Le ministre de l’Education nationale a révélé, le vendredi 25 juin 2014, au cours d’un point de presse, « une vaste opération de fraude » concernant la session 2013 du concours de recrutement des élèves-maîtres.
Des cas de fraude et d’achat de places, au nombre de 690 sur un total de 2545 candidats déclarés admis, ont été constatés, suite à des investigations menées par l’Inspection interne, sur instruction du ministre.
Sur les 690 « admis frauduleux », 641 concernent l’option Français et 49 l’option Arabe. Cette affaire, largement relayée par la presse, a légitimement soulevé une énorme vague d’indignation au sein de la communauté éducative et de l’opinion publique en général.
Pour rappel, les résultats de l’étude de Décembre 2011 commanditée par le FORUM CIVIL, Section Sénégalaise de Transparency International et la COSYDEP « sur la qualité de la gouvernance dans le système éducatif sénégalais » avaient révélé que 375 chefs d’établissements et 1482 parents d’élèves enquêtés indiquent sans ambages des dysfonctionnements de la politique éducative qui sont directement liés à la problématique de la Gouvernance dans ce secteur.
Cependant, en optant pour un simulacre de concours de recrutement où 690 candidats déclarés admis soit plus de 32% du total des admis sont issus de manipulations frauduleuses, ces différents chefs de service situés directement dans la chaîne des imputabilités ne peuvent en aucun moment se soustraire aux sanctions administrative et judiciaire, au nom de l’Etat de droit.
Le grand paradoxe c’est que ce scandale est apparu à un moment où le Sénégal s’est engagé dans un vaste chantier de mise en œuvre du Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence qui va de 2013 à 2025 après avoir consacré une part considérable de son budget à l’Education soit environ 40% du budget de fonctionnement et 28% de son budget global donc au dessus du seuil minimal recommandé par l’UNESCO. Cette volonté politique a été couplée à l’option stratégique du gouvernement de rehausser le niveau de recrutement des enseignants en exigeant le Baccalauréat pour relever le défi de la qualité.
Aussi, dans ce combat pour la qualité, l’Etat a-t-il dans la composante I de son projet d’Amélioration de la Qualité de l’Equité de l’Education de Base (PAQUEEB 2013/2016), convoqué la nécessité d’aller carrément vers l’utilisation des contrats de performance pour améliorer la gestion de la qualité de l’enseignement élémentaire tout en mettant en place de nouveaux critères d’allocation de ressources afin de corriger les disparités géographiques et démographiques entre IEF, IA et Etablissements scolaires.
Aujourd’hui, que la seule masse salariale des personnels de l’Education au Sénégal s’élève environ à 317milliards par an de francs CFA, vouloir ériger honteusement un système de magouille savamment orchestré par de hauts responsables de services centraux ayant pour responsabilité entre autres de veiller au nom de l’Etat à un recrutement transparent démocratique et équitable est simplement assimilable à de la haute trahison.
Le FORUM CIVIL se félicite de cette mesure opportune du Ministre de l’Education nationale et l’encourage à aller jusqu’au bout dans cette affaire au nom de la transparence, de la rationalisation des ressources publiques et de la pédagogie républicaine pour les générations futures. Il s’agit pour ce faire, de remonter et de retracer toute la chaine de responsabilité, d’auditer toutes les structures impliquées et de prendre les sanctions exemplaires idoines.
C’est une opération de salut public de haute portée républicaine par le Ministre Serigne Mbaye THIAM, surtout dans un contexte où la recherche permanente de la qualité, de l’équité et de la transparence, socles du cadre stratégique du système éducatif que constitue le PAQUET, les mauvais résultats récurrents enregistrés lors des évaluations nationales, notamment au Baccalauréat et au BFEM , la proximité des concertations nationales sur les Assises de l’Education sont des impératifs qui commandent de mesurer les véritables enjeux pour assoir durablement une gouvernance efficace, efficiente et transparente du système éducatif de notre pays.
Fort de ce constat, le Forum Civil :
• Appelle à la mobilisation de toute la communauté éducative et tous les citoyens de bonne volonté autour de l’Ecole, pilier fondamental de la République ;
• Encourage et exhorte le Ministre de l’Education nationale à persévérer dans sa politique d’assainissement du système éducatif en n’omettant aucun maillon de la chaine de décision ou d’exécution de la décision ;
• Demande que les investigations et enquêtes se fassent en toute impartialité ;
• Recommande au Ministre de l’Education nationale que les citoyens soient informés en toute transparence des résultats issus de ces investigations et enquêtes.
• Recommande qu’une enquête soit aussi menée sur le recrutement des vacataires par le niveau central, et une autre sur la délivrance des diplômes de Baccalauréat Arabe par des écoles qui ne disposeraient même pas d’autorisation d’ouvrir.
• Recommande l’audit des diplômes de Baccalauréat (Arabe et Français) avant l’entretien de confirmation pour ceux et celles qui sont admissibles après les épreuves écrites du concours d’entrée
• Recommande la non homologation des diplômes de Baccalauréat Arabe par des établissements privés, surtout non autorisés
• Recommande la systématisation du diplôme unique de Baccalauréat Arabe officiellement organisé par l’Office du Baccalauréat
• Recommande enfin l’ouverture d’une enquête sur les conditions d’admission aux épreuves écrites du Certificat d’Aptitude Pédagogique (C.A.P.)
Groupe de réflexion pour la transparence de la vie publique, section éducation.
Pour tout commentaire dans les médias, veuillez contacter M. Bassirou TINE, Coordonnateur de la Section de Diourbel, au 77 261 97 70
Dakar, 01 Août 2014.
Des cas de fraude et d’achat de places, au nombre de 690 sur un total de 2545 candidats déclarés admis, ont été constatés, suite à des investigations menées par l’Inspection interne, sur instruction du ministre.
Sur les 690 « admis frauduleux », 641 concernent l’option Français et 49 l’option Arabe. Cette affaire, largement relayée par la presse, a légitimement soulevé une énorme vague d’indignation au sein de la communauté éducative et de l’opinion publique en général.
Pour rappel, les résultats de l’étude de Décembre 2011 commanditée par le FORUM CIVIL, Section Sénégalaise de Transparency International et la COSYDEP « sur la qualité de la gouvernance dans le système éducatif sénégalais » avaient révélé que 375 chefs d’établissements et 1482 parents d’élèves enquêtés indiquent sans ambages des dysfonctionnements de la politique éducative qui sont directement liés à la problématique de la Gouvernance dans ce secteur.
Cependant, en optant pour un simulacre de concours de recrutement où 690 candidats déclarés admis soit plus de 32% du total des admis sont issus de manipulations frauduleuses, ces différents chefs de service situés directement dans la chaîne des imputabilités ne peuvent en aucun moment se soustraire aux sanctions administrative et judiciaire, au nom de l’Etat de droit.
Le grand paradoxe c’est que ce scandale est apparu à un moment où le Sénégal s’est engagé dans un vaste chantier de mise en œuvre du Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence qui va de 2013 à 2025 après avoir consacré une part considérable de son budget à l’Education soit environ 40% du budget de fonctionnement et 28% de son budget global donc au dessus du seuil minimal recommandé par l’UNESCO. Cette volonté politique a été couplée à l’option stratégique du gouvernement de rehausser le niveau de recrutement des enseignants en exigeant le Baccalauréat pour relever le défi de la qualité.
Aussi, dans ce combat pour la qualité, l’Etat a-t-il dans la composante I de son projet d’Amélioration de la Qualité de l’Equité de l’Education de Base (PAQUEEB 2013/2016), convoqué la nécessité d’aller carrément vers l’utilisation des contrats de performance pour améliorer la gestion de la qualité de l’enseignement élémentaire tout en mettant en place de nouveaux critères d’allocation de ressources afin de corriger les disparités géographiques et démographiques entre IEF, IA et Etablissements scolaires.
Aujourd’hui, que la seule masse salariale des personnels de l’Education au Sénégal s’élève environ à 317milliards par an de francs CFA, vouloir ériger honteusement un système de magouille savamment orchestré par de hauts responsables de services centraux ayant pour responsabilité entre autres de veiller au nom de l’Etat à un recrutement transparent démocratique et équitable est simplement assimilable à de la haute trahison.
Le FORUM CIVIL se félicite de cette mesure opportune du Ministre de l’Education nationale et l’encourage à aller jusqu’au bout dans cette affaire au nom de la transparence, de la rationalisation des ressources publiques et de la pédagogie républicaine pour les générations futures. Il s’agit pour ce faire, de remonter et de retracer toute la chaine de responsabilité, d’auditer toutes les structures impliquées et de prendre les sanctions exemplaires idoines.
C’est une opération de salut public de haute portée républicaine par le Ministre Serigne Mbaye THIAM, surtout dans un contexte où la recherche permanente de la qualité, de l’équité et de la transparence, socles du cadre stratégique du système éducatif que constitue le PAQUET, les mauvais résultats récurrents enregistrés lors des évaluations nationales, notamment au Baccalauréat et au BFEM , la proximité des concertations nationales sur les Assises de l’Education sont des impératifs qui commandent de mesurer les véritables enjeux pour assoir durablement une gouvernance efficace, efficiente et transparente du système éducatif de notre pays.
Fort de ce constat, le Forum Civil :
• Appelle à la mobilisation de toute la communauté éducative et tous les citoyens de bonne volonté autour de l’Ecole, pilier fondamental de la République ;
• Encourage et exhorte le Ministre de l’Education nationale à persévérer dans sa politique d’assainissement du système éducatif en n’omettant aucun maillon de la chaine de décision ou d’exécution de la décision ;
• Demande que les investigations et enquêtes se fassent en toute impartialité ;
• Recommande au Ministre de l’Education nationale que les citoyens soient informés en toute transparence des résultats issus de ces investigations et enquêtes.
• Recommande qu’une enquête soit aussi menée sur le recrutement des vacataires par le niveau central, et une autre sur la délivrance des diplômes de Baccalauréat Arabe par des écoles qui ne disposeraient même pas d’autorisation d’ouvrir.
• Recommande l’audit des diplômes de Baccalauréat (Arabe et Français) avant l’entretien de confirmation pour ceux et celles qui sont admissibles après les épreuves écrites du concours d’entrée
• Recommande la non homologation des diplômes de Baccalauréat Arabe par des établissements privés, surtout non autorisés
• Recommande la systématisation du diplôme unique de Baccalauréat Arabe officiellement organisé par l’Office du Baccalauréat
• Recommande enfin l’ouverture d’une enquête sur les conditions d’admission aux épreuves écrites du Certificat d’Aptitude Pédagogique (C.A.P.)
Groupe de réflexion pour la transparence de la vie publique, section éducation.
Pour tout commentaire dans les médias, veuillez contacter M. Bassirou TINE, Coordonnateur de la Section de Diourbel, au 77 261 97 70
Dakar, 01 Août 2014.