Déclarés coupables des délits d’association de malfaiteurs, d’assassinat et de vol en réunion, commis au village de Thiamène, localité de la région de Louga , située dans le département de Kébé-mer, Diarga Sow et Amath Sow ont été condamnés hier aux travaux forcés à perpétuité par la cour d’assises de Saint-Louis à l’issue de sa première audience.
Le visage est resté grave tout au long de la première audience de la cour d’assises de Saint-Louis. La mine renfrognée, Diarga Sow a impressionné ces éminents professionnels du droit qui l’interrogeaient sur ce crime crapuleux qu’il a commis au mois de novembre 2011 au village Thiamène avec la complicité d’Amath Sow.
A la barre, Diarga, dans le calme et la sérénité, a expliqué à la cour comment il est parvenu à égorger son patron, en l’occurrence, le vieux berger Assane Diome, à l’aide d’un coupe-coupe. Il a tenu à préciser qu’il est entièrement responsable de cet acte inhumain et que son complice n’a fait que l’aider à faire passer son patron de vie à trépas.
Dans la salle d’audience, on ne cessait de se poser la question de savoir comment Diarga a pu commettre ce crime sans état d’âme et venir reconnaître à la barre les faits qui lui sont reprochés et bien décrits par le médecin-chef du district sanitaire de Kébé-mer dans le certificat de genre de mort.
En effet, il est mentionné dans ce document que le vieux berger Assane Diome est mort suite à une large ouverture béante au niveau du cou. L’homme de l’art a même conclu que c’est consécutif à un égorgement par un objet tranchant.
Diarga n’est pas passé par quatre chemins pour souligner que son complice, Amath Sow, cultivateur, était chargé tout simplement d’administrer à son antagoniste, au cours de cette bagarre, deux coups de gourdin et de lui laisser le soin de trancher la gorge de son patron.
Dans son réquisitoire, l’avocat général Salobé Gningue a rappelé que les faits sont constants et prouvés par le certificat de genre de mort. Mieux, l’accusé a lui-même reconnu avoir provoqué le vieux Assane Diom en subtilisant le jour des faits les biens appartenant à la victime. Il s’agit d’un troupeau de 35 têtes qu’il aurait fait disparaître avant de confisquer le pistolet du défunt. C’est lorsqu’ils se sont retrouvés vers minuit, selon la déclaration de l'accusé, qu’une vive altercation est intervenue entre les protagonistes, à l’issue de laquelle, Diarga, aidé par son complice Amath, a assassiné le vieux berger.
Et le problème est qu’il n’a jusqu’à présent pas regretté le fait de tuer sauvagement celui qui était présenté par les enquêteurs comme son patron.
L’avocat général a laissé entendre que l’accusé a toujours varié dans ses déclarations, précisant qu’il s’agit réellement d’un guet-apens organisé par Diarga et son complice. Ces derniers ont attendu que le patron se retrouve dans les bras de Morphèe pour venir l’assassiner vers minuit et emporter ses bêtes et une importante somme d’argent qu’il avait gardée dans sa chambre. Dix jours après ce crime crapuleux, ils ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt.
Autant de raisons pour lesquelles l’avocat général a requis 20 ans de travaux forcés avant de rappeler que les faits qui sont reprochés aux accusés sont prévus et punis par les articles 280, 281, 287 et 366 du code de procédure pénale. La cour n’a pas suivi les avocats d’Amath Sow, Mes Moustapha Diop et Abdou Dialy Kane, qui ont plaidé pour l’acquittement de leur client et Me Ababacar Sadikh Naham, pour la clémence de la cour en faveur de Diarga Sow.
Mbagni