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Constantinople et Ablaye Cissokho: métissage musical et symbiose de sonorités.

Mercredi 6 Mai 2015

De tout temps, en tous lieux, la Parole du monde s’est incarnée dans celle, terrestre, du barde, du troubadour ou du griot. Ces artisans poètes, tout autant passeurs que pacificateurs, sont le trait d’union avec les forces de la nature, le divin indicible, la mémoire des anciens. Il leur revient d’entretenir le foyer quotidien de l’âme collective. De nos jours, ces libres penseurs et voyageurs font du monde leur jardin… À la façon d’Ablaye Cissoko, griot de Saint-Louis du Sénégal, éternel oiseau migrateur et maître de la kora.

On dit de cette harpe luth du Royaume mandingue qu’elle était le bien le plus précieux et disputé de la femme-génie. De cette créature céleste, le musicien semble avoir hérité la grâce.  Entre Constantinople et Ablaye, au commencement, la rencontre simple des cordes et des voix qui rappellent aux sources la beauté d’être. Puis, la traversée conjointe des lieux communs de l’imagination, comme une longue respiration face à la marche inexorable du monde et du temps. « Mon jardin est mon œuvre. Ma mémoire est la terre de mon jardin. Tout ce qui pousse sur cette terre, y garde les racines et déchire le sol pour aller ailleurs, pour s’unir à l’univers. » 


Everywhere, from time immemorial, the Word has been embodied by the bard, the troubadour, the griot. These wordsmiths, at once messengers and peacemakers, are the links with the forces of nature, the inexpressible divine, the memory of the ancients. It falls to them to maintain the realm of the collective soul. Nowadays, these freethinkers and travellers are making the world their garden… Like Ablaye Cissoko, a griot from Saint-Louis, Senegal, an eternally migrating bird who is also a master of the kora. It is said that this 21-string bridge-harp of the ancient Manding Kingdom was the most precious, most fought-over possession of the woman-sage. From this celestial creature, the musician seems to have inherited the quality of grace.  This meeting between Ablaye and Constantinople, between strings and vocals, goes back in time to evoke the beauty of being. It is a joint passage through the common sites of the imagination, like a long breath before the inexorable march of the world and time.  “My garden is my work. My memory is the soil of my garden, which grows in this earth, spreads its roots and penetrates the soil to go elsewhere, to unite with the universe.” 

Ablaye Cissoko © Laurent Gerrier
 


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