Des centaines de musulmans ont protesté vendredi devant l’Institut islamique de Dakar contre "l’offense faite à l’islam" par par la publication mercredi d'une caricature du prophète Mohamed dans les journaux français Charlie Hebdo et Libération.
Après avoir prié à 14h dans la plus grande mosquée de la capitale sénégalaise, située dans l'enceinte de l'Institut islamique, les manifestants sont ensuite allés tenir une marche de protestation contre "ceux qui s’amusent à offenser la foi d’autrui".
La marche s’est déroulée sur un circuit d'environ un kilomètre, entre la place de l’Obélisque et le siège de la RTS – en aller/retour.
Devant le siège de la RTS, les manifestants ont dénoncé la publication d’une caricature de Mohamed par Charlie Hebdo et Libération.
Des responsables de plusieurs associations ont répondu à l’appel du Mouvement "Dooley Yaakaar", principal organisateur de la manifestation : le Cercle des intellectuels du Sénégal, le Mouvement Ali Yassin, "Nitu Deuk", l’ONG musulmane Jamra, "Mom sa rew", le mouvement Y en a marre, etc.
Certains manifestants portaient des T-shirts blancs et brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits plusieurs slogans : "Ne touche pas à mon prophète", "Le prophète est notre existence, personne ne doit y toucher", "Cela nous fait mal", etc.
Les jeunes, les personnes âgées, les femmes et les enfants étaient représentés. Les manifestants ont dénoncé cette "aberration faite à une religion de paix", l’islam.
Scandant les noms d’Allah et du prophète Mohamed (PSL), ils ont à l’unisson condamné, devant les locaux de la RTS, les "agressions acharnées sur l’islam", une religion qui, selon eux, n’a rien à voir avec le terrorisme.
La manifestation s’est déroulée sous haute surveillance policière, de 14h à 17h, le moment pour les manifestants de se replier dans la mosquée de l’Institut islamique pour la prière.
Après avoir accompli leur devoir spirituel, des jeunes sont revenus sur le point de chute de la marche pour brûler le drapeau français, avant de se retirer.
Le 7 janvier, un attentat a fait 12 morts dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo, situé dans le 11e arrondissement de Paris (France).
L’attaque a été menée par "des hommes encagoulés", qui "ont fait usage d'armes automatiques".
Les assaillants disaient venger les caricatures du prophète Mohamed, que ce journal avait publiées en 2006 notamment, provoquant l'indignation de la communauté musulmane.
Mercredi, le même journal et le quotidien Libération avaient publié une caricature du prophète.
Le même jour, le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique annonçait dans un communiqué l'interdiction "de distribuer et de diffuser, par tout moyen, les éditions de ce jour de Charlie Hebdo et du quotidien Libération, sur toute l’étendue du territoire national".
Les contrevenants "s'exposent aux lois et règlements en vigueur", précisait-il.