Depuis l’assemblée élective du 28 mars 2012, monsieur Yannick PHILIP est président de l’Office de Tourisme-Syndicat d’Initiative de la Région de Saint-Louis : une association à but non lucratif dont « le but est de développer et de promouvoir l'activité touristique de la Région qui, par ses effets induits, participe au développement ». Dans cet entretien, M. le président s’explique sur la maîtrise d’ouvrage que le syndicat s’est vu confiée dans le cadre du Projet de Développement Touristique de Saint-Louis (PDT) sur financement de l’Agence Française de Développement (AFD) et l’actualité du tourisme sénégalais.
M. le président, le 18 juin passé vous avez signé une convention de financement avec l’AFD pour un montant total de 280.000 euros. Pouvez-vous revenir plus amplement sur le contenu du projet AFD en général ?
Je dois d’abord rappeler que, globalement, le programme de développement touristique de Saint-Louis vise le développement d’un tourisme durable axé sur la valorisation des patrimoines historique, culturel et naturel de la ville et sa région. Il se donne comme ambition de favoriser le développement local de la ville. Il renferme plusieurs composantes spécifiques et complémentaires dont la finalité consiste à accroître l’attractivité du territoire saint-louisien ainsi que la compétitivité du secteur. Les principaux volets sont : la diversification et une amélioration de l’offre et de l’accueil touristiques ; la mise en valeur du patrimoine urbain et la requalification des espaces publics ; l’amélioration du cadre vie au travers de la collecte et du traitement des déchets ; l’amélioration des conditions de débarquement des produits de la pêche.
Quelle est la place du Syndicat d’Initiative dans la mise en œuvre spécifique du projet de développement touristique ?
Fort de sa longue expérience dans le domaine, le Syndicat a été désigné pour assurer l’exécution de la sous-composante « Renforcement des capacités des acteurs du tourisme et de l’artisanat et la promotion de la destination ». Les volets retenus dans le cadre de la maîtrise d’ouvrage du Syndicat sont la formation des acteurs de l’accueil, l’accompagnement professionnel des artisans et du personnel de la Chambre de Métiers de Saint-Louis et enfin la promotion de la destination Saint-Louis et les petits équipements, pour un montant total de 280.000 euros. Concernant toujours le syndicat, il est prévu le réaménagement du Musée Jean Mermoz sous la maîtrise d’ouvrage du Ministère de la Culture. Grâce à ce réaménagement, le Musée sera agrandi, étendu au toit de la Poste, partenaire avec qui nous envisageons de signer une convention de partenariat. Ce toit offre une impressionnante vue panoramique sur la ville de Saint-Louis. L’objectif est de diversifier, d’enrichir l’offre et de se conformer aux standards internationaux en matière de muséographie.
Selon vous, qu’est-ce qui justifie le choix du Syndicat pour un domaine aussi important que le renforcement des capacités des acteurs du tourisme ?
Je précise que ce n’est pas la première fois que le syndicat est choisi pour concevoir et dérouler des actions de formation et de valorisation du patrimoine culturel mais aussi architectural et naturel. Déjà, en 1993 et 1995, le syndicat avait bénéficié de financements de la part de la Région Nord-Pas-de Calais dans le cadre du Projet d’appui au développement du tourisme qui avait permis d’accompagner le syndicat sur les volets de la formation du personnel d’accueil, de guides touristiques et encore la construction d’un ponton sur la Langue de Barbarie. Aussi, en 2000, 2005 et 2007, le syndicat avait-il réalisé des actions de réhabilitation du fort de Podor, soutenu le projet de retour du Bou el Mogdad grâce au Fonds Solidaire prioritaire mis en place par le Ministère Français de la coopération. Ces deux projets ont consolidé les bases d’un tourisme innovant ; aujourd’hui, le Programme de Développement Touristique poursuit les chantiers entamé et inscrit ses actions autour du trépied de la valorisation du patrimoine architectural, naturel et immatériel. Entre autres, voilà autant de raisons qui font que le Syndicat est acteur légitime et incontournable dans la formation, la valorisation du patrimoine dans toute sa diversité ainsi que la promotion touristique.
Pensez-vous qu’au terme de la mise en œuvre de cet ambitieux projet, le tourisme verra son envol ?
Compte tenu de son caractère multisectoriel (assainissement, patrimoine bâti, promotion et formation, entre autres,), il est clair que le projet permettra de faire des avancées réelles aussi bien pour le tourisme que l’amélioration du cadre de vie de la population hôte. Bien entendu, nous n’allons pas nous contenter d’avoir un bon produit et un cadre accueillant…Il faudra nécessairement consentir des efforts considérables et conjugués non seulement en matière de promotion mais aussi en termes d’accessibilité de la destination Saint-Louis en développant, notamment, la connexion aérienne depuis Dakar et les autres marchés émetteurs comme la France, l’Espagne... Je saisis l’occasion pour inviter, encore une fois, les autorités compétentes à soutenir les initiatives destinées à desservir la destination de Saint-Louis et sa région.
Actualité oblige…L’Etat du Sénégal vient de mettre en place la réciprocité du visa. Quelles peuvent être les conséquences d’une telle décision sur l’activité touristique ?
La position des opérateurs touristiques que nous sommes est sans équivoque. Il est indéniable que la réciprocité du visa aura un impact négatif sur les arrivées touristiques et la fréquentation des structures hôtelières. Le principe de la réciprocité en soi n’est pas remis en cause, mais ce sont plutôt les modalités pratiques d’obtention, et le caractère biométrique du visa. Cette situation combinée à la cherté des billets d’avion sera sans nul doute préjudiciable à la destination. Pour l’heure, nous ne disposons pas encore d’indicateurs fiables et suffisamment renseignés pour pouvoir en mesurer avec exactitude les conséquences. A défaut d’abroger cette décision, il urge de réfléchir sur les dispositions à prendre pour alléger considérablement les formalités. Je rappelle que le tourisme est la deuxième source de revenus du pays en plus d’être un facteur important de réduction de la pauvreté. De même, vu sa transversalité, il exerce un effet d’entraînement positif sur tous les secteurs de croissance nationale, à savoir le BTP, la pêche, l’agriculture, le commerce, l’artisanat, pour ne citer que ceux-là. Tout ceci pour dire que si le tourisme meurt, il emportera avec lui une bonne partie de l’économie du pays.
Ndarinfo.com
M. le président, le 18 juin passé vous avez signé une convention de financement avec l’AFD pour un montant total de 280.000 euros. Pouvez-vous revenir plus amplement sur le contenu du projet AFD en général ?
Je dois d’abord rappeler que, globalement, le programme de développement touristique de Saint-Louis vise le développement d’un tourisme durable axé sur la valorisation des patrimoines historique, culturel et naturel de la ville et sa région. Il se donne comme ambition de favoriser le développement local de la ville. Il renferme plusieurs composantes spécifiques et complémentaires dont la finalité consiste à accroître l’attractivité du territoire saint-louisien ainsi que la compétitivité du secteur. Les principaux volets sont : la diversification et une amélioration de l’offre et de l’accueil touristiques ; la mise en valeur du patrimoine urbain et la requalification des espaces publics ; l’amélioration du cadre vie au travers de la collecte et du traitement des déchets ; l’amélioration des conditions de débarquement des produits de la pêche.
Quelle est la place du Syndicat d’Initiative dans la mise en œuvre spécifique du projet de développement touristique ?
Fort de sa longue expérience dans le domaine, le Syndicat a été désigné pour assurer l’exécution de la sous-composante « Renforcement des capacités des acteurs du tourisme et de l’artisanat et la promotion de la destination ». Les volets retenus dans le cadre de la maîtrise d’ouvrage du Syndicat sont la formation des acteurs de l’accueil, l’accompagnement professionnel des artisans et du personnel de la Chambre de Métiers de Saint-Louis et enfin la promotion de la destination Saint-Louis et les petits équipements, pour un montant total de 280.000 euros. Concernant toujours le syndicat, il est prévu le réaménagement du Musée Jean Mermoz sous la maîtrise d’ouvrage du Ministère de la Culture. Grâce à ce réaménagement, le Musée sera agrandi, étendu au toit de la Poste, partenaire avec qui nous envisageons de signer une convention de partenariat. Ce toit offre une impressionnante vue panoramique sur la ville de Saint-Louis. L’objectif est de diversifier, d’enrichir l’offre et de se conformer aux standards internationaux en matière de muséographie.
Selon vous, qu’est-ce qui justifie le choix du Syndicat pour un domaine aussi important que le renforcement des capacités des acteurs du tourisme ?
Je précise que ce n’est pas la première fois que le syndicat est choisi pour concevoir et dérouler des actions de formation et de valorisation du patrimoine culturel mais aussi architectural et naturel. Déjà, en 1993 et 1995, le syndicat avait bénéficié de financements de la part de la Région Nord-Pas-de Calais dans le cadre du Projet d’appui au développement du tourisme qui avait permis d’accompagner le syndicat sur les volets de la formation du personnel d’accueil, de guides touristiques et encore la construction d’un ponton sur la Langue de Barbarie. Aussi, en 2000, 2005 et 2007, le syndicat avait-il réalisé des actions de réhabilitation du fort de Podor, soutenu le projet de retour du Bou el Mogdad grâce au Fonds Solidaire prioritaire mis en place par le Ministère Français de la coopération. Ces deux projets ont consolidé les bases d’un tourisme innovant ; aujourd’hui, le Programme de Développement Touristique poursuit les chantiers entamé et inscrit ses actions autour du trépied de la valorisation du patrimoine architectural, naturel et immatériel. Entre autres, voilà autant de raisons qui font que le Syndicat est acteur légitime et incontournable dans la formation, la valorisation du patrimoine dans toute sa diversité ainsi que la promotion touristique.
Pensez-vous qu’au terme de la mise en œuvre de cet ambitieux projet, le tourisme verra son envol ?
Compte tenu de son caractère multisectoriel (assainissement, patrimoine bâti, promotion et formation, entre autres,), il est clair que le projet permettra de faire des avancées réelles aussi bien pour le tourisme que l’amélioration du cadre de vie de la population hôte. Bien entendu, nous n’allons pas nous contenter d’avoir un bon produit et un cadre accueillant…Il faudra nécessairement consentir des efforts considérables et conjugués non seulement en matière de promotion mais aussi en termes d’accessibilité de la destination Saint-Louis en développant, notamment, la connexion aérienne depuis Dakar et les autres marchés émetteurs comme la France, l’Espagne... Je saisis l’occasion pour inviter, encore une fois, les autorités compétentes à soutenir les initiatives destinées à desservir la destination de Saint-Louis et sa région.
Actualité oblige…L’Etat du Sénégal vient de mettre en place la réciprocité du visa. Quelles peuvent être les conséquences d’une telle décision sur l’activité touristique ?
La position des opérateurs touristiques que nous sommes est sans équivoque. Il est indéniable que la réciprocité du visa aura un impact négatif sur les arrivées touristiques et la fréquentation des structures hôtelières. Le principe de la réciprocité en soi n’est pas remis en cause, mais ce sont plutôt les modalités pratiques d’obtention, et le caractère biométrique du visa. Cette situation combinée à la cherté des billets d’avion sera sans nul doute préjudiciable à la destination. Pour l’heure, nous ne disposons pas encore d’indicateurs fiables et suffisamment renseignés pour pouvoir en mesurer avec exactitude les conséquences. A défaut d’abroger cette décision, il urge de réfléchir sur les dispositions à prendre pour alléger considérablement les formalités. Je rappelle que le tourisme est la deuxième source de revenus du pays en plus d’être un facteur important de réduction de la pauvreté. De même, vu sa transversalité, il exerce un effet d’entraînement positif sur tous les secteurs de croissance nationale, à savoir le BTP, la pêche, l’agriculture, le commerce, l’artisanat, pour ne citer que ceux-là. Tout ceci pour dire que si le tourisme meurt, il emportera avec lui une bonne partie de l’économie du pays.
Ndarinfo.com