Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président de L’ANPS,
Monsieur le Président de L’ANPS locale,
Chers invités, chers amis sportifs,
Je vous salue et vous souhaite la bienvenue à Saint-Louis la Signare, capital de la Téranga Sénégalaise, « Capitale de l’élégance et du bon goût », pour paraphraser Ousmane Socé Diop.
Permettez-moi d’abord d’adresser mes sincères remerciéments à l’endroit des membres de L’ ANPS de Saint-Louis dont le Président Ibrahima Diarra, et sonéquipe ont placé leur confiance en ma modeste personne parmi une multitude de compétence en la matière, pour prendre part à cette gymnastique intellectuelle relative à l’évolution du Sport saint-louisien à travers le Thème : que voici « Le passé, Le Présent et le futur du sport saint-louisien ».
Force est de constater que le choix d’un tel Thème est d’une pertinence capitale, compte tenu de la brûlante actualité qui taraude l’esprit de nos compatriotes, toutes couches sociales confondues mieux, le prétexte qui nous réunit ici et maintenant et qui a mobilisé beaucoup d’énergie au point d’attirer l’attention de tous les Saint-Louisiens, je veux parler du Gala dont la décentralisation reste salutaire et expressive quant au choix de la ville de MameCoumba Bang.
Que dire du Sport saint-louisien d’hier et d’aujourd’hui ?
D’abord intéressons-nous au sens du vocable « Sport » le sport pourrait se définir, lato sensu, comme une activité pluridisciplinaire car englobant un nombre in commensurable d’activités physiques et intellectuelles pratiquées par des adeptes de tous âges ; en guise d’illustration, nous pouvons décliner la lutte, le Football, le Basket, le Hand-ball, le volley Ball, l’athlétisme, la Rugby, les régates, les jeux de dames, la pétanque, etc… » Mens sana in corporesano » disaient les Romains dans l’antiquité (un esprit sain dans un corps sain). En d’autres termes, le rôle du sport, c’est de mettre en exergue l’équilibre entre l’esprit et le corps, d’où l’instauration de l’éducation physique et Sportive ( EPS) dans la pédagogie scolaire.
Première capitale du Sénégal indépendant, Saint-louis a très tôt vu son rayonnement s’exprimer et s’imposer au reste des contrées Sénégalaises .Pour aborder ce thème à dimension plurielle, nous nous intéresserons d’abord à ce qu’il est convenu d’appeler « Sport Roi » le Football.
Dans le passé, le football saint-Louisien se caractérisait par une rivalité impitoyable entre des clubs de renommée internationale : Gaité Club Avenir et Réveil dont le fief était circonscrit au Nord, la Saint-Louisienne et les Espoirs à la Langue de Barbarie et au Sud NDarGuej évoluant dans le quartier des pécheurs Guet NDar et Almamys(dans le Sor). Des Clubs qui avaient fini d’imposer leur domination sur le territoire nationale grâce notamment à des talents toujours rappelés par le doyen Abdoulaye DIAW digne fils decette ville et ancien joueur de la Saint-Louisienne .Parmi cette kyrielle de Clubs saint-Louisiens, le Reveil et La Saint-Louisienne sortaient du lot de par les prouesses et exploits réalisés au de-là de nos frontières; à titre d’exemple le Reveil a été sacré champion de l’AOF en 1958 – 1959 ; la Saint-Louisienne en 1960. Toujours pour illustrer cette main-mise saint-louisienne sur le football national, cette mémorable finale de coupe du Sénégal entre la Saint-Louisienne et les Espoirs en 1960, deux clubs qui allaient gratifier le public dakarois d’un spectacle digne des poètes brésiliens.
En outre en 1966 Gaité / Saint-Louisienne revenaient à l’affiche finale. Permettez-moi de passer en revue quelques noms de ces illustres acteurs à l’élégance raffinée, au geste précis à l’engagement sans faille mais surtout au faire-play jamais dénié : Lamine Coura , Malick Diallo , IsmailaBoye , Alioune Diagne, Sarr De Guillé, Abdoulaye Diop Pelé des Espoirs, Lo Madiéye , Iba Diagne de la Saint-Louisienne , sans oublier Cheikh Thioune. Au Réveil YatmaDiouck , Seydou Diop dit Boulou Yérime Diagne Serigne MBaye , Poulo, Ibou Ndao Kébé ,Petit Gueye ;au Gaité Club Colo Diakhaté et compagnie faisaient la pluie et le beau temps ; quant à l’Avenir, Petit Tall , et grand Tall y ont étalé leur talent et y ont laissé des empreintes indélébiles ; à cette liste s’ajoutent des célébrités comme Abdou Dia Douglas , Zakaria , Barath, Baye NDéné. Dans un passé récent, aux Almamys, Alassane Diop, Nany et autres NDir demeurent des exemples et modèles pour la nouvelle génération.
Toujours conscients que l’union fait la force, les Saint-Louisiens pensèrent à la fusion : c’est ainsi que Gaité Club et Avenir donnèrent naissance au Barack et du mariage entre Espoirs et Saint-Louisienne naquit la Linguère dont la célébrité va être vulgarisée par ce que la mémoire collective nationale a appelé les quatre B : Babacar Ba, Bamba Sano, Badou Gaye, Baye Touré qui allaient faire la fierté et la référence saint-louisiennes. Après ces anciennes gloires, de nouvelles générations se sont succédé sur les terrains sablonneux et caillouteux du Sénégal.
Rappelons quelques noms symboliques comme Fara Mbaye, Fodé Mangassa , Baye Diop, Amadou Baly MBaye … Ibrahiama Guissé,Insa NGom, Abdoulaye Keita, et récemment Samba Ndiaye et sa génération qui ont marqué la mémoire saint-louisienne et nationale sous le magistère de Amara Traoré.
Parler du football saint-louisien c’est aussi évoquer cette animosité entre les Espoirs et la Linguère. Comme vous le savez, on ne saurait parler d’acteurs ni de footballeurs et passer sou silence des Éducateurs, des Meneurs d’hommes, des Entraîneurs : et là, deux noms émergent du lot : Mawade Wade et Douzaine Seye : deux monuments de l’histoire du football saint-louisien dont l’aura avait fini de franchir nos frontières pour atteindre les hautes cimes de la sphère mondiale. Des Hommes, de par leur générosité et leurs compétences ont su servir de relais à l’image de Babacar BA,Dabouche Fall , Cheikh Tidiane Bitéye, dont les victoires, surtout en coupe du Sénégal sont ancrées dans nos esprits .
Parler du football Saint-Louisien, c’est évoquer le Double Ballon d’or de l’histoire du football Sénégalais : Elhadj Ousseynou Diouf, devenu une référence pour la jeunesse sénégalaise, notamment pour son talent sur le terrain ; autre fait à souligner , le retour gagnant d’un homme, d’une personnalité qui en impose : Amara Traoré ou Cheikh Amara, comme l’ont baptisé les inconditionnels de la Linguére. Il a su insuffler le professionnalisme au sein du club, cultiver le respect de la ponctualité, de l’assiduité, du travail bien fait, de l’amour du club, de la rigueur, de la gestion du groupe, de l’engagement ; en un mot, Amara nous a appris l’éthique professionnelle. Il a osé s’impliquer en acceptant les défis : prendre la Linguère en deuxième division, en faire la championne, gagner la coupe du Sénégal, avant de conquérir le premier titre de champion du Sénégal dés la première année du professionnalisme ; ce qui lui a valu le statut de Sélectionneur National avec, à la clé, un exploit jamais réalisé au Sénégal :
qualifier les Lions sans défaite et surtout avant terme. Hélas ! Les trois défaites d’affilée à Bata mirent fin au compagnonnage avec la FSF. Cela va occasionner cette cassure, cette rupture d’avec l’espoir ; avec Amara qui avait fini de conquérir les faveurs du public sportif, c’était l’avènement d’une éclaircie dans la grisaille du sport-roi au Sénégal ; en effet, des jalons avaient été posés, des balises installées, pour une bonne marche, une bonne gestion et une ambiance saine au sein de la tanière ; cela augurait des lendemains radieux ; Hélas !L’obligation de résultats immédiats avait finalement inspiré la FSF qui a, encore une fois de plus, sorti la guillotine ; bilan, d’Amara : douze victoires, un nul et cinq défaites dont trois d’affilée à la CAN.
Ce limogeage aux yeux de certains Sénégalais, était d’autant plus paradoxal que l’on parlait de RECONSTRUCTION DU FOOT BALL SÉNÉGALAIS.
Chers invités, chers amis sportifs, qui dit RECONSTRUCTION, sous-entend échecs, destruction, manquements, errements, tant sur le plan de l’organisation que de la gestion ; avant lui Lamine Ndiaye avait été remercié alors qu’avec lui, le Sénégal n’avait jamais goûté à l’amertume de la défaite ; récemment Joseph Koto, après un bref séjour de 6 mois dans la tanière, a été limogé pour avoir été éliminé par la meilleure équipe d’Afrique du moment : la Cote d’Ivoire. En conséquence, chers amis sportifs, permettez-moi de comparer cette instance fédérale avec un propriétaire d’un bâtiment, un propriétaire au caractère acariâtre qui demande à faire construire un mur : si après l’érection de trois rangées, deux briques tombent, et qu’il change de maçon constamment, pourra-t-il terminer son mur ?
La réponse est, assurément, négative ; c’est l’image que nous donnent nos dirigeants d’aujourd’hui; à titre d’illustration, de Raul Daigne en 1961 à Joseph Koto en 2012 il ya eu plus de cinquante sélectionneurs ; mieux, de Sénégal 92 à 2012, soit 20 ans , il ya eu 15 entraineurs qui ont défilé et se sont noyés dans la tanière ; et pourtant, en Allemagneil ya eu 10 sélectionneurs en 70 ans ; et pourtant, Guy Roux a passé 36 ans à Auxerre, et pourtant, Alex Fergusson continue a mâcher son truc sur le banc de Manchester United depuis une décade ; idem pour Arséne Wenger dont le mariage avec Arsenal résiste aux sautes d’humeur et autres contre-performances. Si j’ai évoqué cette douloureuse et draconienne démarche de la FSF, c’est pour mieux revenir au football saint-louisien : en effet, après le départ d’Amara Traoré, la Linguère a connu trois entraineurs en un laps de temps : Abdoulaye Diop Pelé, Abdoul Magib Diagne et Samba Ndiaye.
En réalité , c’est dans le long terme, c’est dans la durée qu’il faut trouver la solution des maux dont souffre le sport saint-louisien en particulier, sénégalais en général ; la réussite dans le sport ne s’octroie pas d’une baguette magique ; nul ne peut forcer le destin ; avec votre permission, Mes dames et Messieurs, je citerai deux cas de réussite basés sur la durée : d’abord l’Institut Diambars à la tête duquel le Président Saer Seck , en faisant confiance au jeune Boubacar Gadiaga, confirme l’adage selon lequel : « aux âmes bien nées , la valeur n’attend point le nombre des années » ; et c’est le lieu de louer l’émergence de ces centres de formations qui contribuent progressivement à l’éclosion de talents et à l’assainissement du milieu sportif d’une part ; et d’autre part, à nous mener vers les cimes glorieuses tant en Afrique qu’ à travers le monde ( JEUX OLYMPIQUES) ; ensuite l’exemple le plus patent , c’est le cas de mon club, le Casa-Sports , champion du Sénégal de la saison écoulée : un homme, une personnalité, Demba Ramata NDiaye, y a passé dix ans d’affilée avec le bilan que vous savez ; comme Amara, il avait pris le Casa en deuxième division alors qu’il revenait de Banjul où, avec le Real il réalisait des exploits en titillant la coupe d’Afrique des Clubs Champions.
Son bilan est l’un des plus élogieux : Alpha Oumar Sow, Emile Paul Tendeng , et Pape Sané ont été sacrés meilleurs buteurs ; Alpha Oumar Sow , Stéphane Badji et Aliou Coly furent élus meilleurs joueurs de notre championnat . avec Demba Ramata NDiaye , c’est la précieuse moisson des trois trophées majeurs trois ans d’affilée : la coupe de la ligue en 2010, la coupe Sénégal en 2011 et letitre de champion du Sénégal en 2012 ; sans oublier la finale perdue en coupe de la ligue face à la Douane et le titre de vice champion face à la Linguére de Saint-Louis en 2009.Personne ici n’est surpris de constater la régularité du Casa Sport ces dernières années ; le seul secret réside dans la durée de son séjour comme entraineur du Casa Sport .ce qui lui a valu cette promotion méritée qui l’ a conduit à la tête de l’équipe nationale locale . Prions pour lui afin qu’il ne soit pas happé comme les autres par ce monstre assoiffé et aveuglé par l’acquisition de résultats positifs immédiats.
Idem pour Alain Giresse que nos prières accompagnent pour qu’enfin le Sénégal puisse voir le bout du tunnel mais sans précipitation ni exigence. En d’autres termes faisons preuve de patience, de tolérance et de compréhension. Pour ce faire j’invite chaque sportif sénégalais à faire sienne cette maxime du philosophe grec Socrate qui disait à sa jeunesse : « Connais- toi, toi-même » ; en vérité si nous avions su qui nous étions réellement face à la Cote d’Ivoire, il n’y aurait pas eu ces incidents aux conséquences désastreuses ; si nous avions été conscients de la supériorité de l’adversaire sur tous les compartiments de jeux de notre équipe , on n’aurait jamais connu ces débordements ni ces sanctions qui ont fini de faire de notre équipe une âme errante , un nomade sans toit ni foyer .
Vous aurez compris que l’essentiel de mon propos a accordé la part belle au football dans ce chapelet de disciplines sportives égrenées plus haut, « Sargal Foot » oblige.
Mais à Saint-Louis, comme partout ailleurs, l’hégémonie royale du Football est remise en question, voire secouée dans ses profondeurs, par l’émergence d’autres disciplines telles que le basket. A Saint-Louis , si autrefois Avenir , Réveil et La Saint-Louisienne ont été les clubs pionniers qui ont révélé des célébrités à l’image de Mbaye Gueye , Boly Diop , Ndiaye Paniers , Pamotte, Moreau Seye, aujourd’hui le basket saint-louisienrègne sur l’échiquier national grâce surtout au Saint-Louis Basket Club et L’UGB qui n’ont pas fini de révéler des reines comme Ndeye Séne et des rois comme Mouhamed Diop, MamadouNdoye et AlassanceMbengue.Cetteperformance est due au travail de qualité servi quotidiennement par des techniciens de dimension internationale à l’image de Birane Gaye Birou , de Cheikh Diop, …En d’autres termes , des mousquetaires avaient balisé le chemin et aujourd’hui le Basket saint-louisien exprime son diktat sur les terrains du territoire national.
Outre le Basket, la lutte commence à fleurir : là aussi des éclaireurs, des pionniers comme Edouard Keita (Père de mon tuteur Magatte Keita dit le Blanc) , Ousmane NGom, Samba Diaw du Walo , avaient redoré le blason de l’arène saint-louisienne en affrontant des monuments comme Fodé Doussou Ba ,FalayeBaldé ,pére de AmaBaldé et Double-Less, pére de Balla Gaye 2 ; aujourd’hui notre Star, porte-drapeau de la lutte à Saint-Louis se nomme Boye Guet NDar, un lutteur téméraire qui, lentement mais sûrement, est en train de se faire une place dans ce bourbier où les enfants de cœur ne sont pas conviés .
Dans cette discipline, on parle de lutte avec frappe, ce qui nous sert de transition en direction de la Boxe, autre discipline qui nous a valu des lauriers : Mbarrik Fall, alias Battling Sicky, premier Noir à avoir été champion du monde des POIDS LOURDS, avait aiguisé l’appétit, l’amour pour le sport noble, la Boxe nonobstant l’éloignement de son champ d’évolution(USA) ; à Saint-Louis, ce flambeau allumé par le Guet NDarien fut un moment entretenu par Macodé Keita alias Mouhamed Ali , fils de cet ancien lutteur Edouard Keita : il fut champion du Sénégal, sans oublier Diaw Frazier de Darou et Baye NDao, Buuru de Gaze ; malheureusement la destruction du CDEPS, lieu d’entrainement de ces forcenés , précipita la belle mort de la Boxe saint-louisienne . de l’Espace –jeunes qui supplanta le CDEPS au Bayal , il n’ya qu’un pas que nous allons franchir pour y rejoindre les « damistes » ;qui parle de jeux de dames , épluche assurément des noms devenus immortels : Ndiaye Diouf ( Père du Président Abdou Diouf) dont le nom est immortalisé par une avenue à Darou mais une avenue qui se meurt : l’asphalte étant recouverte de sable ; autres noms de ce sport plus intellectuel que physique , Ahmet Diaw , Ablaye Ndoye ; des pionniers qui ont montré la bonne direction à Asse Malick Diallo devenu GMI( Grand Maitre International) qui nous a valu beaucoup de satisfactions aussi bien au Sénégal que sur le plan international.
Restons avec ces sports moins contraignants physiquement pour évoquer la Pétanque à Saint-Louis : un sport qui a révélé la Renaissance Pétanque de Saint-Louis avec Baye Fally Diéye et Baye Sall qui ont fait une razzia des multiples trophées mis en jeu au Sénégal et dans la sous-région ; pour ne pas léser le Président Lamine Diack , venons en à l’athlétisme : au Stade Wiltord rebaptisé Maitre Babacar Séye, Moussa Fall avait réussi à tisser sa toile d’araignée avant de l’abattre sur l’échiquier national , notamment aux 400 m et aux 800 m ; de jeunes pousses avaient émergé avant de se faner, faute de piste d’entrainement .
Le Judo saint-louisien se confond de nos jours avec le tournoi international de Saint-Louis sous la houlette de Babacar dit MBaye Boye, un tournoi devenu un rendez-vous mondial et qui, chaque année, prend des allures insoupçonnées ; quant au volley ball et au Handball, ils restent les parents pauvres de la famille sportive à Saint-Louis. Pourtant comme en Karaté ou autres Arts martiaux Saint-Louis a donné des Internationaux au Sénégal. En ce qui concerne le Rugby, après une consécration nationale, les Phacochères ont perdu leur défense pour se laisser laminer au fil des rencontres. Le cyclisme avec les frères Poulo de Bango, Saint-Louis avait rivalisé contre la famille Barboza de Dakar.
Enfin, on ne saurait parler de sport saint-louisien sans évoquer le rôle incontournable d’hommes sans lesquels le spectacle ne serait jamais garanti :il s’agit des Arbitres : Baye Diakhaté , Petit Diéye, Oumar Diouck, Saliou Sarr et récemment Pape Moussa Diakhaté ont vu l’écusson FIFA collé à leur poitrine : ils ont été Arbitres internationaux. Aujourd’hui la CRA de Saint-Louis sous la direction de Ma Diop continue d’assurer cette flamme jadis allumée par les aînés.
Terminons notre randonnée intellectuelle par les Régates : ce sont des moments de communion, de rivalité. Les régates demeurent, à n’en pas douter, des moments de symbiose de la culture saint-louisienne et du sport nautique. Ce sont des moments où Saint-Louis vibre dans tous ses états : Elégance rime avec Ambiance et Puissance à des heures vespérales aux berges du Fleuve Sénégal.
Le passé et le présent déclinés ou passés en revue, que dire du futur du sport saint-louisien ? Déjà au fil de mon exposé, vous aurez senti le rôle prépondérant joué par les fils de NDar ; aujourd’hui excepté Khadim Ndiaye , originaire de Louga et ancien joueur de la Linguère, aucun saint-louisien ne figure en équipe nationale alors qu’aux Jeux de l’Amitié en 1963 ils étaient 8 titulaires : Lamine Koura, Yérim Diagne , Domingo Mendy , Souleymane Jules Diop , Cheikh Thioune , Youssou NDiaye , Abdoulaye Diop Pelé et Yatma Diouck ; 08 Saint-Louisiens complétés par Bouba Diakhaw , Mamadou Samassa et DembaThioye . Al’image du football saint-louisien, les autres disciplines se meurent progressivement à l’exception du Basket.
Cependant, avec la construction du stade de Médina, avec l’émergence de Centres de Formation comme Saint-Louis Foot Center, Médina, Lappu NDer, la résurrection des Almamys, l’ambition affichée de l’Athlétic , de Jokko, d’Olympique,… nous osons espérer et entrevoir des lendemains enchanteurs . Il s’agira pour les techniciens saint-louisiens de se mettre au travail en s’impliquant, en étudiant pour acquérir les parchemins et diplômes requis pour l’équipement d’un CV, seul document idoine , aujourd’hui capable d’assurer un emploi dans le domaine sportif : le professionnalisme a ses exigences ; mieux, que l’on laisse le temps aux entraineurs pour asseoir un travail durable , solide, condition sine qua non de la réussite.
Soyons optimistes car les talents sont là, les infrastructures sortent de terre, la volonté est affiché et il suffit de la transformer en actes ; en pluspour asseoir la sécurité des Basketteurs saint-Louisiens , il faudra la réfection du stade Joseph Gaye ; les hommes politiques doivent savoir être au service des populations en général, des sportifs en particulier par des actes relatifs à la construction de terrains dans l’espace communal de Saint-Louis ; en plus, il faudra fractionner les besoins en accordant une priorité à certains secteurs ; puis que chacun des dirigeants accepte de taire son égo en prenant conscience de ses limites et de ses objectifs :par exemple reverser les meilleurs éléments de son Club à l’ équipe-fanion ; si les Saint-Louis s’unissent autour de l’essentiel, ils pourront soulever des montagnes et raviver cette flamme déjà éteinte.
Pour ce faire il suffit également de reprendre cette incontournable démarche consistant à s’appuyer sur l’UASSU qui servait de terreau pour l’éclosion de talents qui alimentaient les clubs civils. Avec cette précieuse collaboration entre clubs civils et l’UASSU on pourrait régler les problèmes d’effectif par exemple avec lequel le football féminin, sous le magistère du coach Bassouaré Diaby, est confronté à Saint-Louis ; Mieux, grâce à la proximité d’une nouvelle mamelle, l’UGB, les chances de performance s’élargissent pour tous les clubs ambitieux. Alors, le spectacle et les résultats faciliteraient l’arrivée de Mécènes et de sponsors devenus aujourd’hui exigeants .Qui ne se rappelle pas ces joutes épiques et mémorables qui opposaient jadis les différents lycées de Saint-Louis, les Mercredis après midi au stade Wiltord ? « A mi-chemin quand on ne sait plus où aller, il faut retourner au point de départ » nous conseille l’adage .Alors prions pour la résurrection de l’UASSU qui pourrait être une rampe de lancement pour nos différents clubs.
Pour terminer, je dirai Merci à l’ANPS, mais au-delà de cette association de sommités intellectuelles, je voudrais rendre hommage à tous ces illustres hommes de presse sportive dont les éclaireurs Paté Fall Diéye, Abdoulaye Diaw , Abdoulaye Niang, Alioune Badara Diagne Golbert, Doudou Diéne ont semé ce goût du micro à des générations servant de relais entre le spectacle et les auditeurs . L’espoir est permis avec l’éclosion de ces voix suaves qui ne cessent de nous bercer pendant les Navétanes ; à titre d’illustration quelques noms devenus aujourd’hui populaires comme Cheikh Ndiaye, Fara Sylla, Aminata Ba et Adama Sall de DUNYA ;surtout ce dernier dont la voix promet un avenir radieux : en effet Adama Sall est aussi bien à l’aise dans la langue de Molière que dans celle de Kocc Barma ; à ceux-là s’ajoutent Naby Sylla de RFM , Baye Diagne de Téranga ,Thialaw Diouf et le Président Ibrahima Diarra de la RTS.
Cette décentralisation du Gala de l’ANPS à Saint-Louis nous invite à comprendre que l’épanouissement du sport est tributaire de l’existence d’une bonne Presse Sportive.
Concluons, chers invités, par ces mots du philosophe latin, Cicéron qui exhortait ses compatriotes en ces termes : « Acta non Verba » autrement dit « Agissons dans la patience au lieu de parler à la hâte ».
Mes derniers mots seront empreints de prières à l’aube de ce nouvel an : que 2013 apporte Santé et prospérité à ces anciennes gloires afin que ces sages sportifs continuent à nous prodiguer des conseils utiles et précieux quotidiennement.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Oumar Kandé
Professeur de Lettres Classiques
Coordonnateur du Comité « ALLEZ CASA » de Saint-Louis
Monsieur le Président de L’ANPS,
Monsieur le Président de L’ANPS locale,
Chers invités, chers amis sportifs,
Je vous salue et vous souhaite la bienvenue à Saint-Louis la Signare, capital de la Téranga Sénégalaise, « Capitale de l’élégance et du bon goût », pour paraphraser Ousmane Socé Diop.
Permettez-moi d’abord d’adresser mes sincères remerciéments à l’endroit des membres de L’ ANPS de Saint-Louis dont le Président Ibrahima Diarra, et sonéquipe ont placé leur confiance en ma modeste personne parmi une multitude de compétence en la matière, pour prendre part à cette gymnastique intellectuelle relative à l’évolution du Sport saint-louisien à travers le Thème : que voici « Le passé, Le Présent et le futur du sport saint-louisien ».
Force est de constater que le choix d’un tel Thème est d’une pertinence capitale, compte tenu de la brûlante actualité qui taraude l’esprit de nos compatriotes, toutes couches sociales confondues mieux, le prétexte qui nous réunit ici et maintenant et qui a mobilisé beaucoup d’énergie au point d’attirer l’attention de tous les Saint-Louisiens, je veux parler du Gala dont la décentralisation reste salutaire et expressive quant au choix de la ville de MameCoumba Bang.
Que dire du Sport saint-louisien d’hier et d’aujourd’hui ?
D’abord intéressons-nous au sens du vocable « Sport » le sport pourrait se définir, lato sensu, comme une activité pluridisciplinaire car englobant un nombre in commensurable d’activités physiques et intellectuelles pratiquées par des adeptes de tous âges ; en guise d’illustration, nous pouvons décliner la lutte, le Football, le Basket, le Hand-ball, le volley Ball, l’athlétisme, la Rugby, les régates, les jeux de dames, la pétanque, etc… » Mens sana in corporesano » disaient les Romains dans l’antiquité (un esprit sain dans un corps sain). En d’autres termes, le rôle du sport, c’est de mettre en exergue l’équilibre entre l’esprit et le corps, d’où l’instauration de l’éducation physique et Sportive ( EPS) dans la pédagogie scolaire.
Première capitale du Sénégal indépendant, Saint-louis a très tôt vu son rayonnement s’exprimer et s’imposer au reste des contrées Sénégalaises .Pour aborder ce thème à dimension plurielle, nous nous intéresserons d’abord à ce qu’il est convenu d’appeler « Sport Roi » le Football.
Dans le passé, le football saint-Louisien se caractérisait par une rivalité impitoyable entre des clubs de renommée internationale : Gaité Club Avenir et Réveil dont le fief était circonscrit au Nord, la Saint-Louisienne et les Espoirs à la Langue de Barbarie et au Sud NDarGuej évoluant dans le quartier des pécheurs Guet NDar et Almamys(dans le Sor). Des Clubs qui avaient fini d’imposer leur domination sur le territoire nationale grâce notamment à des talents toujours rappelés par le doyen Abdoulaye DIAW digne fils decette ville et ancien joueur de la Saint-Louisienne .Parmi cette kyrielle de Clubs saint-Louisiens, le Reveil et La Saint-Louisienne sortaient du lot de par les prouesses et exploits réalisés au de-là de nos frontières; à titre d’exemple le Reveil a été sacré champion de l’AOF en 1958 – 1959 ; la Saint-Louisienne en 1960. Toujours pour illustrer cette main-mise saint-louisienne sur le football national, cette mémorable finale de coupe du Sénégal entre la Saint-Louisienne et les Espoirs en 1960, deux clubs qui allaient gratifier le public dakarois d’un spectacle digne des poètes brésiliens.
En outre en 1966 Gaité / Saint-Louisienne revenaient à l’affiche finale. Permettez-moi de passer en revue quelques noms de ces illustres acteurs à l’élégance raffinée, au geste précis à l’engagement sans faille mais surtout au faire-play jamais dénié : Lamine Coura , Malick Diallo , IsmailaBoye , Alioune Diagne, Sarr De Guillé, Abdoulaye Diop Pelé des Espoirs, Lo Madiéye , Iba Diagne de la Saint-Louisienne , sans oublier Cheikh Thioune. Au Réveil YatmaDiouck , Seydou Diop dit Boulou Yérime Diagne Serigne MBaye , Poulo, Ibou Ndao Kébé ,Petit Gueye ;au Gaité Club Colo Diakhaté et compagnie faisaient la pluie et le beau temps ; quant à l’Avenir, Petit Tall , et grand Tall y ont étalé leur talent et y ont laissé des empreintes indélébiles ; à cette liste s’ajoutent des célébrités comme Abdou Dia Douglas , Zakaria , Barath, Baye NDéné. Dans un passé récent, aux Almamys, Alassane Diop, Nany et autres NDir demeurent des exemples et modèles pour la nouvelle génération.
Toujours conscients que l’union fait la force, les Saint-Louisiens pensèrent à la fusion : c’est ainsi que Gaité Club et Avenir donnèrent naissance au Barack et du mariage entre Espoirs et Saint-Louisienne naquit la Linguère dont la célébrité va être vulgarisée par ce que la mémoire collective nationale a appelé les quatre B : Babacar Ba, Bamba Sano, Badou Gaye, Baye Touré qui allaient faire la fierté et la référence saint-louisiennes. Après ces anciennes gloires, de nouvelles générations se sont succédé sur les terrains sablonneux et caillouteux du Sénégal.
Rappelons quelques noms symboliques comme Fara Mbaye, Fodé Mangassa , Baye Diop, Amadou Baly MBaye … Ibrahiama Guissé,Insa NGom, Abdoulaye Keita, et récemment Samba Ndiaye et sa génération qui ont marqué la mémoire saint-louisienne et nationale sous le magistère de Amara Traoré.
Parler du football saint-louisien c’est aussi évoquer cette animosité entre les Espoirs et la Linguère. Comme vous le savez, on ne saurait parler d’acteurs ni de footballeurs et passer sou silence des Éducateurs, des Meneurs d’hommes, des Entraîneurs : et là, deux noms émergent du lot : Mawade Wade et Douzaine Seye : deux monuments de l’histoire du football saint-louisien dont l’aura avait fini de franchir nos frontières pour atteindre les hautes cimes de la sphère mondiale. Des Hommes, de par leur générosité et leurs compétences ont su servir de relais à l’image de Babacar BA,Dabouche Fall , Cheikh Tidiane Bitéye, dont les victoires, surtout en coupe du Sénégal sont ancrées dans nos esprits .
Parler du football Saint-Louisien, c’est évoquer le Double Ballon d’or de l’histoire du football Sénégalais : Elhadj Ousseynou Diouf, devenu une référence pour la jeunesse sénégalaise, notamment pour son talent sur le terrain ; autre fait à souligner , le retour gagnant d’un homme, d’une personnalité qui en impose : Amara Traoré ou Cheikh Amara, comme l’ont baptisé les inconditionnels de la Linguére. Il a su insuffler le professionnalisme au sein du club, cultiver le respect de la ponctualité, de l’assiduité, du travail bien fait, de l’amour du club, de la rigueur, de la gestion du groupe, de l’engagement ; en un mot, Amara nous a appris l’éthique professionnelle. Il a osé s’impliquer en acceptant les défis : prendre la Linguère en deuxième division, en faire la championne, gagner la coupe du Sénégal, avant de conquérir le premier titre de champion du Sénégal dés la première année du professionnalisme ; ce qui lui a valu le statut de Sélectionneur National avec, à la clé, un exploit jamais réalisé au Sénégal :
qualifier les Lions sans défaite et surtout avant terme. Hélas ! Les trois défaites d’affilée à Bata mirent fin au compagnonnage avec la FSF. Cela va occasionner cette cassure, cette rupture d’avec l’espoir ; avec Amara qui avait fini de conquérir les faveurs du public sportif, c’était l’avènement d’une éclaircie dans la grisaille du sport-roi au Sénégal ; en effet, des jalons avaient été posés, des balises installées, pour une bonne marche, une bonne gestion et une ambiance saine au sein de la tanière ; cela augurait des lendemains radieux ; Hélas !L’obligation de résultats immédiats avait finalement inspiré la FSF qui a, encore une fois de plus, sorti la guillotine ; bilan, d’Amara : douze victoires, un nul et cinq défaites dont trois d’affilée à la CAN.
Ce limogeage aux yeux de certains Sénégalais, était d’autant plus paradoxal que l’on parlait de RECONSTRUCTION DU FOOT BALL SÉNÉGALAIS.
Chers invités, chers amis sportifs, qui dit RECONSTRUCTION, sous-entend échecs, destruction, manquements, errements, tant sur le plan de l’organisation que de la gestion ; avant lui Lamine Ndiaye avait été remercié alors qu’avec lui, le Sénégal n’avait jamais goûté à l’amertume de la défaite ; récemment Joseph Koto, après un bref séjour de 6 mois dans la tanière, a été limogé pour avoir été éliminé par la meilleure équipe d’Afrique du moment : la Cote d’Ivoire. En conséquence, chers amis sportifs, permettez-moi de comparer cette instance fédérale avec un propriétaire d’un bâtiment, un propriétaire au caractère acariâtre qui demande à faire construire un mur : si après l’érection de trois rangées, deux briques tombent, et qu’il change de maçon constamment, pourra-t-il terminer son mur ?
La réponse est, assurément, négative ; c’est l’image que nous donnent nos dirigeants d’aujourd’hui; à titre d’illustration, de Raul Daigne en 1961 à Joseph Koto en 2012 il ya eu plus de cinquante sélectionneurs ; mieux, de Sénégal 92 à 2012, soit 20 ans , il ya eu 15 entraineurs qui ont défilé et se sont noyés dans la tanière ; et pourtant, en Allemagneil ya eu 10 sélectionneurs en 70 ans ; et pourtant, Guy Roux a passé 36 ans à Auxerre, et pourtant, Alex Fergusson continue a mâcher son truc sur le banc de Manchester United depuis une décade ; idem pour Arséne Wenger dont le mariage avec Arsenal résiste aux sautes d’humeur et autres contre-performances. Si j’ai évoqué cette douloureuse et draconienne démarche de la FSF, c’est pour mieux revenir au football saint-louisien : en effet, après le départ d’Amara Traoré, la Linguère a connu trois entraineurs en un laps de temps : Abdoulaye Diop Pelé, Abdoul Magib Diagne et Samba Ndiaye.
En réalité , c’est dans le long terme, c’est dans la durée qu’il faut trouver la solution des maux dont souffre le sport saint-louisien en particulier, sénégalais en général ; la réussite dans le sport ne s’octroie pas d’une baguette magique ; nul ne peut forcer le destin ; avec votre permission, Mes dames et Messieurs, je citerai deux cas de réussite basés sur la durée : d’abord l’Institut Diambars à la tête duquel le Président Saer Seck , en faisant confiance au jeune Boubacar Gadiaga, confirme l’adage selon lequel : « aux âmes bien nées , la valeur n’attend point le nombre des années » ; et c’est le lieu de louer l’émergence de ces centres de formations qui contribuent progressivement à l’éclosion de talents et à l’assainissement du milieu sportif d’une part ; et d’autre part, à nous mener vers les cimes glorieuses tant en Afrique qu’ à travers le monde ( JEUX OLYMPIQUES) ; ensuite l’exemple le plus patent , c’est le cas de mon club, le Casa-Sports , champion du Sénégal de la saison écoulée : un homme, une personnalité, Demba Ramata NDiaye, y a passé dix ans d’affilée avec le bilan que vous savez ; comme Amara, il avait pris le Casa en deuxième division alors qu’il revenait de Banjul où, avec le Real il réalisait des exploits en titillant la coupe d’Afrique des Clubs Champions.
Son bilan est l’un des plus élogieux : Alpha Oumar Sow, Emile Paul Tendeng , et Pape Sané ont été sacrés meilleurs buteurs ; Alpha Oumar Sow , Stéphane Badji et Aliou Coly furent élus meilleurs joueurs de notre championnat . avec Demba Ramata NDiaye , c’est la précieuse moisson des trois trophées majeurs trois ans d’affilée : la coupe de la ligue en 2010, la coupe Sénégal en 2011 et letitre de champion du Sénégal en 2012 ; sans oublier la finale perdue en coupe de la ligue face à la Douane et le titre de vice champion face à la Linguére de Saint-Louis en 2009.Personne ici n’est surpris de constater la régularité du Casa Sport ces dernières années ; le seul secret réside dans la durée de son séjour comme entraineur du Casa Sport .ce qui lui a valu cette promotion méritée qui l’ a conduit à la tête de l’équipe nationale locale . Prions pour lui afin qu’il ne soit pas happé comme les autres par ce monstre assoiffé et aveuglé par l’acquisition de résultats positifs immédiats.
Idem pour Alain Giresse que nos prières accompagnent pour qu’enfin le Sénégal puisse voir le bout du tunnel mais sans précipitation ni exigence. En d’autres termes faisons preuve de patience, de tolérance et de compréhension. Pour ce faire j’invite chaque sportif sénégalais à faire sienne cette maxime du philosophe grec Socrate qui disait à sa jeunesse : « Connais- toi, toi-même » ; en vérité si nous avions su qui nous étions réellement face à la Cote d’Ivoire, il n’y aurait pas eu ces incidents aux conséquences désastreuses ; si nous avions été conscients de la supériorité de l’adversaire sur tous les compartiments de jeux de notre équipe , on n’aurait jamais connu ces débordements ni ces sanctions qui ont fini de faire de notre équipe une âme errante , un nomade sans toit ni foyer .
Vous aurez compris que l’essentiel de mon propos a accordé la part belle au football dans ce chapelet de disciplines sportives égrenées plus haut, « Sargal Foot » oblige.
Mais à Saint-Louis, comme partout ailleurs, l’hégémonie royale du Football est remise en question, voire secouée dans ses profondeurs, par l’émergence d’autres disciplines telles que le basket. A Saint-Louis , si autrefois Avenir , Réveil et La Saint-Louisienne ont été les clubs pionniers qui ont révélé des célébrités à l’image de Mbaye Gueye , Boly Diop , Ndiaye Paniers , Pamotte, Moreau Seye, aujourd’hui le basket saint-louisienrègne sur l’échiquier national grâce surtout au Saint-Louis Basket Club et L’UGB qui n’ont pas fini de révéler des reines comme Ndeye Séne et des rois comme Mouhamed Diop, MamadouNdoye et AlassanceMbengue.Cetteperformance est due au travail de qualité servi quotidiennement par des techniciens de dimension internationale à l’image de Birane Gaye Birou , de Cheikh Diop, …En d’autres termes , des mousquetaires avaient balisé le chemin et aujourd’hui le Basket saint-louisien exprime son diktat sur les terrains du territoire national.
Outre le Basket, la lutte commence à fleurir : là aussi des éclaireurs, des pionniers comme Edouard Keita (Père de mon tuteur Magatte Keita dit le Blanc) , Ousmane NGom, Samba Diaw du Walo , avaient redoré le blason de l’arène saint-louisienne en affrontant des monuments comme Fodé Doussou Ba ,FalayeBaldé ,pére de AmaBaldé et Double-Less, pére de Balla Gaye 2 ; aujourd’hui notre Star, porte-drapeau de la lutte à Saint-Louis se nomme Boye Guet NDar, un lutteur téméraire qui, lentement mais sûrement, est en train de se faire une place dans ce bourbier où les enfants de cœur ne sont pas conviés .
Dans cette discipline, on parle de lutte avec frappe, ce qui nous sert de transition en direction de la Boxe, autre discipline qui nous a valu des lauriers : Mbarrik Fall, alias Battling Sicky, premier Noir à avoir été champion du monde des POIDS LOURDS, avait aiguisé l’appétit, l’amour pour le sport noble, la Boxe nonobstant l’éloignement de son champ d’évolution(USA) ; à Saint-Louis, ce flambeau allumé par le Guet NDarien fut un moment entretenu par Macodé Keita alias Mouhamed Ali , fils de cet ancien lutteur Edouard Keita : il fut champion du Sénégal, sans oublier Diaw Frazier de Darou et Baye NDao, Buuru de Gaze ; malheureusement la destruction du CDEPS, lieu d’entrainement de ces forcenés , précipita la belle mort de la Boxe saint-louisienne . de l’Espace –jeunes qui supplanta le CDEPS au Bayal , il n’ya qu’un pas que nous allons franchir pour y rejoindre les « damistes » ;qui parle de jeux de dames , épluche assurément des noms devenus immortels : Ndiaye Diouf ( Père du Président Abdou Diouf) dont le nom est immortalisé par une avenue à Darou mais une avenue qui se meurt : l’asphalte étant recouverte de sable ; autres noms de ce sport plus intellectuel que physique , Ahmet Diaw , Ablaye Ndoye ; des pionniers qui ont montré la bonne direction à Asse Malick Diallo devenu GMI( Grand Maitre International) qui nous a valu beaucoup de satisfactions aussi bien au Sénégal que sur le plan international.
Restons avec ces sports moins contraignants physiquement pour évoquer la Pétanque à Saint-Louis : un sport qui a révélé la Renaissance Pétanque de Saint-Louis avec Baye Fally Diéye et Baye Sall qui ont fait une razzia des multiples trophées mis en jeu au Sénégal et dans la sous-région ; pour ne pas léser le Président Lamine Diack , venons en à l’athlétisme : au Stade Wiltord rebaptisé Maitre Babacar Séye, Moussa Fall avait réussi à tisser sa toile d’araignée avant de l’abattre sur l’échiquier national , notamment aux 400 m et aux 800 m ; de jeunes pousses avaient émergé avant de se faner, faute de piste d’entrainement .
Le Judo saint-louisien se confond de nos jours avec le tournoi international de Saint-Louis sous la houlette de Babacar dit MBaye Boye, un tournoi devenu un rendez-vous mondial et qui, chaque année, prend des allures insoupçonnées ; quant au volley ball et au Handball, ils restent les parents pauvres de la famille sportive à Saint-Louis. Pourtant comme en Karaté ou autres Arts martiaux Saint-Louis a donné des Internationaux au Sénégal. En ce qui concerne le Rugby, après une consécration nationale, les Phacochères ont perdu leur défense pour se laisser laminer au fil des rencontres. Le cyclisme avec les frères Poulo de Bango, Saint-Louis avait rivalisé contre la famille Barboza de Dakar.
Enfin, on ne saurait parler de sport saint-louisien sans évoquer le rôle incontournable d’hommes sans lesquels le spectacle ne serait jamais garanti :il s’agit des Arbitres : Baye Diakhaté , Petit Diéye, Oumar Diouck, Saliou Sarr et récemment Pape Moussa Diakhaté ont vu l’écusson FIFA collé à leur poitrine : ils ont été Arbitres internationaux. Aujourd’hui la CRA de Saint-Louis sous la direction de Ma Diop continue d’assurer cette flamme jadis allumée par les aînés.
Terminons notre randonnée intellectuelle par les Régates : ce sont des moments de communion, de rivalité. Les régates demeurent, à n’en pas douter, des moments de symbiose de la culture saint-louisienne et du sport nautique. Ce sont des moments où Saint-Louis vibre dans tous ses états : Elégance rime avec Ambiance et Puissance à des heures vespérales aux berges du Fleuve Sénégal.
Le passé et le présent déclinés ou passés en revue, que dire du futur du sport saint-louisien ? Déjà au fil de mon exposé, vous aurez senti le rôle prépondérant joué par les fils de NDar ; aujourd’hui excepté Khadim Ndiaye , originaire de Louga et ancien joueur de la Linguère, aucun saint-louisien ne figure en équipe nationale alors qu’aux Jeux de l’Amitié en 1963 ils étaient 8 titulaires : Lamine Koura, Yérim Diagne , Domingo Mendy , Souleymane Jules Diop , Cheikh Thioune , Youssou NDiaye , Abdoulaye Diop Pelé et Yatma Diouck ; 08 Saint-Louisiens complétés par Bouba Diakhaw , Mamadou Samassa et DembaThioye . Al’image du football saint-louisien, les autres disciplines se meurent progressivement à l’exception du Basket.
Cependant, avec la construction du stade de Médina, avec l’émergence de Centres de Formation comme Saint-Louis Foot Center, Médina, Lappu NDer, la résurrection des Almamys, l’ambition affichée de l’Athlétic , de Jokko, d’Olympique,… nous osons espérer et entrevoir des lendemains enchanteurs . Il s’agira pour les techniciens saint-louisiens de se mettre au travail en s’impliquant, en étudiant pour acquérir les parchemins et diplômes requis pour l’équipement d’un CV, seul document idoine , aujourd’hui capable d’assurer un emploi dans le domaine sportif : le professionnalisme a ses exigences ; mieux, que l’on laisse le temps aux entraineurs pour asseoir un travail durable , solide, condition sine qua non de la réussite.
Soyons optimistes car les talents sont là, les infrastructures sortent de terre, la volonté est affiché et il suffit de la transformer en actes ; en pluspour asseoir la sécurité des Basketteurs saint-Louisiens , il faudra la réfection du stade Joseph Gaye ; les hommes politiques doivent savoir être au service des populations en général, des sportifs en particulier par des actes relatifs à la construction de terrains dans l’espace communal de Saint-Louis ; en plus, il faudra fractionner les besoins en accordant une priorité à certains secteurs ; puis que chacun des dirigeants accepte de taire son égo en prenant conscience de ses limites et de ses objectifs :par exemple reverser les meilleurs éléments de son Club à l’ équipe-fanion ; si les Saint-Louis s’unissent autour de l’essentiel, ils pourront soulever des montagnes et raviver cette flamme déjà éteinte.
Pour ce faire il suffit également de reprendre cette incontournable démarche consistant à s’appuyer sur l’UASSU qui servait de terreau pour l’éclosion de talents qui alimentaient les clubs civils. Avec cette précieuse collaboration entre clubs civils et l’UASSU on pourrait régler les problèmes d’effectif par exemple avec lequel le football féminin, sous le magistère du coach Bassouaré Diaby, est confronté à Saint-Louis ; Mieux, grâce à la proximité d’une nouvelle mamelle, l’UGB, les chances de performance s’élargissent pour tous les clubs ambitieux. Alors, le spectacle et les résultats faciliteraient l’arrivée de Mécènes et de sponsors devenus aujourd’hui exigeants .Qui ne se rappelle pas ces joutes épiques et mémorables qui opposaient jadis les différents lycées de Saint-Louis, les Mercredis après midi au stade Wiltord ? « A mi-chemin quand on ne sait plus où aller, il faut retourner au point de départ » nous conseille l’adage .Alors prions pour la résurrection de l’UASSU qui pourrait être une rampe de lancement pour nos différents clubs.
Pour terminer, je dirai Merci à l’ANPS, mais au-delà de cette association de sommités intellectuelles, je voudrais rendre hommage à tous ces illustres hommes de presse sportive dont les éclaireurs Paté Fall Diéye, Abdoulaye Diaw , Abdoulaye Niang, Alioune Badara Diagne Golbert, Doudou Diéne ont semé ce goût du micro à des générations servant de relais entre le spectacle et les auditeurs . L’espoir est permis avec l’éclosion de ces voix suaves qui ne cessent de nous bercer pendant les Navétanes ; à titre d’illustration quelques noms devenus aujourd’hui populaires comme Cheikh Ndiaye, Fara Sylla, Aminata Ba et Adama Sall de DUNYA ;surtout ce dernier dont la voix promet un avenir radieux : en effet Adama Sall est aussi bien à l’aise dans la langue de Molière que dans celle de Kocc Barma ; à ceux-là s’ajoutent Naby Sylla de RFM , Baye Diagne de Téranga ,Thialaw Diouf et le Président Ibrahima Diarra de la RTS.
Cette décentralisation du Gala de l’ANPS à Saint-Louis nous invite à comprendre que l’épanouissement du sport est tributaire de l’existence d’une bonne Presse Sportive.
Concluons, chers invités, par ces mots du philosophe latin, Cicéron qui exhortait ses compatriotes en ces termes : « Acta non Verba » autrement dit « Agissons dans la patience au lieu de parler à la hâte ».
Mes derniers mots seront empreints de prières à l’aube de ce nouvel an : que 2013 apporte Santé et prospérité à ces anciennes gloires afin que ces sages sportifs continuent à nous prodiguer des conseils utiles et précieux quotidiennement.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Oumar Kandé
Professeur de Lettres Classiques
Coordonnateur du Comité « ALLEZ CASA » de Saint-Louis