"Il nous faut, pour une question de fierté africaine et pour l’histoire, une langue continentale universelle", a dit Boubacar Boris Diop.
"Les langues occidentales (anglais ou français) ont la chance de permettre aux différents pays africains de communiquer. Il nous faut sortir de cette impasse, que l’histoire se fasse et que les langues s’affrontent", a-t-il ajouté.
Boubacar Boris Diop co-animait samedi au Club suisse de la presse avec Théo Ananissoh (Togo), Ambroise Kom (Cameroun), Abdelaziz Baraka Saki (Soudan), une conférence sur le thème : "L’écrivain africain face à ses lecteurs".
Selon le dramaturge et essayiste sénégalais, "on ne peut plus servir aux Africains l’argument qu’ils ne pourraient plus se comprendre, s’ils développaient une langue africaine".
Boubacar Boris Diop se dit convaincu que l’un des problèmes de la littérature et du lectorat africains est l’utilisation d’une langue qui leur est étrangère. Il a appelé les pays africains à aller dans le sens du Rwanda qui a fait du Swahili sa langue officielle.
"Les auteurs africains doivent se focaliser sur leur lectorat au premier abord. Lorsqu’on écrit dans notre langue maternelle, tout change, y compris la thématique. J’ai perçu cette différence quand je suis passé au wolof", a souligné l’écrivain Grand Prix littéraire d’Afrique noire, en 2000.
Pour sa part, l’auteur camerounais, Ambroise Kom, a émis une réserve personnelle sur le débat sur le statut de l’écrivain africain. "L’écrivain africain est en quelque sorte une mythologie. J’hésite à parler de la littérature africaine, je préfère dire littérature en Afrique", a-t-il argué.
Selon cet universitaire, "il n’y a pas une véritable industrie du livre dans le continent, encore moins des maisons d’édition, ou même des grands prix littéraires comme cela se fait ailleurs".
"La plupart des auteurs africains sont édités à l’étranger, et le public africain a de grands problèmes pour accéder à ces productions et pour la plupart du temps, ne s’y retrouve pas", a-t-il soutenu.
Cette conférence est organisée par la CENE (Cercle des amis des écrivains noirs engagés), une association de lecteurs basée à Genève qui a décidé de soutenir la littérature africaine.
Sa présidente, Flore Agnès Nda Zoa, fait remarquer que la CENE Littéraire, qui décerne depuis 3 ans un prix littéraire intitulé "Les Afriques", a choisi cette année comme lauréat l’auteur jamaïcain Kei Miller pour son ouvrage "By the Rivers of Babylon".
Le prix d’un montant de 6000 francs suisse, soit 3 millions de francs CFA et une œuvre d’art du peintre sénégalo-suisse, Momar Seck, lui ont été remis par un jury composé d’écrivains professionnels africains, parmi lesquels Théo Ananissoh du Togo, Ambroise Kom du Cameroun, Abdelaziz Baraka Sakin du Soudan et Boubacar Boris Diop du Sénégal.
APS
"Les langues occidentales (anglais ou français) ont la chance de permettre aux différents pays africains de communiquer. Il nous faut sortir de cette impasse, que l’histoire se fasse et que les langues s’affrontent", a-t-il ajouté.
Boubacar Boris Diop co-animait samedi au Club suisse de la presse avec Théo Ananissoh (Togo), Ambroise Kom (Cameroun), Abdelaziz Baraka Saki (Soudan), une conférence sur le thème : "L’écrivain africain face à ses lecteurs".
Selon le dramaturge et essayiste sénégalais, "on ne peut plus servir aux Africains l’argument qu’ils ne pourraient plus se comprendre, s’ils développaient une langue africaine".
Boubacar Boris Diop se dit convaincu que l’un des problèmes de la littérature et du lectorat africains est l’utilisation d’une langue qui leur est étrangère. Il a appelé les pays africains à aller dans le sens du Rwanda qui a fait du Swahili sa langue officielle.
"Les auteurs africains doivent se focaliser sur leur lectorat au premier abord. Lorsqu’on écrit dans notre langue maternelle, tout change, y compris la thématique. J’ai perçu cette différence quand je suis passé au wolof", a souligné l’écrivain Grand Prix littéraire d’Afrique noire, en 2000.
Pour sa part, l’auteur camerounais, Ambroise Kom, a émis une réserve personnelle sur le débat sur le statut de l’écrivain africain. "L’écrivain africain est en quelque sorte une mythologie. J’hésite à parler de la littérature africaine, je préfère dire littérature en Afrique", a-t-il argué.
Selon cet universitaire, "il n’y a pas une véritable industrie du livre dans le continent, encore moins des maisons d’édition, ou même des grands prix littéraires comme cela se fait ailleurs".
"La plupart des auteurs africains sont édités à l’étranger, et le public africain a de grands problèmes pour accéder à ces productions et pour la plupart du temps, ne s’y retrouve pas", a-t-il soutenu.
Cette conférence est organisée par la CENE (Cercle des amis des écrivains noirs engagés), une association de lecteurs basée à Genève qui a décidé de soutenir la littérature africaine.
Sa présidente, Flore Agnès Nda Zoa, fait remarquer que la CENE Littéraire, qui décerne depuis 3 ans un prix littéraire intitulé "Les Afriques", a choisi cette année comme lauréat l’auteur jamaïcain Kei Miller pour son ouvrage "By the Rivers of Babylon".
Le prix d’un montant de 6000 francs suisse, soit 3 millions de francs CFA et une œuvre d’art du peintre sénégalo-suisse, Momar Seck, lui ont été remis par un jury composé d’écrivains professionnels africains, parmi lesquels Théo Ananissoh du Togo, Ambroise Kom du Cameroun, Abdelaziz Baraka Sakin du Soudan et Boubacar Boris Diop du Sénégal.
APS