Karim Wade, fils du président de la République, avait cristallisé les curiosités et indignations lors des élections locales de 2009. L’air d’un «projet monarchique» agité par l’opposition avait encouragé les Dakarois à sanctionner la liste de la coalition Sopi 2009 dirigée par le maire sortant Pape Diop. En 2012, cet épouvantail politique ne sera pas aussi agitable, mais il est présent. Macky Sall a peiné à discipliner ses militants de l’Alliance pour la République (Apr), encore moins ses parents engagés en politique. Sa famille au sens sénégalais du terme pollue l’atmosphère des élections locales dans plusieurs communes du pays.
Le petit frère
Contre vents et marées, son frère Aliou Sall a choisi de conquérir Guédiawaye qu’il considère comme sa «ville adoptive». Sa candidature suscite beaucoup d’interrogations. Les moyens que le frère du Président déploie dans cette localité ne sont pas inconnus du Palais. Le silence du chef de l’Etat insinue à bien des égards que la candidature de Aliou Sall est parrainée sinon encouragée. D’aucuns disent que le candidat à la mairie de Guédiawaye ne s’aventurerait pas à défier les alliés les plus fidèles parmi lesquels le maire sortant, si son frère n’était pas chef d’Etat. Sa participation aux joutes électorales pourrait passer moins aperçue s’il ne s’entêtait pas à diriger une liste. Toutefois, il est loin d’être le seul proche du Président à vouloir présider aux destinées de collectivités locales.
L’oncle et les beaux-frères
La détermination la plus tenace est observable dans la collectivité locale voisine. A Pikine, Abdoulaye Thimbo, oncle de Macky Sall, entend remplacer le maire sortant, le Progressiste Pape Sagna Mbaye. Ce dernier a fini par ranger les armes en refusant de défendre son bilan. Son nom ne figure pas sur les listes sur recommandation de son mentor Moustapha Niasse. A Saint-Louis, il ne s’agit pas du frère encore moins d’un oncle, mais du beau-frère du président de la République. En effet, Mansour Faye a affiché ses ambitions de diriger la première capitale du Sénégal depuis sa nomination à la tête de la Délégation générale à la solidarité nationale. Il s’est lancé dans une bataille ouverte contre le maire sortant Cheikh Bamba Dièye, un des alliés les plus «sages» qui, à l’instar de Khalifa Sall, a un bilan à défendre. Le leader du Fsd/Bj était obligé de signifier à qui veut l’entendre qu’il préfère «rester maire de Saint-Louis que d’être ministre de la République». A Grand Yoff, Adama Faye, un autre beau-frère s’est permis d’égratigner le Premier ministre Aminata Touré en présentant sa candidature. Pour la plupart, ils ne sont pas originaires des localités qu’ils convoitent. C’est permis par le Code électoral. Au cas où ces membres de la famille du président de la République sortent victorieux des Locales, ils légitimeraient plus de considération dans l’appareil étatique et dans l’Apr. A la fin des années 1990, Maguette Diouf, frère du président de la République de l’époque, avait conquis Louga, sa ville d’origine. Concomitamment, il était ministre de la République, mais avec beaucoup de retenue.
Avenir de la coalition
Si les alliés du président de la République sont bousculés par la famille et l’Apr, c’est parce que la coalition Benno siggil senegaal qui les avait portés en 2009 s’est disloquée au gré des ambitions de Moustapha Niasse et de Ousmane Tanor. Ils sont en train de consommer leurs défaites au profit de Macky Sall qui n’a rien fait pour renforcer la cohésion de Benno bokk yaakaar du point de vue organisationnel. Du coup, l’Apr s’est permis de reléguer des maires sortants dans le ventre des listes d’investiture jusqu’à pousser les Socialistes à mettre en place une nouvelle coalition. En cas de défaite ou de victoire, le remaniement ministériel et les probables nominations à la tête de certaines directions, qui se dessinent, édifieront sur le reste de considération que Macky Sall accorde encore à ses alliés, à son parti et la place de sa famille dans l’Etat.
Le Quotidien
Le petit frère
Contre vents et marées, son frère Aliou Sall a choisi de conquérir Guédiawaye qu’il considère comme sa «ville adoptive». Sa candidature suscite beaucoup d’interrogations. Les moyens que le frère du Président déploie dans cette localité ne sont pas inconnus du Palais. Le silence du chef de l’Etat insinue à bien des égards que la candidature de Aliou Sall est parrainée sinon encouragée. D’aucuns disent que le candidat à la mairie de Guédiawaye ne s’aventurerait pas à défier les alliés les plus fidèles parmi lesquels le maire sortant, si son frère n’était pas chef d’Etat. Sa participation aux joutes électorales pourrait passer moins aperçue s’il ne s’entêtait pas à diriger une liste. Toutefois, il est loin d’être le seul proche du Président à vouloir présider aux destinées de collectivités locales.
L’oncle et les beaux-frères
La détermination la plus tenace est observable dans la collectivité locale voisine. A Pikine, Abdoulaye Thimbo, oncle de Macky Sall, entend remplacer le maire sortant, le Progressiste Pape Sagna Mbaye. Ce dernier a fini par ranger les armes en refusant de défendre son bilan. Son nom ne figure pas sur les listes sur recommandation de son mentor Moustapha Niasse. A Saint-Louis, il ne s’agit pas du frère encore moins d’un oncle, mais du beau-frère du président de la République. En effet, Mansour Faye a affiché ses ambitions de diriger la première capitale du Sénégal depuis sa nomination à la tête de la Délégation générale à la solidarité nationale. Il s’est lancé dans une bataille ouverte contre le maire sortant Cheikh Bamba Dièye, un des alliés les plus «sages» qui, à l’instar de Khalifa Sall, a un bilan à défendre. Le leader du Fsd/Bj était obligé de signifier à qui veut l’entendre qu’il préfère «rester maire de Saint-Louis que d’être ministre de la République». A Grand Yoff, Adama Faye, un autre beau-frère s’est permis d’égratigner le Premier ministre Aminata Touré en présentant sa candidature. Pour la plupart, ils ne sont pas originaires des localités qu’ils convoitent. C’est permis par le Code électoral. Au cas où ces membres de la famille du président de la République sortent victorieux des Locales, ils légitimeraient plus de considération dans l’appareil étatique et dans l’Apr. A la fin des années 1990, Maguette Diouf, frère du président de la République de l’époque, avait conquis Louga, sa ville d’origine. Concomitamment, il était ministre de la République, mais avec beaucoup de retenue.
Avenir de la coalition
Si les alliés du président de la République sont bousculés par la famille et l’Apr, c’est parce que la coalition Benno siggil senegaal qui les avait portés en 2009 s’est disloquée au gré des ambitions de Moustapha Niasse et de Ousmane Tanor. Ils sont en train de consommer leurs défaites au profit de Macky Sall qui n’a rien fait pour renforcer la cohésion de Benno bokk yaakaar du point de vue organisationnel. Du coup, l’Apr s’est permis de reléguer des maires sortants dans le ventre des listes d’investiture jusqu’à pousser les Socialistes à mettre en place une nouvelle coalition. En cas de défaite ou de victoire, le remaniement ministériel et les probables nominations à la tête de certaines directions, qui se dessinent, édifieront sur le reste de considération que Macky Sall accorde encore à ses alliés, à son parti et la place de sa famille dans l’Etat.
Le Quotidien