès le début de la procédure sur la traque des biens mal acquis avec la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), des Chefs d’Etat de la sous-région comme Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Idriss Deby du Tchad étaient entrés en contact avec le Président Macky Sall qui venait d’être élu par le peuple sénégalais pour échanger avec lui sur la conduite à tenir face à cette politique de traque des biens mal acquis. Des procédures qui sont souvent sous la dictée des Occidentaux. C’est sur ces entrefaites même que le Président Sall est entré dans le dossier ivoirien pour jouer les médiations entre Ouattara et le camp de l’ancien Président Gbagbo. C’est ainsi qu’il avait réussi à communiquer au téléphone avec l’ancien ministre de la Jeunesse de Gbagbo, Charles Blé Goudé, (le général de la rue). Seulement, confient des sources diplomatiques, «l’arrestation de Charles Blé Goudé au Ghana et son emprisonnement en Côte d’Ivoire à l’insu du Président Sall, qui avait commencé à faire la médiation, avaient froissé les relations entre les deux hommes.» Et de poursuivre : «On n’ose dire que Macky s’est vengé de cet acte en promettant à son homologue ivoirien que Karim Wade allait tout juste être entendu puis libéré à la fin de l’enquête à la gendarmerie.» Notre source diplomatique de rassurer que «le Président Ouattara avait donné l’assurance à Me Wade depuis Versailles que Karim va rentrer à la fin de l’audition. Malheureusement, les choses se sont passées autrement. Il est en prison depuis un an et trois mois». N’empêche, la machine diplomatique a repris service et aidée en cela par les maigres résultats des enquêtes de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Mamadou SECK
GFM
Au travail ! C’est le message que le Premier ministre, Mahammed Dione, a délivré au sortir de sa nomination comme chef du gouvernement en remplacement de Mme Aminata Touré. En clair, le Président Macky Sall compte concrétiser le Plan Sénégal émergent (Pse) pour le reste de son mandat. Surtout que les deux premières années de son règne ont été plombées par l’enquête sur la traque des biens mal acquis. Une procédure qui n’a rien rapporté à l’Etat. Les milliards de francs Cfa cachés dans des paradis fiscaux, selon la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), par l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade et Cie, sont restés introuvables. Les 694 milliards de francs annoncés en grande pompe par le Procureur spécial de la Crei, Alioune Ndao, comme patrimoine de Karim Wade ont été ramenés à des centaines de millions de francs Cfa (invisibles jusqu’à présent). Et la position de la justice française en classant sans suite la plainte de l’Etat du Sénégal contre Karim Wade a été une douche froide pour les autorités. Et le procès prévu le 31 juillet prochain sera une occasion pour le régime en place d’enterrer ce dossier. «Le procès sera reporté et Karim Wade bénéficiera d’une liberté provisoire au sortir de cette première audience de comparution. Il lui sera interdit momentanément de sortir du territoire national en attendant que la Cour suprême se prononce sur les pourvois», confient des sources proches du dossier. Les mêmes interlocuteurs de soutenir que le Président Sall veut en finir avec cette affaire.
Fin de la traque
«Après les Locales, on mettra un terme à cette traque», aurait confié le Président Macky Sall à une source qui lui est très proche. «Le chef de l’Etat a soutenu qu’il n’a aucune rancune contre le Président Wade et sa famille. Il a eu à partager à maintes reprises des pizzas avec Karim Wade et sa famille. Le procès est prévu le 31 juillet prochain (une audience qui sera renvoyée sine die) si les juges n’ont pas d’éléments pour asseoir sa culpabilité, il sera relaxé purement et simplement», expliquent des sources proches du Palais. Mieux, poursuivent les mêmes sources, «il y a une forte probabilité qu’il bénéficie d’une liberté provisoire au sortir de cette première audience. Parce que la Cour suprême n’a pas encore statué sur 9 pourvois déposés sur sa table dans cette procédure». D’autres sources proches du parti au pouvoir renseignent que le Président Sall «s’est rendu compte que cette affaire des traques a occulté tout le travail qu’il a abattu sur le plan social, administratif, financier…Et elle n’a rien rapporté. Les milliards de francs Cfa planqués, annoncés aux premières heures de l’enquête, n’existent que sur le papier». Les mêmes interlocuteurs de soutenir que «les résultats des Locales ont permis au chef de l’Etat d’avoir une nouvelle vision. Surtout que ceux qui le poussaient dans cette traque ne lui sont d’aucun apport. Ils étaient juste là, soit pour des règlements de compte, soit pour satisfaire des lobbies». Dans le milieu judiciaire, des magistrats avancent que des enquêtes menées par des corps de contrôle de l’Etat sur tous les ministères, directions et agences de l’ancien régime sont là. Ainsi, «le nouveau régime pouvait se baser sur ces rapports pour enquêter et personne ne dira que c’est une chasse aux sorcières».
L’influence maraboutique
Feu le Président Léopold Sédar Senghor avait refusé la main tendue du défunt Khalife général des mourides, Serigne Fallou Mbacké, qui demandait la clémence pour Moustapha Lô, arrêté et condamné à mort (exécuté en 1967) pour tentative d’assassinat sur demande du Président Senghor. Le Président Sall est-il sur le point de marcher sur les pas de Senghor, même si les délits et le contexte ne sont pas les mêmes ? Si l’on sait que toutes les familles religieuses du Sénégal lui ont demandé de faire preuve de dépassement, de prendre de la hauteur en libérant le fils de l’ancien Président et ses co-inculpés. Serigne Abdoul Aziz, Al Amine porte-parole de la famille Tidiane, dit lui avoir demandé trois fois de libérer Karim. Le Khalife général des mourides le lui a dit entre les lignes. «Il faut avoir le sens du pardon», lui a dit Serigne Cheikh Sidy Mokhtar. La famille Layène l’a invité à cultiver l’unité et le pardon. A noter que le premier Secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, un de ses plus fidèles alliés n’est pas pour la traque des biens mal acquis sans oublier la maire de Podor, Aïssata Tall Sall.
La pression diplomatique
Dès le début de la procédure sur la traque des biens mal acquis avec la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), des Chefs d’Etat de la sous-région comme Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Idriss Deby du Tchad étaient entrés en contact avec le Président Macky Sall qui venait d’être élu par le peuple sénégalais pour échanger avec lui sur la conduite à tenir face à cette politique de traque des biens mal acquis. Des procédures qui sont souvent sous la dictée des Occidentaux. C’est sur ces entrefaites même que le Président Sall est entré dans le dossier ivoirien pour jouer les médiations entre Ouattara et le camp de l’ancien Président Gbagbo. C’est ainsi qu’il avait réussi à communiquer au téléphone avec l’ancien ministre de la Jeunesse de Gbagbo, Charles Blé Goudé, (le général de la rue). Seulement, confient des sources diplomatiques, «l’arrestation de Charles Blé Goudé au Ghana et son emprisonnement en Côte d’Ivoire à l’insu du Président Sall, qui avait commencé à faire la médiation, avaient froissé les relations entre les deux hommes.» Et de poursuivre : «On n’ose dire que Macky s’est vengé de cet acte en promettant à son homologue ivoirien que Karim Wade allait tout juste être entendu puis libéré à la fin de l’enquête à la gendarmerie.» Notre source diplomatique de rassurer que «le Président Ouattara avait donné l’assurance à Me Wade depuis Versailles que Karim va rentrer à la fin de l’audition. Malheureusement, les choses se sont passées autrement. Il est en prison depuis un an et trois mois». N’empêche, la machine diplomatique a repris service et aidée en cela par les maigres résultats des enquêtes de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Mamadou SECK
GFM