Chers compatriotes bénéficiant de belles images de photographes Sénégalais,
Comme nous le savons tous ici au Sénégal, la nomination civile ou militaire, relève de la compétence du Président de la République, élu à l’issue des suffrages des SENEGALAIS. Un migrant, photographe pour certains, exerce notre domaine de compétence au sein de notre palais de la République. Mahtar Licka, un des pionniers de la photographie du Sénégal, rédige : « c’est un outrage et une trahison à l’égard de toute notre corporation».
Un autre SENEGALAIS pour se faire entendre, a montré également son mécontentement sur cet amer constat. «Je suis en droit de demander quelle incompétence peut-on reprocher aux photographes sénégalais pour les déresponsabiliser du service de la Présidence au profit d’un expatrié qui n’est pas, loin s’en faut, mieux indiqué que nos photographes pour proposer au monde les images du chef de notre Etat? C’est quasiment une affaire de souveraineté nationale» a fait savoir Boubacar Touré Mandémory, un autre pionnier de la photographie, pour ne citer que lui.
Dans notre pays, qui regorge tellement de «jeunes» talents photographes sérieux et disciplinés. Pourquoi un migrant? Que reproche-t-on aux talentueux photographes très respectés qui font la fierté du pays ?
L’emploi des jeunes Sénégalais occupe une place très importante dans le programme des candidats à la course vers la présidence. Les photographes talentueux, disciplinés et sérieux ne font-ils pas partie de l’emploi des jeunes dans ce pays ? La reconnaissance de talents locaux pour un chef d’Etat, devrait être une préoccupation majeure pour ceux qui nous gouvernent.
Les photographes Sénégalais sont unis pour combattre ce mépris affiché envers leur corporation.
Ce combat est légitime. Les photographes patriotes sont aussi concernés par l’emploi des jeunes. Il est important de rappeler qu’aucun candidat ne peut vaincre une élection présidentielle sans l’image photographique.
Chers compatriotes consommateurs des nos belles images photographiques : qui dans ce pays souhaiterait que le chef de l’Etat du Sénégal nomme des Français migrants ministres dans notre pays ? Nous photographes SENEGALAIS, nous avons décidé de combattre le recrutement d’un photographe immigré moins talentueux que ceux du pays. Le Boycott de la campagne du président est déjà lancé. Nous invitons toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais à nous soutenir dans ce combat noble, légitime et historique.
Mieux vaut une bonne photo floue qu’une mauvaise photo nette. La puissance d’un pays, c’est l’image! L’ordre et l’harmonie règnent dans la nature. Etudions ensemble ce qui fait bouger le monde. La Présidence ne doit pas chercher qu’une personne avec un appareil photo. Evitons le piège de l’académie. Valorisons l’image du pays.
La photographie est la révolution du langage universel qui ne se traduit pas. Dans l’histoire du Sénégal et du monde, aucun chef d’Etat n’a été boycotté par des photographes. Ce constat amer, montre la marginalisation de talentueux photographes SENEGALAIS disciplinés et sérieux qui font la fierté de tout un peuple.
Ce plaidoyer n’est pas pour chercher une place au soleil. Au contraire, c’est de dévoiler l’amertume du Maitre de la photographe africaine, particulièrement sénégalaise.
Dans son mémoire, Amadou Bâ, journaliste et chercheur, écrit. «Le Sénégal peut se targuer d'une longue tradition photographique. L'outil photographique y fit son apparition peu de temps après son invention en 1839. (…) Après une rapide appropriation par les élites locales, la pratique a connu des mutations profondes au fil des époques. (…) A ses débuts au Sénégal, la photographie est principalement l'apanage des colons. Suivant leurs activités professionnelles, militaires, évangélistes et civils (explorateurs scientifiques, commerçants, industriels, fonctionnaires de l'administration coloniale, aventuriers) s'emploient à enregistrer leurs « premiers contacts » avec l'Afrique par le biais de la photographie. A leurs yeux, la photographie apparaît comme un support incontournable de leur conquête. Les images prises des populations locales dénotent d'une certaine volonté des colonisateurs de témoigner de leurs récits de voyage et de la domination qu'ils exercent sur cette terre africaine et ses habitants. En dépit des appréhensions liées à la nouveauté de l'invention et du fait que « la photographie (est) restée un outil très surveillée qui doit d'abord servir les intérêts coloniaux » (…) Interprètes, tirailleurs et porteurs sont les premiers intermédiaires entre la mission coloniale française et les populations. De fil en aiguille, ces autochtones prennent goût à la pratique de la photographie. Leur collaboration avec l'administration coloniale aidant, ces Sénégalais, qui deviendront les premiers photographes issus du terroir, en ont profité pour faire ou parfaire leur apprentissage. (…) Au Sénégal, la photographie apparaît à Saint-Louis puis à Dakar. Durant toute la période coloniale, elle est restée un outil très surveillé qui devait d'abord servir les intérêts coloniaux en vertu du décret Laval (alors ministre des Colonies) voté en 1934 : le contrôle de la production et la diffusion des films et des disques est strictement réglementé dans toute l'AOF. (…) Il a donc fallu attendre près d'un siècle plus tard pour voir le premier studio tenu par un Sénégalais. Dans les années 1940 Mama Casset, le photographe le plus populaire du pays, installe à la Médina, à Dakar, African Photo. Si Mama Casset est le premier praticien du pays à ouvrir un studio, Meïssa Gaye est par contre le premier photographe du Sénégal, sinon de l'Afrique. Originaire de Saint-Louis comme Mama Casset, Meïssa Gaye ouvre son studio, Tropical Photo, dans la partie nord de l'île en 1945. D'autres pionniers suivront.»
Cheikh Anta Diop a fait savoir «le moment est venu de tirer les conclusions pratiques de tant d’années d’études des problèmes africains, de les ramasser en formules aussi claires que possible, afin de faciliter leur utilisation.»
Mamadou Gomis
Président de la Fédération Africaine sur l’Art Photographique (FAAP)
Comme nous le savons tous ici au Sénégal, la nomination civile ou militaire, relève de la compétence du Président de la République, élu à l’issue des suffrages des SENEGALAIS. Un migrant, photographe pour certains, exerce notre domaine de compétence au sein de notre palais de la République. Mahtar Licka, un des pionniers de la photographie du Sénégal, rédige : « c’est un outrage et une trahison à l’égard de toute notre corporation».
Un autre SENEGALAIS pour se faire entendre, a montré également son mécontentement sur cet amer constat. «Je suis en droit de demander quelle incompétence peut-on reprocher aux photographes sénégalais pour les déresponsabiliser du service de la Présidence au profit d’un expatrié qui n’est pas, loin s’en faut, mieux indiqué que nos photographes pour proposer au monde les images du chef de notre Etat? C’est quasiment une affaire de souveraineté nationale» a fait savoir Boubacar Touré Mandémory, un autre pionnier de la photographie, pour ne citer que lui.
Dans notre pays, qui regorge tellement de «jeunes» talents photographes sérieux et disciplinés. Pourquoi un migrant? Que reproche-t-on aux talentueux photographes très respectés qui font la fierté du pays ?
L’emploi des jeunes Sénégalais occupe une place très importante dans le programme des candidats à la course vers la présidence. Les photographes talentueux, disciplinés et sérieux ne font-ils pas partie de l’emploi des jeunes dans ce pays ? La reconnaissance de talents locaux pour un chef d’Etat, devrait être une préoccupation majeure pour ceux qui nous gouvernent.
Les photographes Sénégalais sont unis pour combattre ce mépris affiché envers leur corporation.
Ce combat est légitime. Les photographes patriotes sont aussi concernés par l’emploi des jeunes. Il est important de rappeler qu’aucun candidat ne peut vaincre une élection présidentielle sans l’image photographique.
Chers compatriotes consommateurs des nos belles images photographiques : qui dans ce pays souhaiterait que le chef de l’Etat du Sénégal nomme des Français migrants ministres dans notre pays ? Nous photographes SENEGALAIS, nous avons décidé de combattre le recrutement d’un photographe immigré moins talentueux que ceux du pays. Le Boycott de la campagne du président est déjà lancé. Nous invitons toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais à nous soutenir dans ce combat noble, légitime et historique.
Mieux vaut une bonne photo floue qu’une mauvaise photo nette. La puissance d’un pays, c’est l’image! L’ordre et l’harmonie règnent dans la nature. Etudions ensemble ce qui fait bouger le monde. La Présidence ne doit pas chercher qu’une personne avec un appareil photo. Evitons le piège de l’académie. Valorisons l’image du pays.
La photographie est la révolution du langage universel qui ne se traduit pas. Dans l’histoire du Sénégal et du monde, aucun chef d’Etat n’a été boycotté par des photographes. Ce constat amer, montre la marginalisation de talentueux photographes SENEGALAIS disciplinés et sérieux qui font la fierté de tout un peuple.
Ce plaidoyer n’est pas pour chercher une place au soleil. Au contraire, c’est de dévoiler l’amertume du Maitre de la photographe africaine, particulièrement sénégalaise.
Dans son mémoire, Amadou Bâ, journaliste et chercheur, écrit. «Le Sénégal peut se targuer d'une longue tradition photographique. L'outil photographique y fit son apparition peu de temps après son invention en 1839. (…) Après une rapide appropriation par les élites locales, la pratique a connu des mutations profondes au fil des époques. (…) A ses débuts au Sénégal, la photographie est principalement l'apanage des colons. Suivant leurs activités professionnelles, militaires, évangélistes et civils (explorateurs scientifiques, commerçants, industriels, fonctionnaires de l'administration coloniale, aventuriers) s'emploient à enregistrer leurs « premiers contacts » avec l'Afrique par le biais de la photographie. A leurs yeux, la photographie apparaît comme un support incontournable de leur conquête. Les images prises des populations locales dénotent d'une certaine volonté des colonisateurs de témoigner de leurs récits de voyage et de la domination qu'ils exercent sur cette terre africaine et ses habitants. En dépit des appréhensions liées à la nouveauté de l'invention et du fait que « la photographie (est) restée un outil très surveillée qui doit d'abord servir les intérêts coloniaux » (…) Interprètes, tirailleurs et porteurs sont les premiers intermédiaires entre la mission coloniale française et les populations. De fil en aiguille, ces autochtones prennent goût à la pratique de la photographie. Leur collaboration avec l'administration coloniale aidant, ces Sénégalais, qui deviendront les premiers photographes issus du terroir, en ont profité pour faire ou parfaire leur apprentissage. (…) Au Sénégal, la photographie apparaît à Saint-Louis puis à Dakar. Durant toute la période coloniale, elle est restée un outil très surveillé qui devait d'abord servir les intérêts coloniaux en vertu du décret Laval (alors ministre des Colonies) voté en 1934 : le contrôle de la production et la diffusion des films et des disques est strictement réglementé dans toute l'AOF. (…) Il a donc fallu attendre près d'un siècle plus tard pour voir le premier studio tenu par un Sénégalais. Dans les années 1940 Mama Casset, le photographe le plus populaire du pays, installe à la Médina, à Dakar, African Photo. Si Mama Casset est le premier praticien du pays à ouvrir un studio, Meïssa Gaye est par contre le premier photographe du Sénégal, sinon de l'Afrique. Originaire de Saint-Louis comme Mama Casset, Meïssa Gaye ouvre son studio, Tropical Photo, dans la partie nord de l'île en 1945. D'autres pionniers suivront.»
Cheikh Anta Diop a fait savoir «le moment est venu de tirer les conclusions pratiques de tant d’années d’études des problèmes africains, de les ramasser en formules aussi claires que possible, afin de faciliter leur utilisation.»
Mamadou Gomis
Président de la Fédération Africaine sur l’Art Photographique (FAAP)