Mariem Mint Mohamed Fadel Ould Dah a accompagné son époux à Paris, venu assister au sommet sur le financement des économies africaines. Elle en a profité pour discuter avec Brigitte Macron de ses combats.
• Ancien ministre
Née en 1980 à Atar, dans la région de l’Adrar, Mariem Dah a quatre sœurs et un frère. Son père, Mohamed Fadel Ould Dah, est un ancien militant du Mouvement national démocratique (MND, un parti de gauche), très respecté dans tous les milieux politiques.
Cet avocat a occupé de nombreuses fonctions : il fut ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique du président Mohamed Khouna Ould Haidalla, ambassadeur dans de nombreux pays arabes (Irak, Syrie, Jordanie, Maroc…), puis conseiller de Maaouiya Ould Taya. Il est aujourd’hui retraité.
• Étudiante à Damas
« J’ai grandi dans une famille très ouverte d’esprit », confie-t-elle. Mariem Dah a beaucoup voyagé dans son enfance, au gré des missions diplomatiques de son père.
Elle a été scolarisée en Syrie, où ce dernier était alors en poste. Puis, elle s’est inscrite en 1999 à la Faculté de médecine dentaire de Damas, dont elle est sortie diplômée en 2004.
• Rencontre
Retour en 2003. Encore étudiante, elle séjourne en Mauritanie afin de préparer son futur recrutement dans l’armée. À l’état-major, où elle vient préparer des papiers administratifs, elle rencontre Mohamed Ould Ghazouani, alors commandant du Bataillon blindé.
Ils se sont depuis mariés et ont eu trois fils, de 16, 13 et 7 ans. Mohamed Ould Ghazouani a trois filles issues d’un premier mariage.
• Grandes familles soufies
Avant leur rencontre, et bien que les deux futurs époux ne se soient jamais croisés, les familles entretenaient déjà des liens étroits de longue date.
Cheikh Mohamed Ahmed Ould El Ghazouani, le défunt père du futur président, était le chef d’une grande confrérie soufie (courant ésotérique et mystique de l’islam) de l’est de la Mauritanie et comptait des milliers d’adeptes.
Mariem Dah est elle aussi issue d’une grande famille soufie. Son grand-père maternel en était une figure très respectée.
• Dentiste militaire
Une fois diplômée, elle rentre s’installer à Nouakchott et exerce comme dentiste militaire durant un an. Elle devient ainsi fonctionnaire de l’État.
Deux ans plus tard, en 2006, elle ouvre son propre cabinet, avant d’intégrer l’Office national de la médecine du travail.
• Différence
En 2008, naît son second enfant, Fadel, qui porte le prénom de son père. Le sachant différent « je déteste le terme de handicap », précise-t-elle, Mariem Dah entame un parcours du combattant afin qu’un diagnostic précis soit posé sur la maladie de son fils.
Elle multiplie les allers-retours entre Nouakchott et l’hôpital Necker-Enfants malades de Paris. En vain.
• Cap sur Washington
En 2011, son mari est chef d’état-major depuis trois ans lorsqu’elle décide de partir aux États-Unis afin de consulter d’autres médecins pour son fils.
Elle intègre l’ambassade de Mauritanie à Washington, en tant que première conseillère et enchaîne sans relâche les rendez-vous médicaux jusqu’à ce qu’on puisse lui dire avec certitude que son enfant souffre d’une maladie génétique très rare, liée à l’autisme.
• Combat d’une vie
En 2018, elle rentre à Nouakchott et se lie via un groupe Whatsapp à d’autres femmes, elles aussi mères d’enfants autistes. Ce trouble neurodéveloppemental est très tabou en Mauritanie.
Elle crée avec une amie la première Association des enfants autistes de ce pays puis, avec un financement émirati, elle ouvre le Centre Zayed qui leur dispense des soins (éducation spécialisée, orthophonie, ergothérapie, kinésithérapie…) et accompagne leurs parents. Cette structure offre également des diagnostics gratuits.
• Loin de la politique
Première dame depuis l’investiture de son époux, en août 2019, elle a délégué la gestion du Centre Zayed, mais continue de recevoir trois fois par an personnellement les familles.
Toujours à distance de la vie politique, elle projette d’ouvrir un grand établissement, qui pourrait, non seulement, accueillir les enfants autistes, mais aussi trisomiques et aveugles.
• Rendez-vous à l’Élysée
Le 20 mai, elle s’est notamment entretenue au sujet de son combat avec Brigitte Macron, elle-même engagée sur les questions liées au handicap, qu’elle a pris l’initiative de solliciter.
Elle s’était rendue pour la première fois à l’Elysée trois jours plus tôt, afin de prendre part au dîner offert par Emmanuel Macron aux présidents et chefs de gouvernement, en marge du sommet sur le financement des économies africaines.
Jeune afrique
• Ancien ministre
Née en 1980 à Atar, dans la région de l’Adrar, Mariem Dah a quatre sœurs et un frère. Son père, Mohamed Fadel Ould Dah, est un ancien militant du Mouvement national démocratique (MND, un parti de gauche), très respecté dans tous les milieux politiques.
Cet avocat a occupé de nombreuses fonctions : il fut ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique du président Mohamed Khouna Ould Haidalla, ambassadeur dans de nombreux pays arabes (Irak, Syrie, Jordanie, Maroc…), puis conseiller de Maaouiya Ould Taya. Il est aujourd’hui retraité.
• Étudiante à Damas
« J’ai grandi dans une famille très ouverte d’esprit », confie-t-elle. Mariem Dah a beaucoup voyagé dans son enfance, au gré des missions diplomatiques de son père.
Elle a été scolarisée en Syrie, où ce dernier était alors en poste. Puis, elle s’est inscrite en 1999 à la Faculté de médecine dentaire de Damas, dont elle est sortie diplômée en 2004.
• Rencontre
Retour en 2003. Encore étudiante, elle séjourne en Mauritanie afin de préparer son futur recrutement dans l’armée. À l’état-major, où elle vient préparer des papiers administratifs, elle rencontre Mohamed Ould Ghazouani, alors commandant du Bataillon blindé.
Ils se sont depuis mariés et ont eu trois fils, de 16, 13 et 7 ans. Mohamed Ould Ghazouani a trois filles issues d’un premier mariage.
• Grandes familles soufies
Avant leur rencontre, et bien que les deux futurs époux ne se soient jamais croisés, les familles entretenaient déjà des liens étroits de longue date.
Cheikh Mohamed Ahmed Ould El Ghazouani, le défunt père du futur président, était le chef d’une grande confrérie soufie (courant ésotérique et mystique de l’islam) de l’est de la Mauritanie et comptait des milliers d’adeptes.
Mariem Dah est elle aussi issue d’une grande famille soufie. Son grand-père maternel en était une figure très respectée.
• Dentiste militaire
Une fois diplômée, elle rentre s’installer à Nouakchott et exerce comme dentiste militaire durant un an. Elle devient ainsi fonctionnaire de l’État.
Deux ans plus tard, en 2006, elle ouvre son propre cabinet, avant d’intégrer l’Office national de la médecine du travail.
• Différence
En 2008, naît son second enfant, Fadel, qui porte le prénom de son père. Le sachant différent « je déteste le terme de handicap », précise-t-elle, Mariem Dah entame un parcours du combattant afin qu’un diagnostic précis soit posé sur la maladie de son fils.
Elle multiplie les allers-retours entre Nouakchott et l’hôpital Necker-Enfants malades de Paris. En vain.
• Cap sur Washington
En 2011, son mari est chef d’état-major depuis trois ans lorsqu’elle décide de partir aux États-Unis afin de consulter d’autres médecins pour son fils.
Elle intègre l’ambassade de Mauritanie à Washington, en tant que première conseillère et enchaîne sans relâche les rendez-vous médicaux jusqu’à ce qu’on puisse lui dire avec certitude que son enfant souffre d’une maladie génétique très rare, liée à l’autisme.
• Combat d’une vie
En 2018, elle rentre à Nouakchott et se lie via un groupe Whatsapp à d’autres femmes, elles aussi mères d’enfants autistes. Ce trouble neurodéveloppemental est très tabou en Mauritanie.
Elle crée avec une amie la première Association des enfants autistes de ce pays puis, avec un financement émirati, elle ouvre le Centre Zayed qui leur dispense des soins (éducation spécialisée, orthophonie, ergothérapie, kinésithérapie…) et accompagne leurs parents. Cette structure offre également des diagnostics gratuits.
• Loin de la politique
Première dame depuis l’investiture de son époux, en août 2019, elle a délégué la gestion du Centre Zayed, mais continue de recevoir trois fois par an personnellement les familles.
Toujours à distance de la vie politique, elle projette d’ouvrir un grand établissement, qui pourrait, non seulement, accueillir les enfants autistes, mais aussi trisomiques et aveugles.
• Rendez-vous à l’Élysée
Le 20 mai, elle s’est notamment entretenue au sujet de son combat avec Brigitte Macron, elle-même engagée sur les questions liées au handicap, qu’elle a pris l’initiative de solliciter.
Elle s’était rendue pour la première fois à l’Elysée trois jours plus tôt, afin de prendre part au dîner offert par Emmanuel Macron aux présidents et chefs de gouvernement, en marge du sommet sur le financement des économies africaines.
Jeune afrique