Il ya un an nous quittait le 24 aout 2010 André Guillabert, ancien maire de Saint-Louis. En hommage à son mémoire nous publions ce texte de témoignage de l'Aps.
Les témoignages sont unanimes pour reconnaître à André Guillabert, ancien maire de Saint-Louis décédé mardi à l’âge de 92 ans, son amour profond pour cette ville à laquelle il était si attaché qu’il a choisi d’y finir ses jours.
Il y a seulement quelques jours, alors qu’il était transféré d’urgence à Dakar, le vieil homme a exigé, après être revenu à lui-même, d’être ramené à l’hôpital de Saint-Louis. Une illustration de l’amour sans borne qu’il voue à Saint-Louis.
Son neveu Jean-Jacques Bancal, promoteur touristique dans la capitale du nord, a salué la mémoire du défunt, en relevant son attachement à Saint-Louis. Il a noté que Guillabert, qui a tellement bourlingué à travers le monde, avait finalement pris la résolution de ne plus voyager pour ne pas courir le risque de mourir ailleurs que dans la ville de son cœur.
‘’S’il a réussi sa vie, il a réussi sa mort car il est parti en paix avec lui-même, avec le monde politique sénégalais, avec sa famille et ses amis, dans sa ville de Saint-Louis qu’il aimait tant’’, a déclaré Bancal.
Le plus profond déchirement de Guillabert a été d’avoir été obligé de défendre le transfert de la capitale de Saint-Louis à Dakar. Mais il a su manœuvrer en usant de son influence pour que Saint-Louis puisse bénéficier de compensations.
Son plus fidèle compagnon durant ses dernières années passées à Saint-Louis et non moins camarade de parti, l’ancien journaliste Massamba Niang, estime que son rôle a été prépondérant dans l’érection d’une université à Saint-Louis.
L’ancien maire a aussi permis à la ville de Saint-Louis d’être jumelée à des villes prestigieuses en Afrique et en Europe, autant de pistes de coopération dont l’exploitation ne manquera pas d’avoir des retombées pour les populations saint-louisiennes.
’’Guillabert, qui avait décidé de se retirer de la vie politique avec son ami Senghor, n’en suivait pas moins les évolutions’’, dit Bancal selon qui le seul plaisir du défunt était d’écouter les derniers potins de la politique sénégalaise avec certains de ses amis dont feu Alioune Badara Mbengue, Samba Kor Sarr, etc.
Selon toujours Bancal, Guillabert a aidé beaucoup de personnes à trouver un emploi, une bourse d’étude, un logement sans jamais rien attendre en retour. Les indigents qui faisaient souvent le pied de grue devant sa maison logée à la rue qui porte aujourd’hui son nom ne le démentiront pas.
Il était dans ses habitudes de se lever tôt pour se prélasser sur son balcon, habillé d’un pyjama pour humer la fraîcheur des premières heures matinales.
Ses voisins ne verront plus jamais l’image de cet homme courbé à la démarche chancelante en train de faire les cent pas sur son balcon ou prendre sa modeste voiture pour aller échanger quelques mots au restaurant de son neveu.
André Guillabert a reçu en décembre dernier Abdou Diouf ainsi que Jacques Chirac, accompagné du président Abdoulaye Wade lors de sa dernière visite à Saint-Louis, en 2007. Il sera enterré lundi dans la vieille ville, comme il le souhaitait.