Le maire de Thiès Idrissa Seck s’est une fois de plus montré très sévère à l’endroit du président Macky Sall et son bilan de deux ans à la tête de l’Etat. Invité d’Afrique matin sur Rfi, l’ancien Premier ministre exprime toute sa déception de la politique intérieure du successeur d’Abdoulaye Wade qu’il a combattu en 2012.
Interrogé sur le changement du mode de scrutin, il rassure et indique que cela «n’aura aucun impact» sur les résultats des élections locales du 29 juin prochain. «C’est plus légitime d’élire le maire de manière directe. Mais la modification du mode de scrutin n’a rien à voir avec une avancée démocratique», relativise le maire de Thiès, qui toutefois entrevoit à travers ces manœuvres du pouvoir «une tactique politicienne destinée à éliminer des personnalités politiques considérées comme des concurrents de Macky Sall dans la perspective de 2017», à savoir lui-même Idrissa Seck, Khalifa Sall, entre autres.
Et de s’expliquer sur les raisons des résultats plus ou moins décevants de Rewmi à la dernière présidentielle: «J’étais concentré sur deux sujets, la dévolution monarchique du pouvoir, et la tentative d’un troisième mandat (d'Abdoulaye Wade: ndlr) qui était anticonstitutionnelle».
Quid des fameuses retrouvailles libérales ?
«Il est un âge où habiter encore chez le père devient même malsain. Je suis à la tête d’un parti politique, je travaille à la consolidation de l’opposition et de la nouvelle vague de leaders. Nous avons effectué de ce point de vue un excellent travail et c’est cela que je vais poursuivre. Aucun retour dans le PDS n’est envisagé», promet le leader de Rewmi, rejetant ainsi toute idée de retour au PDS ou avec Abdoulaye Wade.
Sur la traque des biens mal acquis qui a conduit en prison plusieurs responsables libéraux dont Karim Wade, «La reddition des comptes est une obligation. Quand un responsable gère les biens de l’Etat, il doit en rendre compte. Cela fait partie des exigences démocratiques. Mais notre dispositif judiciaire avait tous les outils nécessaire pour faire rendre compte aux responsables qui ont géré. La Crei était inutile, d’ailleurs ça sonne comme un cri de guerre », a-t-il lancé, disqualifiant la Crei (Cour de répression de l'enrichissement illicite) et la Haute cour de justice récemment réactivée par le pouvoir de Macky Sall.
Idrissa Seck de suggérer par ailleurs une profonde réforme de l’Etat, «préalable selon lui à tout développement économique, une réforme de l’environnement des affaires». L'ancien Premier ministre de souligner au passage «l’échec économique» sous Macky Sall, avec «un taux de croissance qui fait que le Sénégal porte le bonnet d’âne dans la Cedeao».
Un bilan de deux ans à la tête de l’Etat que Seck présente sous le signe du népotisme : «Nous avons combattu l’implication de la famille dans la sphère de l’Etat et de la politique, aujourd’hui c’est pire puisque c’est la famille, la belle-famille, les amis. Vous avez le frère, l’oncle, le beau-frère, tous envahissent l’espace politique. C’est ça qui fait dire aux Sénégalais qu’il y a une dynastie qui s’est installée, et ils ont trouvé ce mot de dynastie « Faye-Sall », des noms de Macky Sall et de son épouse».
Quid des réformes institutionnelles soumises au chef de l’Etat par la Commission nationale de réforme des institutions dirigée par Amadou Makhtar Mbow ? Le maire de Thiès demeure convaincu que «Les ruptures vertueuses qui avaient été promises n’ont pas été réalisées». La raison ? «Macky Sall est encore assis sur les conclusions des Assises nationales et du rapport de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri)», peste-t-il au micro de Rfi.
Idrissa Seck de mettre en garde Macky Sall qu'il renvoie aux manifestations de 2012 à la veille de la chute du régime Wade. Il exprime son incompréhension lorsque refont surface, des comportements lourdement sanctionnés par les Sénégalais. «Je suis le premier à être surpris, ayant été témoin de la virulence avec laquelle le peuple sénégalais a rejeté une telle approche, qu’il (Macky Sall: ndlr) soit là en train de refaire la même chose en pire ».
Par Seneweb News
Interrogé sur le changement du mode de scrutin, il rassure et indique que cela «n’aura aucun impact» sur les résultats des élections locales du 29 juin prochain. «C’est plus légitime d’élire le maire de manière directe. Mais la modification du mode de scrutin n’a rien à voir avec une avancée démocratique», relativise le maire de Thiès, qui toutefois entrevoit à travers ces manœuvres du pouvoir «une tactique politicienne destinée à éliminer des personnalités politiques considérées comme des concurrents de Macky Sall dans la perspective de 2017», à savoir lui-même Idrissa Seck, Khalifa Sall, entre autres.
Et de s’expliquer sur les raisons des résultats plus ou moins décevants de Rewmi à la dernière présidentielle: «J’étais concentré sur deux sujets, la dévolution monarchique du pouvoir, et la tentative d’un troisième mandat (d'Abdoulaye Wade: ndlr) qui était anticonstitutionnelle».
Quid des fameuses retrouvailles libérales ?
«Il est un âge où habiter encore chez le père devient même malsain. Je suis à la tête d’un parti politique, je travaille à la consolidation de l’opposition et de la nouvelle vague de leaders. Nous avons effectué de ce point de vue un excellent travail et c’est cela que je vais poursuivre. Aucun retour dans le PDS n’est envisagé», promet le leader de Rewmi, rejetant ainsi toute idée de retour au PDS ou avec Abdoulaye Wade.
Sur la traque des biens mal acquis qui a conduit en prison plusieurs responsables libéraux dont Karim Wade, «La reddition des comptes est une obligation. Quand un responsable gère les biens de l’Etat, il doit en rendre compte. Cela fait partie des exigences démocratiques. Mais notre dispositif judiciaire avait tous les outils nécessaire pour faire rendre compte aux responsables qui ont géré. La Crei était inutile, d’ailleurs ça sonne comme un cri de guerre », a-t-il lancé, disqualifiant la Crei (Cour de répression de l'enrichissement illicite) et la Haute cour de justice récemment réactivée par le pouvoir de Macky Sall.
Idrissa Seck de suggérer par ailleurs une profonde réforme de l’Etat, «préalable selon lui à tout développement économique, une réforme de l’environnement des affaires». L'ancien Premier ministre de souligner au passage «l’échec économique» sous Macky Sall, avec «un taux de croissance qui fait que le Sénégal porte le bonnet d’âne dans la Cedeao».
Un bilan de deux ans à la tête de l’Etat que Seck présente sous le signe du népotisme : «Nous avons combattu l’implication de la famille dans la sphère de l’Etat et de la politique, aujourd’hui c’est pire puisque c’est la famille, la belle-famille, les amis. Vous avez le frère, l’oncle, le beau-frère, tous envahissent l’espace politique. C’est ça qui fait dire aux Sénégalais qu’il y a une dynastie qui s’est installée, et ils ont trouvé ce mot de dynastie « Faye-Sall », des noms de Macky Sall et de son épouse».
Quid des réformes institutionnelles soumises au chef de l’Etat par la Commission nationale de réforme des institutions dirigée par Amadou Makhtar Mbow ? Le maire de Thiès demeure convaincu que «Les ruptures vertueuses qui avaient été promises n’ont pas été réalisées». La raison ? «Macky Sall est encore assis sur les conclusions des Assises nationales et du rapport de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri)», peste-t-il au micro de Rfi.
Idrissa Seck de mettre en garde Macky Sall qu'il renvoie aux manifestations de 2012 à la veille de la chute du régime Wade. Il exprime son incompréhension lorsque refont surface, des comportements lourdement sanctionnés par les Sénégalais. «Je suis le premier à être surpris, ayant été témoin de la virulence avec laquelle le peuple sénégalais a rejeté une telle approche, qu’il (Macky Sall: ndlr) soit là en train de refaire la même chose en pire ».
Par Seneweb News