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Déclaration du Congrès du Fouta sur l’éducation et la formation

Mardi 7 Juin 2022

Déclaration du Congrès du Fouta sur l’éducation et la formation
Contexte du Congrès

Le Congrès de Thilogne s'est tenu le samedi 28 mai 2022 sous l’égide du serviteur de la Hadrat oumariyat Cheikh Madani Tall, en présence de Thierno Mollé avec les Imams et autorités religieuses ainsi que le représentant du Maire de la commune en plus des délégations venues des villages suivants : Seno Paalel, Doumnga Boosoya, Boyinnaaji, Ndouloummaaji, Ranwa, Fanaye, Dimat, Doué, Dado, Pété, Diagnoum, Wouro Sogui, Penndaaw, Bakaw, Thiangaye, Mbooloyel, Diamaa Alwaali, Thilogne, Saadel, Hounaaré, Gouddoudi Ndouyoobe.

Cette rencontre scientifique se tient après le Conseil présidentiel organisé à Matam le 16 juin 2021 et la décision du Président de la République d'y ouvrir une université en 2024 et ses instructions relatives à l'accompagnement et le soutien des foyers d'enseignement islamique du Fouta.

L’organisation du Congrès est une suite de l'initiative prise par le Centre de recherche Baajoordo relative à la mise en place d’un comité consultatif pour se pencher sur le projet universitaire et la rédaction d’un mémorandum sur le sujet. Ce Congrès vient après la rencontre de Ouro Sogui du 2 décembre 2021 et les visites rendues aux Kalifs du Fouta : Thierno Madani Tall, Thierno Samassa, Thierno Cheikh Niang de Boyinnaji, Thierno Oumar Alpha Wane de Kanel, Thierno Siradiou Talla de Thilogne, Thierno Aliou Diallo de Bokki jawe, Thierno Aliou Thiam, Thierno Ababacar Sy aboul Aziz SY. La réflexion et les échanges se sont poursuivis via l‘application WhatsApp.

Le Congrès

Le Congrès a traité le thème de l'éducation et de la formation à travers les axes suivants:
a) La validation des compétences acquises dans le système éducatif islamique,
b) La conciliation des offres éducatives officielles et islamiques,
c) La couverture de la demande régionale en formation supérieure et technique,
d) La formation relative à l’exploitation des ressources naturelles de la région
e) La sécurisation culturelle de la jeunesse contre les influences et idéologies violentes.
Les rapports résultants des différentes séances de réflexion sur le sujet et les échanges, ont permis d’arriver aux conclusions suivantes :

1) La détermination des potentialités pédagogiques et éducatives du système éducatif islamique ;
2) La détermination de l’importance et de la diversité des compétences acquises dans ce système ;
3) L’évaluation des fonctions sociales exercées par les Sanɗaaji et leur importance ;
4) L’état des besoins de la société relatifs aux compétences acquises dans ce système et leur faible considération au niveau officiel ;
5 L’impérieuse nécessité de concilier les offres éducatives officielles et islamiques ;
6 L’impérieuse nécessité de réviser les programmes du système islamique ;
7 L’impérieuse nécessité de couvrir la demande régionale d'accès à la formation supérieure et technique ;
8 L’impérieuse nécessité de renforcer la capacité de la jeunesse pour l’exploitation des ressources naturelles du Fouta ;
9 L’impérieuse nécessité de protéger la jeunesse contre les influences et idéologies violentes.
L'université de Matam
Le Congrès salue les propositions du Comité consultatif du projet de l'Université de Matam qui invite les autorités sénégalaises à prendre en considération les potentialités scientifiques, historiques, sociales et économiques de la région, et à concevoir une université sans discrimination linguistique ni mépris religieux.

Appel du Congrès

Le Congrès se félicite de la décision du Président de la République du Sénégal, son excellence Monsieur Macky SALL, d'ouvrir une université au Fouta, cette région qui fut l'un des pôles scientifiques africains.
Le Congrès, au nom de tous les Sanɗaaji et autorités religieuses du Fouta, invite le Président et son gouvernement à prendre en considération l’aspiration d’accès à la formation supérieure que manifestent les étudiants en sciences islamiques. Ce qui ne peut pas se faire sans l’ouverture de l'offre académique pour mettre fin à la ségrégation linguistique et régler l'accès des jeunes à l'enseignement supérieur tout en valorisant les compétences et les niveaux scientifiques des Sanɗaaji. Cela,
- compte-tenu de la recrudescence du racisme et des politiques discriminatoires concernant les étudiants africains à l’étranger,
- considérant les risques de détournement idéologico-religieux liés à l’envoi de nos jeunes à l’étranger pour y poursuivre leur formation,
- vu l’attachement des parents au système d’enseignement islamique,
- considérant l’héritage académique du Sénégal et la forte demande en formation supérieure des Sanɗaaji

Retenus du Congrès :

Les conclusions du Congrès seront diffusées et publiées par tout ou besoin sera et des rencontres scientifiques similaires seront réorganisées périodiquement dans le Fouta.

Il est également retenu d’institutionnaliser le Collectif Sanɗaaji Fouta pour qu’il devienne un cadre permanent d'échange sur l'éducation et la formation dans le Fouta. Il est aussi recommandé de former un comité de suivi des conclusions du Congrès et du projet de l'Université de Matam en collaboration avec le Centre de recherche Baa-Joorɗo.

Fait à Thilogne, le samedi 28 mai 2022
 


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