Les forces israéliennes traînent un Palestinien après l’avoir battu et arrêté à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée le 5 avril 2023 (capture d’écran)
Des officiers israéliens ont ensuite battu les fidèles à l’aide de matraques et de fusils anti-émeute, faisant de nombreux blessés, avant de les arrêter. Leur état n’était pas connu au moment de la publication de cet article.
Des vidéos de l’intérieur de la mosquée montrent des officiers israéliens frapper à plusieurs reprises avec des matraques des personnes qui semblent allongées sur le sol. Pendant ce temps, les appels à l’aide des femmes et des enfants peuvent être entendus en arrière-plan.
La Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a déclaré avoir reçu plusieurs rapports faisant état de blessés mais n’a pas été en mesure d’estimer le nombre de victimes car les forces israéliennes ont empêché les médecins d’atteindre les personnes nécessitant des soins. Un infirmier a été attaqué par un policier israélien et blessé devant l’une des portes de la mosquée.
Un porte-parole du PRCS a déclaré avoir été informé que les blessés du raid avaient été évacués mais l’organisation ne savait pas par qui et où ils avaient été emmenés.
Les médias locaux ont déclaré que des dizaines de personnes avaient été blessées lors de l’assaut et qu’il avait provoqué des ecchymoses, des fractures et des essoufflements dus à l’inhalation de gaz lacrymogène. Certaines vidéos de la scène publiées en ligne montrent des personnes apparemment inconscientes.
Une femme témoin du raid a déclaré aux médias locaux que les femmes avaient été relâchées mais que les hommes avaient été durement battus et arrêtés.
« Chacun d’entre eux a été sévèrement battu. Chaque homme », a-t-elle déclaré.
La police israélienne a publié un communiqué indiquant qu’elle avait arrêté des dizaines d’« émeutiers » à la mosquée al-Aqsa pour rétablir l’ordre sur le site. La Commission palestinienne des affaires des détenus estime qu’entre 400 et 500 hommes ont été arrêtés.
Après le raid, les mosquées locales autour de Jérusalem ont appelé les gens via des haut-parleurs à se rassembler pour soutenir les personnes agressées.
Des affrontements entre habitants et policiers ont éclaté à plusieurs endroits de la ville.
Un habitant de la vieille ville, qui a préféré ne pas donner son nom, a déclaré à Middle East Eye que les cris pendant le raid pouvaient être entendus partout.
« Jérusalem est en feu en ce moment. Vous pouvez entendre le bruit des grenades partout », a-t-il témoigné. « On entend des ambulances dans toute la ville, la situation n’est pas rassurante. »
En Cisjordanie occupée, des centaines de Palestiniens sont descendus dans la rue pour condamner l’assaut et affronter les troupes israéliennes aux check-points et postes militaires israéliens. Des rassemblements ont également eu lieu à Gaza, à Umm al-Fahm (une ville palestinienne en Israël) et dans la capitale jordanienne Amman.
Des roquettes ont ensuite été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël. Au moins une roquette a atterri à l’intérieur du pays et a endommagé une usine alimentaire, selon les médias israéliens. Elle a été suivie par des frappes aériennes de l’armée israélienne visant plusieurs endroits dans la bande de Gaza. Aucune victime n’a été enregistrée de part et d’autre.
Des tirs sur des cibles israéliennes à la suite du raid ont également été signalés dans la nuit à Naplouse, Jénine, Tulkarem, Hébron, Ramallah et Jéricho, entraînant des affrontements armés entre Palestiniens et troupes israéliennes. Un soldat israélien a été blessé lors d’un échange de tirs à Hébron et transféré dans un hôpital pour y être soigné, ont rapporté les médias israéliens.
Les forces israéliennes ont fermé la vieille ville et l’esplanade des Mosquées après le raid. Al-Aqsa a été brièvement rouverte pour la prière de l’aube vers 5 heures du matin, heure locale, mais la police a refusé l’accès à toute personne de moins de 40 ans. Après la prière de l’aube, les forces israéliennes ont de nouveau dispersé les fidèles et les ont forcés à sortir de la mosquée pour laisser la place aux colons juifs qui ont commencé à venir sur le site vers 7 heures du matin.
« Un crime sans précédent »
Le raid initial a commencé vers 22 heures mardi lorsque des policiers ont été aperçus pour la première fois entrant dans le complexe des mosquées.
Ils ont commencé à chasser les gens des cours de la mosquée. Des dizaines de fidèles y étaient restés pour pratiquer l’Itikaf après que des dizaines de milliers de personnes avaient assisté à la prière nocturne du Tarawih.
L’Itikaf est une pratique religieuse non obligatoire qui est courante pendant le Ramadan, lors de laquelle les fidèles restent à l’intérieur des mosquées pendant la nuit pour prier, réfléchir et réciter le Coran.
Alors que les fidèles assis dans les cours ont été expulsés, des dizaines d’autres se sont cachés à l’intérieur de la salle de prière al-Qibli pour échapper à la répression israélienne.
Environ une heure plus tard, la police a brisé les fenêtres d’al-Qibli et tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur les fidèles pour les forcer à sortir tandis que l’électricité à l’intérieur du bâtiment était coupée. Les policiers ont ensuite réussi à s’introduire dans la mosquée et ont commencé à agresser les fidèles.
Najeh Bkeirat, le directeur adjoint du Waqf islamique à la mosquée al-Aqsa, a décrit le raid dans une interview avec Al Jazeera comme une attaque préméditée.
Selon lui, la police a voulu ainsi envoyer un message aux Palestiniens selon lequel Israël est le seul souverain à al-Aqsa qui peut décider de qui peut entrer sur le site et quand.
« Que faisaient les gens à l’intérieur à part prier ? Tout ce qu’ils avaient, c’étaient des tapis de prière », a-t-il dit.
Le raid a été largement condamné par les Palestiniens.
« Qu’est-ce que les gens à l’intérieur faisaient à part prier ? Tout ce qu’ils avaient, c’étaient des tapis de prière »
- Najeh Bkeirat, directeur adjoint du Waqf islamique
Ismail Haniyeh, le chef du Hamas, a déclaré dans un communiqué : « Ce qui se passe à la mosquée al-Aqsa est un crime sans précédent. Chacun doit assumer sa responsabilité, Palestiniens comme musulmans. »
Il a exhorté les Palestiniens de Cisjordanie et d’Israël à marcher vers la mosquée et la « protéger ».
Ziyad Nakhla, le chef du Jihad islamique palestinien, a fait écho à son message.
« Les événements à la mosquée al-Aqsa sont une menace pour nos lieux de culte sacrés et le peuple palestinien doit être préparé à la confrontation décisive imminente [avec Israël] », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Fatah a déclaré que ce qui s’était passé était « dangereux » et a averti que l’occupation israélienne « en paiera[it] le prix ».
Nabil Abu Rudeineh, le porte-parole du président de l’Autorité palestinienne, a déclaré que les forces israéliennes « [avaient] franchi les lignes rouges ».
« Ce que l’occupation [Israël] est en train de faire en ce moment sur des lieux saints comme à al-Aqsa, et les attaques contre les fidèles, sont un exemple de la guerre implacable contre le peuple palestinien et les nations arabes, qui va allumer des incendies dans toute la région », a déclaré Abu Rudeineh.
La Jordanie, l’Égypte et l’Arabie saoudite ont toutes publié des déclarations condamnant fermement le raid et l’attaque contre les fidèles.
Incursions et rituels juifs
Depuis le début du Ramadan, les autorités israéliennes font sortir les fidèles musulmans de la mosquée al-Aqsa chaque nuit après la fin de la prière du Tarawih vers 21 heures (heure locale), mais sans un tel recours à la violence.
Elles ont également imposé des restrictions sur qui peut entrer sur le site et quand, ce que les Palestiniens qualifient d’atteinte à leur liberté de religion.
L’Itikaf n’est pas autorisé à la mosquée al-Aqsa par les autorités israéliennes en dehors des dix derniers jours du Ramadan, une interdiction que les Palestiniens refusent de respecter.
Les forces israéliennes expulsent régulièrement les Palestiniens de la mosquée en dehors des cinq prières islamiques, en particulier la nuit et après la prière de l’aube, pour assurer une incursion de juifs israéliens qui a lieu tous les jours vers 7 h 30 heure locale.
Les groupes du Mouvement du temple, qui facilitent les incursions de juifs sur le site et plaident pour la destruction d’al-Aqsa, ont appelé à des assauts massifs tout au long de la semaine de Pâque, qui commence ce mercredi.
Ils ont également demandé l’autorisation de l’abattage rituel d’animaux sur le site, ce qui pourrait déclencher la colère des Palestiniens et des musulmans du monde entier.
Des groupes palestiniens ont demandé une présence massive sur le site cette semaine afin d’empêcher ces incursions et sacrifices d’animaux.
La mosquée al-Aqsa est un site islamique où les visites, prières et rituels non sollicités de la part de non-musulmans sont interdits selon des accords internationaux vieux de plusieurs dizaines d’années.
Mais des groupes israéliens, en coordination avec les autorités, ont longtemps violé ce statu quo délicat et facilité les incursions de groupes juifs sur le site, leur permettant d’y prier et d’y effectuer des rituels religieux.
Traduit de l’anglais (original).
Middleeasteye
Des vidéos de l’intérieur de la mosquée montrent des officiers israéliens frapper à plusieurs reprises avec des matraques des personnes qui semblent allongées sur le sol. Pendant ce temps, les appels à l’aide des femmes et des enfants peuvent être entendus en arrière-plan.
La Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a déclaré avoir reçu plusieurs rapports faisant état de blessés mais n’a pas été en mesure d’estimer le nombre de victimes car les forces israéliennes ont empêché les médecins d’atteindre les personnes nécessitant des soins. Un infirmier a été attaqué par un policier israélien et blessé devant l’une des portes de la mosquée.
Un porte-parole du PRCS a déclaré avoir été informé que les blessés du raid avaient été évacués mais l’organisation ne savait pas par qui et où ils avaient été emmenés.
Les médias locaux ont déclaré que des dizaines de personnes avaient été blessées lors de l’assaut et qu’il avait provoqué des ecchymoses, des fractures et des essoufflements dus à l’inhalation de gaz lacrymogène. Certaines vidéos de la scène publiées en ligne montrent des personnes apparemment inconscientes.
Une femme témoin du raid a déclaré aux médias locaux que les femmes avaient été relâchées mais que les hommes avaient été durement battus et arrêtés.
« Chacun d’entre eux a été sévèrement battu. Chaque homme », a-t-elle déclaré.
La police israélienne a publié un communiqué indiquant qu’elle avait arrêté des dizaines d’« émeutiers » à la mosquée al-Aqsa pour rétablir l’ordre sur le site. La Commission palestinienne des affaires des détenus estime qu’entre 400 et 500 hommes ont été arrêtés.
« Chacun d’entre eux a été sévèrement battu. Chaque homme »
- Un témoin oculaire
Après le raid, les mosquées locales autour de Jérusalem ont appelé les gens via des haut-parleurs à se rassembler pour soutenir les personnes agressées.
Des affrontements entre habitants et policiers ont éclaté à plusieurs endroits de la ville.
Un habitant de la vieille ville, qui a préféré ne pas donner son nom, a déclaré à Middle East Eye que les cris pendant le raid pouvaient être entendus partout.
« Jérusalem est en feu en ce moment. Vous pouvez entendre le bruit des grenades partout », a-t-il témoigné. « On entend des ambulances dans toute la ville, la situation n’est pas rassurante. »
En Cisjordanie occupée, des centaines de Palestiniens sont descendus dans la rue pour condamner l’assaut et affronter les troupes israéliennes aux check-points et postes militaires israéliens. Des rassemblements ont également eu lieu à Gaza, à Umm al-Fahm (une ville palestinienne en Israël) et dans la capitale jordanienne Amman.
Des roquettes ont ensuite été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël. Au moins une roquette a atterri à l’intérieur du pays et a endommagé une usine alimentaire, selon les médias israéliens. Elle a été suivie par des frappes aériennes de l’armée israélienne visant plusieurs endroits dans la bande de Gaza. Aucune victime n’a été enregistrée de part et d’autre.
Des tirs sur des cibles israéliennes à la suite du raid ont également été signalés dans la nuit à Naplouse, Jénine, Tulkarem, Hébron, Ramallah et Jéricho, entraînant des affrontements armés entre Palestiniens et troupes israéliennes. Un soldat israélien a été blessé lors d’un échange de tirs à Hébron et transféré dans un hôpital pour y être soigné, ont rapporté les médias israéliens.
Les forces israéliennes ont fermé la vieille ville et l’esplanade des Mosquées après le raid. Al-Aqsa a été brièvement rouverte pour la prière de l’aube vers 5 heures du matin, heure locale, mais la police a refusé l’accès à toute personne de moins de 40 ans. Après la prière de l’aube, les forces israéliennes ont de nouveau dispersé les fidèles et les ont forcés à sortir de la mosquée pour laisser la place aux colons juifs qui ont commencé à venir sur le site vers 7 heures du matin.
« Un crime sans précédent »
Le raid initial a commencé vers 22 heures mardi lorsque des policiers ont été aperçus pour la première fois entrant dans le complexe des mosquées.
Ils ont commencé à chasser les gens des cours de la mosquée. Des dizaines de fidèles y étaient restés pour pratiquer l’Itikaf après que des dizaines de milliers de personnes avaient assisté à la prière nocturne du Tarawih.
L’Itikaf est une pratique religieuse non obligatoire qui est courante pendant le Ramadan, lors de laquelle les fidèles restent à l’intérieur des mosquées pendant la nuit pour prier, réfléchir et réciter le Coran.
Alors que les fidèles assis dans les cours ont été expulsés, des dizaines d’autres se sont cachés à l’intérieur de la salle de prière al-Qibli pour échapper à la répression israélienne.
Environ une heure plus tard, la police a brisé les fenêtres d’al-Qibli et tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur les fidèles pour les forcer à sortir tandis que l’électricité à l’intérieur du bâtiment était coupée. Les policiers ont ensuite réussi à s’introduire dans la mosquée et ont commencé à agresser les fidèles.
Najeh Bkeirat, le directeur adjoint du Waqf islamique à la mosquée al-Aqsa, a décrit le raid dans une interview avec Al Jazeera comme une attaque préméditée.
Selon lui, la police a voulu ainsi envoyer un message aux Palestiniens selon lequel Israël est le seul souverain à al-Aqsa qui peut décider de qui peut entrer sur le site et quand.
« Que faisaient les gens à l’intérieur à part prier ? Tout ce qu’ils avaient, c’étaient des tapis de prière », a-t-il dit.
Le raid a été largement condamné par les Palestiniens.
« Qu’est-ce que les gens à l’intérieur faisaient à part prier ? Tout ce qu’ils avaient, c’étaient des tapis de prière »
- Najeh Bkeirat, directeur adjoint du Waqf islamique
Ismail Haniyeh, le chef du Hamas, a déclaré dans un communiqué : « Ce qui se passe à la mosquée al-Aqsa est un crime sans précédent. Chacun doit assumer sa responsabilité, Palestiniens comme musulmans. »
Il a exhorté les Palestiniens de Cisjordanie et d’Israël à marcher vers la mosquée et la « protéger ».
Ziyad Nakhla, le chef du Jihad islamique palestinien, a fait écho à son message.
« Les événements à la mosquée al-Aqsa sont une menace pour nos lieux de culte sacrés et le peuple palestinien doit être préparé à la confrontation décisive imminente [avec Israël] », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Fatah a déclaré que ce qui s’était passé était « dangereux » et a averti que l’occupation israélienne « en paiera[it] le prix ».
Nabil Abu Rudeineh, le porte-parole du président de l’Autorité palestinienne, a déclaré que les forces israéliennes « [avaient] franchi les lignes rouges ».
« Ce que l’occupation [Israël] est en train de faire en ce moment sur des lieux saints comme à al-Aqsa, et les attaques contre les fidèles, sont un exemple de la guerre implacable contre le peuple palestinien et les nations arabes, qui va allumer des incendies dans toute la région », a déclaré Abu Rudeineh.
La Jordanie, l’Égypte et l’Arabie saoudite ont toutes publié des déclarations condamnant fermement le raid et l’attaque contre les fidèles.
Incursions et rituels juifs
Depuis le début du Ramadan, les autorités israéliennes font sortir les fidèles musulmans de la mosquée al-Aqsa chaque nuit après la fin de la prière du Tarawih vers 21 heures (heure locale), mais sans un tel recours à la violence.
Elles ont également imposé des restrictions sur qui peut entrer sur le site et quand, ce que les Palestiniens qualifient d’atteinte à leur liberté de religion.
L’Itikaf n’est pas autorisé à la mosquée al-Aqsa par les autorités israéliennes en dehors des dix derniers jours du Ramadan, une interdiction que les Palestiniens refusent de respecter.
Les forces israéliennes expulsent régulièrement les Palestiniens de la mosquée en dehors des cinq prières islamiques, en particulier la nuit et après la prière de l’aube, pour assurer une incursion de juifs israéliens qui a lieu tous les jours vers 7 h 30 heure locale.
Les groupes du Mouvement du temple, qui facilitent les incursions de juifs sur le site et plaident pour la destruction d’al-Aqsa, ont appelé à des assauts massifs tout au long de la semaine de Pâque, qui commence ce mercredi.
Ils ont également demandé l’autorisation de l’abattage rituel d’animaux sur le site, ce qui pourrait déclencher la colère des Palestiniens et des musulmans du monde entier.
Des groupes palestiniens ont demandé une présence massive sur le site cette semaine afin d’empêcher ces incursions et sacrifices d’animaux.
La mosquée al-Aqsa est un site islamique où les visites, prières et rituels non sollicités de la part de non-musulmans sont interdits selon des accords internationaux vieux de plusieurs dizaines d’années.
Mais des groupes israéliens, en coordination avec les autorités, ont longtemps violé ce statu quo délicat et facilité les incursions de groupes juifs sur le site, leur permettant d’y prier et d’y effectuer des rituels religieux.
Traduit de l’anglais (original).
Middleeasteye