Que doivent bien ressentir le père, la mère, les frères, sœurs, voisins d’un condamné à mort, dans le couloir de la mort, attendant son exécution ? Une angoisse insondable ! Du fond de sa triste cellule, dans la prison de Goundiour, Saliou Niang, depuis l’exécution de neuf prisonniers condamnés à morts, dont deux sénégalais, Djibril Bah et Tabara Samb, doit, quant à lui, éprouver la peur de sa vie. Ce Saint-Louisien ne sait pas quand il sera exécuté. Il vit dans l’angoisse de sa mort, qui peut arriver à tout moment. À Mouïte Gandiole, le village d’origine de Saliou Niang attendant son exécution dans les couloirs de la mort en Gambie, les populations vivent, ce mercredi, écrasées par la nouvelle inhumaine et cruelle.
«En plus de la vie qui sera arrachée à Saliou, ses parents et proches sont inconsolables par le fait que le condamné à mort, qui était allé chercher fortune sous d’autres cieux, ne pourra même pas serrer sur son cœur sa fille de 7 ans qu’il n’a jamais vue». Aussi, dans la compassion, la solidarité autour de la famille s’organise-t-il. Le frère du condamné, Modou Fall Niang, essaie de dissimuler son désarroi en vain. «Cette situation nous écœure et, si cela ne dépendait que de nous, il serait sorti de cette prison depuis très longtemps», laisse-t-il entendre.
Le meurtre dont est accusé Saliou Niang remonte à 2007. «Les faits se sont passés à Goundiour, quatre mois après son arrivée en Gambie où il était parti pour une campagne de pêche. C’était au cours d’une bagarre», raconte son frère. «Ce matin-là, Saliou devait se rendre en mer avec son grand frère Pape. À bord du véhicule, il y avait un autre Sénégalais, grand de taille qui occupait deux places. Pour une question de place, il l’a injurié et Saliou a répliqué. La victime a proféré des menaces. À la descente du véhicule, alors qu’il allait chercher le moteur de la pirogue, son antagoniste, pêcheur lui aussi, l’a rattrapé pour lui asséner un coup. Saliou a répliqué en le poignardant. La victime a été aussitôt évacuée à l’hôpital, alors que Saliou est allé se rendre à la police», rapporte-t-il. Le grand frère, Pape Niang, bien que vivant en Gambie, n’était même pas au courant que Saliou Niang devait être exécuté. «J’ai appris la nouvelle à la radio. J’ai entendu dire que le Président Gambien allait exécuter 43 personnes. Par la suite, j’ai eu plus de détails qui faisaient état de la présence de Saliou Niang sur cette liste», relève-t-il. «Au moment des faits, Saliou était seulement âgé de 16 ans».
Sauf grand miracle, il ne reverra jamais son Mouïte Gandiole natal. Sa famille a tout fait pour avoir une intervention de la part des autorités sénégalaises. «Du régime d’Abdoulaye Wade à celui de Macky Sall, on n’a jamais baissé les bras. On s’était même rendu en Gambie pour avoir une intervention du côté des autorités gambiennes. Malheureusement, on a épuisé toutes les voies de recours», disent-ils. Après la déclaration du président de la République Macky Sall qui a condamné l’exécution des deux Sénégalais, la famille de Saliou Niang garde espoir. «On salue la position de Macky Sall sur cette affaire et on prie Dieu pour qu’il nous revienne sain et sauf. Pour le pauvre jeune pêcheur, il n’y a aujourd’hui plus aucun recours et il ne reste donc que la prière et les pressions sur Yaya Jammeh pour le sauver des griffes d’une mort certaine.
Le SOLEIL Par Saliou Fatma LO et Samba Oumar FALL
«En plus de la vie qui sera arrachée à Saliou, ses parents et proches sont inconsolables par le fait que le condamné à mort, qui était allé chercher fortune sous d’autres cieux, ne pourra même pas serrer sur son cœur sa fille de 7 ans qu’il n’a jamais vue». Aussi, dans la compassion, la solidarité autour de la famille s’organise-t-il. Le frère du condamné, Modou Fall Niang, essaie de dissimuler son désarroi en vain. «Cette situation nous écœure et, si cela ne dépendait que de nous, il serait sorti de cette prison depuis très longtemps», laisse-t-il entendre.
Le meurtre dont est accusé Saliou Niang remonte à 2007. «Les faits se sont passés à Goundiour, quatre mois après son arrivée en Gambie où il était parti pour une campagne de pêche. C’était au cours d’une bagarre», raconte son frère. «Ce matin-là, Saliou devait se rendre en mer avec son grand frère Pape. À bord du véhicule, il y avait un autre Sénégalais, grand de taille qui occupait deux places. Pour une question de place, il l’a injurié et Saliou a répliqué. La victime a proféré des menaces. À la descente du véhicule, alors qu’il allait chercher le moteur de la pirogue, son antagoniste, pêcheur lui aussi, l’a rattrapé pour lui asséner un coup. Saliou a répliqué en le poignardant. La victime a été aussitôt évacuée à l’hôpital, alors que Saliou est allé se rendre à la police», rapporte-t-il. Le grand frère, Pape Niang, bien que vivant en Gambie, n’était même pas au courant que Saliou Niang devait être exécuté. «J’ai appris la nouvelle à la radio. J’ai entendu dire que le Président Gambien allait exécuter 43 personnes. Par la suite, j’ai eu plus de détails qui faisaient état de la présence de Saliou Niang sur cette liste», relève-t-il. «Au moment des faits, Saliou était seulement âgé de 16 ans».
Sauf grand miracle, il ne reverra jamais son Mouïte Gandiole natal. Sa famille a tout fait pour avoir une intervention de la part des autorités sénégalaises. «Du régime d’Abdoulaye Wade à celui de Macky Sall, on n’a jamais baissé les bras. On s’était même rendu en Gambie pour avoir une intervention du côté des autorités gambiennes. Malheureusement, on a épuisé toutes les voies de recours», disent-ils. Après la déclaration du président de la République Macky Sall qui a condamné l’exécution des deux Sénégalais, la famille de Saliou Niang garde espoir. «On salue la position de Macky Sall sur cette affaire et on prie Dieu pour qu’il nous revienne sain et sauf. Pour le pauvre jeune pêcheur, il n’y a aujourd’hui plus aucun recours et il ne reste donc que la prière et les pressions sur Yaya Jammeh pour le sauver des griffes d’une mort certaine.
Le SOLEIL Par Saliou Fatma LO et Samba Oumar FALL