(photo Rosa Florent )
De l'Afroguinguette aux éditions associatives La Cause du poulailler, il n'y avait qu'un pas, qu'il a osé franchir, avoue-t-il, sous les coups de semonce de sa femme.
Formateur en communication interculturelles et en démarches participatives (auprès des acteurs de l'animation sociale et socioculturelle, du travail social, des associations et des élus), Cheikh Tijaan Sow livre « Plus on en parle, moins on en fait », essai fictionnel philosophique racontant les errances du jeune Arfang dans la jungle démocratique entre Sénégal et France.
Le livre aborde aussi, à la manière d'un conte rêvé, le futur d'une planète qui a dû reconstruire sa démocratie. Cette prise de recul, à la limite de la science-fiction, permet à l'auteur de tenter de faire réagir sur les absurdités du système présent.
Militant et formateur
Né à Saint-Louis du Sénégal il y a 52 ans, Cheikh Sow passe cinq années dans les mouvements militants révolutionnaires, dès ses 17 ans. Il ne reprendra ses études qu'à 25 ans pour une licence de philosophie à l'université de Dakar. Comme Arfang, reflet romancé de moments de sa vie, il doit partir en France en 1987 pour subir une greffe. Il décide d'y poursuivre ses études car son dossier est accepté à la Sorbonne. Il continuera la philosophie avant de partir étudier l'anthropologie à Bordeaux. Le changement de cursus ayant stoppé les bourses dont il bénéficiait, Cheikh Sow commence à travailler au Service technique pour les activités de jeunesse (Staj) où il est formateur. Il finira responsable pédagogique de la structure pour deux ans. « J'ai beaucoup appris des mouvements sociaux au Staj, c'est comme ça que je me suis réellement formé, raconte-t-il. Ça a été un lieu d'expérimentation extraordinaire pour moi sur les problématiques de la démocratie dans un groupe et sur les questions d'interculturalité. »
Il commence alors à se spécialiser sur ces questions en lisant, notamment, des auteurs québécois et canadiens. « À ce moment-là je me suis remis à penser à mon pays ou plusieurs ethnies vivent ensemble sans problèmes, je m'interroge sur ce qu'est la culture, sur ma sénégalité. À travers ces lectures, je comprends que ces réflexions commencent par une réflexion sur moi-même. » L'anthropologie lui permet aussi de regarder la société autrement.
En 1997, poursuivant son parcours, il entre au Clap (Comité de liaison des acteurs de la promotion) où il officie depuis 15 ans. « C'est un véritable espace de formation et d'expérimentation qui m'a permis de me construire un réseau et d'aller à la rencontre de tous les publics. »
Un anti-guide romancé
« Plus on en parle moins on en fait » est son premier livre, fruit d'une écriture estivale de 2012. « Je voulais écrire un guide sur la démocratie participative mais les guides, soit ils finissent dans un tiroir, soit ils ont un usage dogmatique, j'ai donc choisi de pouvoir le partager avec le plus grand nombre par le biais d'un roman. C'est un livre court, une réflexion avec un bagage théorique au travers d'une histoire ».
À la manière d'un conte et grâce au rêve d'Arfang, Cheikh Sow nous parle de démocratie, d'interculturalité ou de développement durable. Arfang cherche à comprendre, en France, ce patrimoine universel de l'humanité qu'est la démocratie et Cheikh Sow veut par ce biais construire un échange avec les lecteurs.
« Le livre va être un outil pour aller à la rencontre des gens, provoquer le débat sur ces questions ». Sur la couverture du livre, un banc, dans un parc, invite à s'asseoir et à participer. Première occasion, mercredi prochain, au Poulailler.
Par Léa aubrit
Sudouest.fr
Titre: Ndarinfo
Formateur en communication interculturelles et en démarches participatives (auprès des acteurs de l'animation sociale et socioculturelle, du travail social, des associations et des élus), Cheikh Tijaan Sow livre « Plus on en parle, moins on en fait », essai fictionnel philosophique racontant les errances du jeune Arfang dans la jungle démocratique entre Sénégal et France.
Le livre aborde aussi, à la manière d'un conte rêvé, le futur d'une planète qui a dû reconstruire sa démocratie. Cette prise de recul, à la limite de la science-fiction, permet à l'auteur de tenter de faire réagir sur les absurdités du système présent.
Militant et formateur
Né à Saint-Louis du Sénégal il y a 52 ans, Cheikh Sow passe cinq années dans les mouvements militants révolutionnaires, dès ses 17 ans. Il ne reprendra ses études qu'à 25 ans pour une licence de philosophie à l'université de Dakar. Comme Arfang, reflet romancé de moments de sa vie, il doit partir en France en 1987 pour subir une greffe. Il décide d'y poursuivre ses études car son dossier est accepté à la Sorbonne. Il continuera la philosophie avant de partir étudier l'anthropologie à Bordeaux. Le changement de cursus ayant stoppé les bourses dont il bénéficiait, Cheikh Sow commence à travailler au Service technique pour les activités de jeunesse (Staj) où il est formateur. Il finira responsable pédagogique de la structure pour deux ans. « J'ai beaucoup appris des mouvements sociaux au Staj, c'est comme ça que je me suis réellement formé, raconte-t-il. Ça a été un lieu d'expérimentation extraordinaire pour moi sur les problématiques de la démocratie dans un groupe et sur les questions d'interculturalité. »
Il commence alors à se spécialiser sur ces questions en lisant, notamment, des auteurs québécois et canadiens. « À ce moment-là je me suis remis à penser à mon pays ou plusieurs ethnies vivent ensemble sans problèmes, je m'interroge sur ce qu'est la culture, sur ma sénégalité. À travers ces lectures, je comprends que ces réflexions commencent par une réflexion sur moi-même. » L'anthropologie lui permet aussi de regarder la société autrement.
En 1997, poursuivant son parcours, il entre au Clap (Comité de liaison des acteurs de la promotion) où il officie depuis 15 ans. « C'est un véritable espace de formation et d'expérimentation qui m'a permis de me construire un réseau et d'aller à la rencontre de tous les publics. »
Un anti-guide romancé
« Plus on en parle moins on en fait » est son premier livre, fruit d'une écriture estivale de 2012. « Je voulais écrire un guide sur la démocratie participative mais les guides, soit ils finissent dans un tiroir, soit ils ont un usage dogmatique, j'ai donc choisi de pouvoir le partager avec le plus grand nombre par le biais d'un roman. C'est un livre court, une réflexion avec un bagage théorique au travers d'une histoire ».
À la manière d'un conte et grâce au rêve d'Arfang, Cheikh Sow nous parle de démocratie, d'interculturalité ou de développement durable. Arfang cherche à comprendre, en France, ce patrimoine universel de l'humanité qu'est la démocratie et Cheikh Sow veut par ce biais construire un échange avec les lecteurs.
« Le livre va être un outil pour aller à la rencontre des gens, provoquer le débat sur ces questions ». Sur la couverture du livre, un banc, dans un parc, invite à s'asseoir et à participer. Première occasion, mercredi prochain, au Poulailler.
Par Léa aubrit
Sudouest.fr
Titre: Ndarinfo