La Conférence des Leaders
Lettre ouverte à Messieurs les Présidents
Alassane Ouattara et Abdoul Aziz
Excellences,
Messieurs le Présidents,
La presse de ce matin porte à notre connaissance des propos que vous avez tenus le samedi 1er décembre à Dakar à l’occasion de l’investiture du candidat Macky Sall, consistant à lui apporter votre soutien pour l’obtention d’un second mandat à la tête du Sénégal.
Nous tenons à vous exprimer notre surprise et notre consternation. Pour beaucoup moins, l’ambassade du Sénégal à Abidjan avait été envahie par des jeunes militants.
Vous ne pouvez ignorer que le Sénégal se dirige vers les élections les plus risquées de son histoire politique. Pour la première fois, le candidat sortant instrumentalise la Justice pour empêcher la candidature de ses principaux opposants, Karim Wade et Khalifa Sall. Pour la première fois, le gouvernement refuse ouvertement l’application des dispositions légales du Code électoral, notamment l’article L48, qui donne aux partis politiques un droit de regard et de contrôle sur le fichier électoral.
Dans ce contexte, les citoyens sénégalais, qui se sont mobilisés contre ces dénis de justice, comme en atteste leur participation massive à la marche populaire du 29 novembre, l’avant-veille de votre déclaration, reçoivent vos propos comme une ingérence inadmissible et une pression scandaleuse.
Quand vos deux pays avaient été confrontés à des situations comparables, le Sénégal avait adopté une démarche fraternelle visant à encourager le dialogue et le consensus entre les acteurs politiques. Aujourd’hui, vous choisissez un camp, celui du coup d’Etat électoral de Macky Sall.
Le fait que votre soutien public ait été ou non sollicité avec insistance est de peu d’importance. Les liens de fraternité et de solidarité entre nos peuples devraient en effet se situer au-dessus de toute autre considération.
Nous souhaitons qu’à l’avenir, à défaut de pouvoir contribuer à éloigner les menaces que la volonté hégémonique de Macky Sall fait peser sur notre pays, vous évitiez de mettre de l’huile sur le feu et de compromettre les excellentes relations que l’histoire et la géographie ont tissées entre nos peuples frères.
Dakar, le 3 décembre 2018
Lettre ouverte à Messieurs les Présidents
Alassane Ouattara et Abdoul Aziz
Excellences,
Messieurs le Présidents,
La presse de ce matin porte à notre connaissance des propos que vous avez tenus le samedi 1er décembre à Dakar à l’occasion de l’investiture du candidat Macky Sall, consistant à lui apporter votre soutien pour l’obtention d’un second mandat à la tête du Sénégal.
Nous tenons à vous exprimer notre surprise et notre consternation. Pour beaucoup moins, l’ambassade du Sénégal à Abidjan avait été envahie par des jeunes militants.
Vous ne pouvez ignorer que le Sénégal se dirige vers les élections les plus risquées de son histoire politique. Pour la première fois, le candidat sortant instrumentalise la Justice pour empêcher la candidature de ses principaux opposants, Karim Wade et Khalifa Sall. Pour la première fois, le gouvernement refuse ouvertement l’application des dispositions légales du Code électoral, notamment l’article L48, qui donne aux partis politiques un droit de regard et de contrôle sur le fichier électoral.
Dans ce contexte, les citoyens sénégalais, qui se sont mobilisés contre ces dénis de justice, comme en atteste leur participation massive à la marche populaire du 29 novembre, l’avant-veille de votre déclaration, reçoivent vos propos comme une ingérence inadmissible et une pression scandaleuse.
Quand vos deux pays avaient été confrontés à des situations comparables, le Sénégal avait adopté une démarche fraternelle visant à encourager le dialogue et le consensus entre les acteurs politiques. Aujourd’hui, vous choisissez un camp, celui du coup d’Etat électoral de Macky Sall.
Le fait que votre soutien public ait été ou non sollicité avec insistance est de peu d’importance. Les liens de fraternité et de solidarité entre nos peuples devraient en effet se situer au-dessus de toute autre considération.
Nous souhaitons qu’à l’avenir, à défaut de pouvoir contribuer à éloigner les menaces que la volonté hégémonique de Macky Sall fait peser sur notre pays, vous évitiez de mettre de l’huile sur le feu et de compromettre les excellentes relations que l’histoire et la géographie ont tissées entre nos peuples frères.
Dakar, le 3 décembre 2018