Les femmes de Thiamene, un petit village au nord du Sénégal, gagnent leur vie en cueillant des fruits de baobab sauvages et en vendant du lait de leurs vaches.
Mais leurs revenus ont chuté depuis que Senhuile, une entreprise agroalimentaire italienne-sénégalaise, a pris les terres environnantes il y a cinq ans, bloquant leurs chemins vers le marché local et le fleuve, et pulvérisant des pesticides qui affectent leurs troupeaux.
"La vie ici est précaire, surtout pour les femmes", a dit Fatimata Sow, âgée de 42 ans, regardant le vaste paysage de terrains secs parsemés de souches d'arbres.
Alors que les hommes de sa communauté font des grands travaux agricoles, ce sont les femmes qui s’occupent des jardins et élèvent des animaux qui nourrissent les familles.
"Le malheur et la souffrance que nous avons vécus de l'impact de Senhuile est difficile à exprimer", a déclaré Sow.
Vittoria Graziani, porte-parole de l'actionnaire majoritaire de Senhuile Tampieri Group, a dit à la Fondation Thomson Reuters en décembre que la population locale avait signé des accords avec l’entreprise - ce que les villageois démentent - et que Senhuile était ouvert à écouter leurs préoccupations.
Le travail féminin est essentiel pour des communautés rurales comme celle de Fatimata Sow, mais les femmes sont souvent les premières à subir des conflits fonciers, qui sont courants en Afrique de l'Ouest où des lois sont incompatibles avec des traditions locales.
Maintenant les femmes Sénégalaises se défendent. Quatre jeunes codeuses ont crée une application mobile pour aider des femmes à acheter des terres et des groupes de la société civile rassemblent des villageoises pour résister aux entreprises multinationales.
«Avant, il était inconcevable que des femmes prennent des décisions concernant la terre aux niveaux local et national, » a déclaré Solange Bandiaky-Badji, directrice régionale à l'Initiative des droits et ressources aux États-Unis (RRI).
«Maintenant, les femmes s'organisent en vue du changement », a-t-elle ajouté.
LA RESISTANCE
Au Sénégal, la loi stipule que la majorité grande partie des terres appartiennent à l'État, bien que des occupants puissent acheter des documents de propriété. Dans la pratique, surtout dans les zones rurales, le droit coutumier domine et les communautés décident qui peut utiliser la terre.
Alors que les femmes au Sénégal représentent la moitié de la main-d'œuvre agricole, seulement une sur 20 possède des terres, selon les données des Nations Unies.
Dans une grande partie de l'Afrique subsaharienne, la tradition dicte que des femmes ne sont pas autorisées à hériter de la terre et ne peuvent y accéder que par leurs pères ou leurs maris. En plus, les parcelles qui leur sont accordées sont souvent les moins productives.
Mais Boury Tounkara, jeune codeuse dans la ville de Saint-Louis, est en train de développer une application mobile avec trois collègues pour lutter contre la discrimination fondée sur le sexe dans le foncier.
L’application permettra aux femmes de commencer le processus d'achat sans s'identifier, réduisant le risque de discrimination.
"Nous entendons parler de ces problèmes tout le temps", a dit Tounkara. Elle a rendu visite aux communautés près de la réserve de Ndiael, où se trouve Thiamene, pour demander aux femmes ce qui pourrait les aider.
"On voit toujours des hommes qui créent des applications mobile alors qu’on en a pensé, pourquoi pas nous?"
Des juristes travaillent également avec la société civile pour aider des femmes à comprendre leurs droits fonciers et à obtenir une reconnaissance légale.
"Ce n'est pas seulement un problème pour des femmes", a déclaré Yande Ndiaye de l'Association des juristes sénégalaises (AJS). «C'est une question de développement durable et de sécurité alimentaire.»
Mais leurs revenus ont chuté depuis que Senhuile, une entreprise agroalimentaire italienne-sénégalaise, a pris les terres environnantes il y a cinq ans, bloquant leurs chemins vers le marché local et le fleuve, et pulvérisant des pesticides qui affectent leurs troupeaux.
"La vie ici est précaire, surtout pour les femmes", a dit Fatimata Sow, âgée de 42 ans, regardant le vaste paysage de terrains secs parsemés de souches d'arbres.
Alors que les hommes de sa communauté font des grands travaux agricoles, ce sont les femmes qui s’occupent des jardins et élèvent des animaux qui nourrissent les familles.
"Le malheur et la souffrance que nous avons vécus de l'impact de Senhuile est difficile à exprimer", a déclaré Sow.
Vittoria Graziani, porte-parole de l'actionnaire majoritaire de Senhuile Tampieri Group, a dit à la Fondation Thomson Reuters en décembre que la population locale avait signé des accords avec l’entreprise - ce que les villageois démentent - et que Senhuile était ouvert à écouter leurs préoccupations.
Le travail féminin est essentiel pour des communautés rurales comme celle de Fatimata Sow, mais les femmes sont souvent les premières à subir des conflits fonciers, qui sont courants en Afrique de l'Ouest où des lois sont incompatibles avec des traditions locales.
Maintenant les femmes Sénégalaises se défendent. Quatre jeunes codeuses ont crée une application mobile pour aider des femmes à acheter des terres et des groupes de la société civile rassemblent des villageoises pour résister aux entreprises multinationales.
«Avant, il était inconcevable que des femmes prennent des décisions concernant la terre aux niveaux local et national, » a déclaré Solange Bandiaky-Badji, directrice régionale à l'Initiative des droits et ressources aux États-Unis (RRI).
«Maintenant, les femmes s'organisent en vue du changement », a-t-elle ajouté.
LA RESISTANCE
Au Sénégal, la loi stipule que la majorité grande partie des terres appartiennent à l'État, bien que des occupants puissent acheter des documents de propriété. Dans la pratique, surtout dans les zones rurales, le droit coutumier domine et les communautés décident qui peut utiliser la terre.
Alors que les femmes au Sénégal représentent la moitié de la main-d'œuvre agricole, seulement une sur 20 possède des terres, selon les données des Nations Unies.
Dans une grande partie de l'Afrique subsaharienne, la tradition dicte que des femmes ne sont pas autorisées à hériter de la terre et ne peuvent y accéder que par leurs pères ou leurs maris. En plus, les parcelles qui leur sont accordées sont souvent les moins productives.
Mais Boury Tounkara, jeune codeuse dans la ville de Saint-Louis, est en train de développer une application mobile avec trois collègues pour lutter contre la discrimination fondée sur le sexe dans le foncier.
L’application permettra aux femmes de commencer le processus d'achat sans s'identifier, réduisant le risque de discrimination.
"Nous entendons parler de ces problèmes tout le temps", a dit Tounkara. Elle a rendu visite aux communautés près de la réserve de Ndiael, où se trouve Thiamene, pour demander aux femmes ce qui pourrait les aider.
"On voit toujours des hommes qui créent des applications mobile alors qu’on en a pensé, pourquoi pas nous?"
Des juristes travaillent également avec la société civile pour aider des femmes à comprendre leurs droits fonciers et à obtenir une reconnaissance légale.
"Ce n'est pas seulement un problème pour des femmes", a déclaré Yande Ndiaye de l'Association des juristes sénégalaises (AJS). «C'est une question de développement durable et de sécurité alimentaire.»
CHANGEMENT DE PAYSAGE
En 2012, le gouvernement sénégalais a loué affecté 20 000 hectares de terres au producteur de légumes biocarburants industriels Senhuile à Ndiael, où il y a 37 villages dont Thiamene.
La vaste région, sans routes ni infrastructures, était l'une des dernières zones dans le nord du Sénégal où des éleveurs pouvaient conduire leurs troupeaux.
Alors que Graziani a dit Senhuile a donné des emplois et de l'infrastructure à la population locale, les villageois disent que la société n’a apporté que du mal. Après avoir rencontré une résistance féroce, l’entreprise s’est retirée de la zone la plus proche de leurs maisons.
"Ce sont les femmes qui ont dit non à l’avancement de l'entreprise", a déclaré Amadou Sow, chef du village de Thiamene. "Depuis le début, elles sont les premières à mener cette lutte."
Mais le fil barbelé et un canal d'irrigation inachevé montrent comment le paysage change à Ndiael.
L'industrialisation et la volonté d’attirer des investissements mettent en péril la vie traditionnelle de tous les agriculteurs, selon des groupes de défense des droits humains.
GÉNÉRATIONS FUTURES
Pour la première fois au Sénégal, des citoyens ont été inclus dans la rédaction d'une loi foncière, disent les activistes.
Un groupe sénégalais a organisé des ateliers à travers le pays encourageant les femmes à partager leurs opinions et à donner leurs points de vue des idées.
«Les femmes ne sont pas habituées à donner leur opinion dans ce type de discussion», a dit Ardo Sow d'Enda Pronat, une organisation qui promeut les droits des communautés rurales.
« Mais après 10 ou 15 minutes elles se sont lancées dans le débat, en disant: 'Nous voulons ceci' ou 'nous ne voulons pas cela'. »
Des experts juridiques disent que bien que la nouvelle loi marque un progrès pour des femmes en principe, il n’est pas certain qu’elle comprenne un plan de mise en œuvre.
Fatimata Sow et les autres femmes de Ndiael ne comptent pas sur la loi pour les aider.
L'année dernière elles ont récupéré une petite parcelle de terrain de Senhuile en construisant des barrières en bouts de bois et en plantant de la pastèque.
Surtout, ces femmes s'inquiètent pour leurs enfants.
"Depuis le temps immémorial, nous ne connaissons que cet endroit", a dit Diariy Sow, une femme âgée dans le village. "C'est là que nos générations futures doivent être."
Par Nellie PEYTON
(Thomson Reuters Foundation)
http://news.trust.org/item/20170116140527-292vm/
En 2012, le gouvernement sénégalais a loué affecté 20 000 hectares de terres au producteur de légumes biocarburants industriels Senhuile à Ndiael, où il y a 37 villages dont Thiamene.
La vaste région, sans routes ni infrastructures, était l'une des dernières zones dans le nord du Sénégal où des éleveurs pouvaient conduire leurs troupeaux.
Alors que Graziani a dit Senhuile a donné des emplois et de l'infrastructure à la population locale, les villageois disent que la société n’a apporté que du mal. Après avoir rencontré une résistance féroce, l’entreprise s’est retirée de la zone la plus proche de leurs maisons.
"Ce sont les femmes qui ont dit non à l’avancement de l'entreprise", a déclaré Amadou Sow, chef du village de Thiamene. "Depuis le début, elles sont les premières à mener cette lutte."
Mais le fil barbelé et un canal d'irrigation inachevé montrent comment le paysage change à Ndiael.
L'industrialisation et la volonté d’attirer des investissements mettent en péril la vie traditionnelle de tous les agriculteurs, selon des groupes de défense des droits humains.
GÉNÉRATIONS FUTURES
Pour la première fois au Sénégal, des citoyens ont été inclus dans la rédaction d'une loi foncière, disent les activistes.
Un groupe sénégalais a organisé des ateliers à travers le pays encourageant les femmes à partager leurs opinions et à donner leurs points de vue des idées.
«Les femmes ne sont pas habituées à donner leur opinion dans ce type de discussion», a dit Ardo Sow d'Enda Pronat, une organisation qui promeut les droits des communautés rurales.
« Mais après 10 ou 15 minutes elles se sont lancées dans le débat, en disant: 'Nous voulons ceci' ou 'nous ne voulons pas cela'. »
Des experts juridiques disent que bien que la nouvelle loi marque un progrès pour des femmes en principe, il n’est pas certain qu’elle comprenne un plan de mise en œuvre.
Fatimata Sow et les autres femmes de Ndiael ne comptent pas sur la loi pour les aider.
L'année dernière elles ont récupéré une petite parcelle de terrain de Senhuile en construisant des barrières en bouts de bois et en plantant de la pastèque.
Surtout, ces femmes s'inquiètent pour leurs enfants.
"Depuis le temps immémorial, nous ne connaissons que cet endroit", a dit Diariy Sow, une femme âgée dans le village. "C'est là que nos générations futures doivent être."
Par Nellie PEYTON
(Thomson Reuters Foundation)
http://news.trust.org/item/20170116140527-292vm/