À l’origine, un télégramme venu d’Ankara
L’affaire commence le 2 juin 2017 lorsqu’un télégramme venu d’Ankara informe Dakar du voyage au Sénégal de Merouane B. et Adel B. M, depuis l’aéroport Atatürk d’Istanbul, par vol TK 595 du 01/06/2017, à 13h35mn, de la compagnie aérienne Turkish Airlines. Les deux « cibles » avaient été appréhendées en Turquie dans une zone de transit généralement empruntée par les combattants djihadistes en partance ou de retour des zones de combats de l’Etat Islamique.
Ce partage d’information fait suite à la décision N°2178 (2014) du Conseil de Sécurité des Nations Unies et aux mesures prises pour empêcher le transit en Turquie de ressortissants tiers (Combattants Terroristes Etrangers - Foreign Terrorist Fighters). Sans perdre de temps, les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC) saisissent le commissariat spécial de l’aéroport Léopold Sédar Senghor et apprennent effectivement que les deux mis en cause sont entrés dans notre pays le 1er juin par le même vol.
Un avis de recherches a immédiatement été lancé et mission a été donnée aux éléments du Groupe de Recherches et d’Interpellations (GRI), en relation avec leurs homologues des autres services, de rechercher et d’interpeller les deux « cibles » ainsi que leurs complices présumés.
La DIC remonte au «taximan»
Les investigations entreprises ont permis de retracer leur séjour à Dakar, avec la collaboration du chauffeur de taxi qui les avait conduits. Ils avaient d’abord voulu descendre dans un hôtel des Mamelles avant de se raviser, pour cause de nuisance sonore contraire aux préceptes de... l’Islam, pour aller à l’hôtel « Cap Ouest »,
qu’ils auraient quitté après une nuitée à cause de la cherté. Ils ont fini par trouver une chambre meublée dans le quartier de Nord Foire puis à l’auberge Mariama, du même quartier.
Parallèlement à ces informations, les enquêteurs « bornent » les télé- phones des deux suspects et découvrent qu’ils ont quitté le Sénégal via le Poste frontalier de Rosso le 12 juin 2017, pour la Mauritanie. La DIC place des «oreilles » tout le long de la frontière et croise les doigts.
Le 9 septembre, vers 17 heures, les deux djihadistes présumés sont interceptés par la police des frontières à Rosso. Lors de leur arrestation, un des suspects a tenté de détruire une carte mémoire de 8 Giga et un répertoire téléphonique sur support papier en arabe. Sans tarder, les éléments du GRI renforcés par la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) se transportent à Saint-Louis pour se faire remettre les intéressés qui étaient escortés par le GMI.
De Cap Ouest à l’auberge Mariama
Dès l’arrivée des suspects à Dakar, leurs documents et appareils ont été remis à la Délégation du renseignement national pour exploitation. Interrogés par la DIC, les mis en cause ont unanimement nié tout lien avec un quelconque mouvement terroriste, alléguant avoir quitté l’Algérie séparément courant 2016, pour faire fortune en Turquie.
Abdel B. M a soutenu être arrivé à Istanbul muni d’un visa de 06 mois valable du 04/04/2016 au 01/10/2016, avec un droit de séjour de 30 jours. Il a travaillé comme employé dans le restaurant à l’enseigne «SAHM», sis Borsa, à 02 heures de route d’Istanbul. Il aurait fortuitement rencontré son compatriote et ami, Merouane B., vendeur de vêtements ambulant, dans la rue à Istanbul et quelques temps après, ils auraient décidé de quitter volontairement la Turquie pour la Mauritanie, via le Sénégal, après une dizaine de jours de tourisme.
Selon ses propos, ils se sont connus trois ans auparavant en Algérie et n’ont jamais été appréhendés pour la police turque. Quant à Merouane B., il a soutenu qu’ils ont grandi ensemble dans la ville de Bachedjerahi, en Algérie, et qu’ils ont bel et bien été arrêtés ensemble chez lui, à Istanbul, après la proclamation de l’Etat d’urgence, et ont été internés pendant 06 mois dans un centre de détention pour migrants illégaux avant d’être expulsés au Sénégal, où le visa d’entrée n’était pas exigé. Il a, par ailleurs, reconnu qu’il n’a plus eu de nouvelles de sa famille restée en Algérie qui l’a reniée suite au message envoyé par la Police turque les accusant, son ami Abdel B. M. et lui, d’être des terroristes ; ce qu’ils ont réfuté.
De drôles de vendeurs de téléphones
Sur le choix porté sur notre pays, ils ont déclaré que l’autre alternative était la République de Guinée. Cependant, ont-il ajouté, trouvant la vie très chère, ils se seraient résolus à partir en Mauritanie. Pour ce second voyage, ils voulaient juste respecter la réglementation en vigueur en Mauritanie qui obligeait tout étranger à quitter au bout d’un séjour de 3 mois, avant de pouvoir bénéficier d’un autre visa d’entrée. Ils n’ont pas pu justifier leur qualité déclarée de vendeurs de téléphones portables à Nouakchott, soutenant qu’ils opéraient dans le marché noir.
En outre, Abdel B. M. a nié toute tentative de destruction de sa carte mémoire contenant des photos souvenirs ou d’hôtels tirées sur le net. Par contre, il a admis avoir voulu détruire le support papier sur lequel il avait noté les numéros de téléphones de ses amis vivant en Syrie ou de ses parents, restés au pays, après qu’il a fini de les enregistrer dans la mémoire de son téléphone.
La découverte de l'horreur
Dans la même veine, ils diront que les annotations dans le bloc-notes et le manuscrit en arabe constituent des prières. Ces « légendes » allaient être réduites en cendres par les résultats des analyses effectuées par la Délégation générale du renseignement.
La carte mémoire d’une capacité de 8 Gigas que le dernier cité avait tenté de détruire au moment de son interpellation, contient entre autres documents, plusieurs photographies de djihadistes en armes à visage découvert ou masqué, parfois sur le théâtre d’opérations ; des corps de personnes mutilées ou déchiquetées manifestement par l’effet d’une bombe ; des combattants paradant à bord de véhicules en plein désert avec des drapeaux de l’Etat Islamique ; d’une explosion filmée en hauteur au milieu d’habitations, des souvenirs de famille, des photos à caractère pornographique, apparemment téléchargées ; plusieurs textes en arabe faisant l’apologie du djihad et du terrorisme en magnifiant le « sacrifice » des martyrs, etc.
L'image de Ben Laden
Quant au téléphone portable appartenant à Merouane B.,il y a été découvert plusieurs photos de combattants en tenue treillis, armés, posant derrière une banderole « La Ilaha Ilalah» (Allah est unique) en arabe et une photographie de Oussama Ben Laden. Les mis en cause ont été interrogés à nouveau séparément sur ces découvertes. Merouane B. n’a reconnu, selon ses dires, dans la carte mémoire qu’un certain Z, qui serait un voisin algérien, étudiant à l’époque.
Sur les fichiers trouvés dans son téléphone, il a déclaré ne pas connaître les combattants qui y figurent, alléguant laconiquement qu’ils proviennent sûrement de téléchargements automatiques et à son insu sur son appareil, par Bluetooth. Son argumentaire ne saurait prospérer car les propriétés de ces photos révèlent qu’elles ont été partagées via l’application « Telegram », la messagerie préférée des djihadistes (...).
A. B. M. a soutenu que les images retrouvées dans sa carte mémoire ont été téléchargées par lui-même sur Internet notamment une photo présentant trois martyrs avec un texte en arabe louant leurs faits d’armes dont un attentat perpétré par l’un d’eux et qui a causé la mort de 180 chiites en Irak. Il a, par contre, reconnu que sur l’une des photos, figurent des combattants de l’armée syrienne libre, amis à l’une de ses connaissances de nationalité syrienne, vivant en Turquie.
Les mis en cause ont été confrontés notamment sur la date à laquelle ils ont fait connaissance ; leur éventuelle arrestation puis placement dans un centre de rétention en Turquie pendant 6 mois et enfin la saisine de la Police algérienne par son homologue turque, pour signaler leur supposé statut de terroristes.
A cet effet, le nommé Merouane B. a maintenu qu’ils ont grandi ensemble à Alger contrairement à Adel B. M. qui avait soutenu qu’ils s’étaient connus il y a de cela trois ans en Algérie. Ce dernier a finalement confirmé les propos de son acolyte, alléguant sans convaincre qu’ils étaient restés près de trois ans sans se voir, avant de se retrouver fin 2016 en Turquie. Dans la même veine, il a admis qu’ils avaient effectivement été arrêtés et incarcérés en Turquie,arguant qu’il considérait cette détention comme arbitraire cause pour laquelle il l’avait occultée lors de son premier interrogatoire ; de même que les accusations de terroristes portées à leur encontre.
La notice rouge d’Interpol
Par ailleurs, il ressort des vérifications effectuées au niveau du Bureau Central National Interpol de Dakar, que Abel B. M. fait l’objet du mandat d’arrêt N°0441/16 INS AND 0139/16 INS délivré le 04/04/2017, par M. GHABDANE Mohamed Chérif, Juge d’Instruction du 1er Cabinet au Tribunal de El-Harrach, Algérie, pour appartenance à un groupe terroriste opérant à l’étranger. A cet effet, l’avis de diffusion aux fins de recherches et d’arrestation ou Notice rouge Interpol le concernant, a été lancé depuis le 10 juillet 2017. Les autorités algériennes ont été informées par le même canal mais elles n’ont pas encore réagi jusqu’à la clôture de l’enquête.
Interpellé sur ce mandat, il a nié avec véhémence avoir combattu aux côtés d’un quelconque groupe terroriste, soutenant que les autorités policières de son pays se sont uniquement fiées aux signalements de la Police turque dénués de tout fondement. Selon ses propos, Merouane B. et lui n’ont jamais eu l’intention d’aller combattre en Syrie ou dans un autre pays. Personnellement, il n’a jamais fait l’objet d’une enquêtepour faits de terrorisme chez lui en Algérie et voulant éviter une condamnation injuste, ils avaient préféré ne pas être reconduits chez eux.
L’affaire commence le 2 juin 2017 lorsqu’un télégramme venu d’Ankara informe Dakar du voyage au Sénégal de Merouane B. et Adel B. M, depuis l’aéroport Atatürk d’Istanbul, par vol TK 595 du 01/06/2017, à 13h35mn, de la compagnie aérienne Turkish Airlines. Les deux « cibles » avaient été appréhendées en Turquie dans une zone de transit généralement empruntée par les combattants djihadistes en partance ou de retour des zones de combats de l’Etat Islamique.
Ce partage d’information fait suite à la décision N°2178 (2014) du Conseil de Sécurité des Nations Unies et aux mesures prises pour empêcher le transit en Turquie de ressortissants tiers (Combattants Terroristes Etrangers - Foreign Terrorist Fighters). Sans perdre de temps, les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC) saisissent le commissariat spécial de l’aéroport Léopold Sédar Senghor et apprennent effectivement que les deux mis en cause sont entrés dans notre pays le 1er juin par le même vol.
Un avis de recherches a immédiatement été lancé et mission a été donnée aux éléments du Groupe de Recherches et d’Interpellations (GRI), en relation avec leurs homologues des autres services, de rechercher et d’interpeller les deux « cibles » ainsi que leurs complices présumés.
La DIC remonte au «taximan»
Les investigations entreprises ont permis de retracer leur séjour à Dakar, avec la collaboration du chauffeur de taxi qui les avait conduits. Ils avaient d’abord voulu descendre dans un hôtel des Mamelles avant de se raviser, pour cause de nuisance sonore contraire aux préceptes de... l’Islam, pour aller à l’hôtel « Cap Ouest »,
qu’ils auraient quitté après une nuitée à cause de la cherté. Ils ont fini par trouver une chambre meublée dans le quartier de Nord Foire puis à l’auberge Mariama, du même quartier.
Parallèlement à ces informations, les enquêteurs « bornent » les télé- phones des deux suspects et découvrent qu’ils ont quitté le Sénégal via le Poste frontalier de Rosso le 12 juin 2017, pour la Mauritanie. La DIC place des «oreilles » tout le long de la frontière et croise les doigts.
Le 9 septembre, vers 17 heures, les deux djihadistes présumés sont interceptés par la police des frontières à Rosso. Lors de leur arrestation, un des suspects a tenté de détruire une carte mémoire de 8 Giga et un répertoire téléphonique sur support papier en arabe. Sans tarder, les éléments du GRI renforcés par la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) se transportent à Saint-Louis pour se faire remettre les intéressés qui étaient escortés par le GMI.
De Cap Ouest à l’auberge Mariama
Dès l’arrivée des suspects à Dakar, leurs documents et appareils ont été remis à la Délégation du renseignement national pour exploitation. Interrogés par la DIC, les mis en cause ont unanimement nié tout lien avec un quelconque mouvement terroriste, alléguant avoir quitté l’Algérie séparément courant 2016, pour faire fortune en Turquie.
Abdel B. M a soutenu être arrivé à Istanbul muni d’un visa de 06 mois valable du 04/04/2016 au 01/10/2016, avec un droit de séjour de 30 jours. Il a travaillé comme employé dans le restaurant à l’enseigne «SAHM», sis Borsa, à 02 heures de route d’Istanbul. Il aurait fortuitement rencontré son compatriote et ami, Merouane B., vendeur de vêtements ambulant, dans la rue à Istanbul et quelques temps après, ils auraient décidé de quitter volontairement la Turquie pour la Mauritanie, via le Sénégal, après une dizaine de jours de tourisme.
Selon ses propos, ils se sont connus trois ans auparavant en Algérie et n’ont jamais été appréhendés pour la police turque. Quant à Merouane B., il a soutenu qu’ils ont grandi ensemble dans la ville de Bachedjerahi, en Algérie, et qu’ils ont bel et bien été arrêtés ensemble chez lui, à Istanbul, après la proclamation de l’Etat d’urgence, et ont été internés pendant 06 mois dans un centre de détention pour migrants illégaux avant d’être expulsés au Sénégal, où le visa d’entrée n’était pas exigé. Il a, par ailleurs, reconnu qu’il n’a plus eu de nouvelles de sa famille restée en Algérie qui l’a reniée suite au message envoyé par la Police turque les accusant, son ami Abdel B. M. et lui, d’être des terroristes ; ce qu’ils ont réfuté.
De drôles de vendeurs de téléphones
Sur le choix porté sur notre pays, ils ont déclaré que l’autre alternative était la République de Guinée. Cependant, ont-il ajouté, trouvant la vie très chère, ils se seraient résolus à partir en Mauritanie. Pour ce second voyage, ils voulaient juste respecter la réglementation en vigueur en Mauritanie qui obligeait tout étranger à quitter au bout d’un séjour de 3 mois, avant de pouvoir bénéficier d’un autre visa d’entrée. Ils n’ont pas pu justifier leur qualité déclarée de vendeurs de téléphones portables à Nouakchott, soutenant qu’ils opéraient dans le marché noir.
En outre, Abdel B. M. a nié toute tentative de destruction de sa carte mémoire contenant des photos souvenirs ou d’hôtels tirées sur le net. Par contre, il a admis avoir voulu détruire le support papier sur lequel il avait noté les numéros de téléphones de ses amis vivant en Syrie ou de ses parents, restés au pays, après qu’il a fini de les enregistrer dans la mémoire de son téléphone.
La découverte de l'horreur
Dans la même veine, ils diront que les annotations dans le bloc-notes et le manuscrit en arabe constituent des prières. Ces « légendes » allaient être réduites en cendres par les résultats des analyses effectuées par la Délégation générale du renseignement.
La carte mémoire d’une capacité de 8 Gigas que le dernier cité avait tenté de détruire au moment de son interpellation, contient entre autres documents, plusieurs photographies de djihadistes en armes à visage découvert ou masqué, parfois sur le théâtre d’opérations ; des corps de personnes mutilées ou déchiquetées manifestement par l’effet d’une bombe ; des combattants paradant à bord de véhicules en plein désert avec des drapeaux de l’Etat Islamique ; d’une explosion filmée en hauteur au milieu d’habitations, des souvenirs de famille, des photos à caractère pornographique, apparemment téléchargées ; plusieurs textes en arabe faisant l’apologie du djihad et du terrorisme en magnifiant le « sacrifice » des martyrs, etc.
L'image de Ben Laden
Quant au téléphone portable appartenant à Merouane B.,il y a été découvert plusieurs photos de combattants en tenue treillis, armés, posant derrière une banderole « La Ilaha Ilalah» (Allah est unique) en arabe et une photographie de Oussama Ben Laden. Les mis en cause ont été interrogés à nouveau séparément sur ces découvertes. Merouane B. n’a reconnu, selon ses dires, dans la carte mémoire qu’un certain Z, qui serait un voisin algérien, étudiant à l’époque.
Sur les fichiers trouvés dans son téléphone, il a déclaré ne pas connaître les combattants qui y figurent, alléguant laconiquement qu’ils proviennent sûrement de téléchargements automatiques et à son insu sur son appareil, par Bluetooth. Son argumentaire ne saurait prospérer car les propriétés de ces photos révèlent qu’elles ont été partagées via l’application « Telegram », la messagerie préférée des djihadistes (...).
A. B. M. a soutenu que les images retrouvées dans sa carte mémoire ont été téléchargées par lui-même sur Internet notamment une photo présentant trois martyrs avec un texte en arabe louant leurs faits d’armes dont un attentat perpétré par l’un d’eux et qui a causé la mort de 180 chiites en Irak. Il a, par contre, reconnu que sur l’une des photos, figurent des combattants de l’armée syrienne libre, amis à l’une de ses connaissances de nationalité syrienne, vivant en Turquie.
Les mis en cause ont été confrontés notamment sur la date à laquelle ils ont fait connaissance ; leur éventuelle arrestation puis placement dans un centre de rétention en Turquie pendant 6 mois et enfin la saisine de la Police algérienne par son homologue turque, pour signaler leur supposé statut de terroristes.
A cet effet, le nommé Merouane B. a maintenu qu’ils ont grandi ensemble à Alger contrairement à Adel B. M. qui avait soutenu qu’ils s’étaient connus il y a de cela trois ans en Algérie. Ce dernier a finalement confirmé les propos de son acolyte, alléguant sans convaincre qu’ils étaient restés près de trois ans sans se voir, avant de se retrouver fin 2016 en Turquie. Dans la même veine, il a admis qu’ils avaient effectivement été arrêtés et incarcérés en Turquie,arguant qu’il considérait cette détention comme arbitraire cause pour laquelle il l’avait occultée lors de son premier interrogatoire ; de même que les accusations de terroristes portées à leur encontre.
La notice rouge d’Interpol
Par ailleurs, il ressort des vérifications effectuées au niveau du Bureau Central National Interpol de Dakar, que Abel B. M. fait l’objet du mandat d’arrêt N°0441/16 INS AND 0139/16 INS délivré le 04/04/2017, par M. GHABDANE Mohamed Chérif, Juge d’Instruction du 1er Cabinet au Tribunal de El-Harrach, Algérie, pour appartenance à un groupe terroriste opérant à l’étranger. A cet effet, l’avis de diffusion aux fins de recherches et d’arrestation ou Notice rouge Interpol le concernant, a été lancé depuis le 10 juillet 2017. Les autorités algériennes ont été informées par le même canal mais elles n’ont pas encore réagi jusqu’à la clôture de l’enquête.
Interpellé sur ce mandat, il a nié avec véhémence avoir combattu aux côtés d’un quelconque groupe terroriste, soutenant que les autorités policières de son pays se sont uniquement fiées aux signalements de la Police turque dénués de tout fondement. Selon ses propos, Merouane B. et lui n’ont jamais eu l’intention d’aller combattre en Syrie ou dans un autre pays. Personnellement, il n’a jamais fait l’objet d’une enquêtepour faits de terrorisme chez lui en Algérie et voulant éviter une condamnation injuste, ils avaient préféré ne pas être reconduits chez eux.
Cheikh Mbacké Guissé (Libération)