Selon les écrits de Abdoul Hadir Aidara, historien chevronné, L’histoire de Ndar entre dans l’histoire en 1659, quand Louis Caullier, agent de la compagnie du Cap-vert et du Sénégal obtient du Brack, roi du Walo, l’autorisation de construire une «habitation » qui portera le nom de fort Saint-Louis. Il avait été précédé quelques vingt ans plutôt par une autre bâtisse construite en 1638 par le capitaine dieppois Thomas Lambert sur l’île de Bocos, la première qu’on touche après avoir franchi la barre du Sénégal, à l’embouchure du fleuve. La mer envahissant la Langue de Barbarie avait détruit cette construction.
Au début fut…
D’après R. Rousseau repris par Abdoul Hadir Aidara, dans son œuvre intitulé « Saint-Louis du Sénégal d’hier à aujourd’hui », bien avant cette date, le premier village de la région voisine de l’embouchure du Sénégal fut fondé par Yammone Yalla qui venait du pays de Woul (Ouli) avec sa femme Ndeyenne Foul Diop et quelques membres de sa famille. Arrivée au bord du fleuve, ils burent un peu d’eau qu’ils trouvèrent douce et bonne. Alors Yammone déclara : « voici quel sera à l’avenir notre ndâ ».Cet endroit était tout prés de l’emplacement actuel de Leybar , à l’embouchure du marigot de Khor, Le village qui y fut fondé s’appela Ndâ, et ce fut le premier Marché du pays. « Ndâ signifie grand terre en vase cuite.
Ici ce terme prend le sens de réserve d’eau…C’est ce nom que vient le nom wolof de Saint-Louis. Ndâ devint Ndar. La création du fort de Saint-Louis entraina celle d’un marché dans la même île, en remplacement de celui de Ndâ, soit Die-ou-Ndar. Plus tard Ndâ (ou Ndar) étant disparu, la logique fit attribuer à l’emplacement du marché, c'est-à-dire à l’île de Saint-Louis, le nom de Ndar », indique Rousseau.
Un grand carrefour
Cheikhou Diakité, professeur de français à la retraite, qualifie l’origine du nom de Ndar en plusieurs versions qui se recoupent. Saint-Louis a été en effet, très appétée par les puissances coloniales et presque toutes les catégories ethniques qui composent le Sénégal. Elle a été non seulement le carrefour des voies sahéliennes, maritimes et fluviales elle a également été le point de convergence de plusieurs peuples. De ce point de vue son origine peut surgir de nulle part entre ces peuples qui ont occupé l’île de Ndar. A en croire ce professeur et écrivain, il existe quatre versions sur l’Histoire de Ndar. D’abord, la première explication est relative aux berbères. En effet, aux environs du 9e siècle, un migrant berbère nomade avec sa famille, ses esclaves et son troupeau en transhumant s’arrêta sur des terres verdoyantes à quelques encablures de l’embouchure du fleuve Sénégal. Charmé par tant de splendeur, il décida de s’installer et baptisa ce lieu « Dar es Salam » qui signifie le port du salut. L’homme du nom d’Ahmed Lika Ben Ndar, nomade zandj (noir) qui venait de Chinguetti, était un élément résiduel du soulèvement des esclaves dans le sud de l’Irak en 869 à l’époque où Bagdad était la plaque tournante de la traite arabe.
Ndar, selon les versions wolof et pular
Ensuite, la version wolof qui est mise en relation avec l’histoire de Ndar est celle de Leybar, un village qui se trouve vers Candong. Selon toujours l’auteur de « Nafi la saint-louisienne » qui lui a été raconté par le vieux Moustapha Boye, chef du village de Leybar Boye, une confusion dit du nom de Ndar gu dieuk, le Ndar originel était entre l’île de Brieut et le passage de Ghebeur. A la suite d’une terrible épidémie qui décima la population à plusieurs reprises, les survivants pensant à une malédiction, abandonnèrent le village et s’installèrent sur une île d’accueil qu’ils baptisèrent Ndar Guédj en 1089.
S’agissant de la version pulaar, recueillie auprès d’Amadou Hamidou Diallo, professeur de philosophie au lycée Ameth Fall de Saint-Louis qu’il a lui même emprunté de Alhadji Bâ, plus connu sous le nom de Baba Aladji, originaire du village de Tokomadji dans la région de Matam, le nom de Ndar serait d’origine de pulaar a estimé Cheikhou Diakité. « Venus faire paître leurs troupeaux, voyant l’île entouré d’eau, ces éleveurs peulhs se seraient exclamés : « Nderr-guedj (la terre à l’intérieur de la mer) ou tout simplement la transcription du pulaar : ndaar guedj=regarde la mer » explique t-il.
Enfin la dernière version coïncide à l’arrivée des dieppois dans l’île dans les années 1364-1558. Arrivée des navires tels que « la nouvelle », « la bonne aventure », et la « galère» qui entrèrent au Sénégal par l’embouchure du fleuve Sénégal, ils mouillèrent dans l’île de Bocos non loin de l’île de Saint-Louis actuelle. Malgré qu’elle fût inhabitée l’île de Ndar restait la propriétaire du brack du Walo. De ce faite, pour leurs échanges, ils payèrent des redevances au représentant du brack à Gandiole en 1364. Les échanges malgré les rapports courtois furent souvent très heurtés (razzia, maladie, embuscades etc).
Les îles situées prés de l’embouchure du fleuve Sénégal étaient alors sous le contrôle de Jambar Diop (Jean Barre). C’est lui, qui, plus tard a permit à Thomas Lambert d’installer un comptoir sur l’île de Brieut le 25 septembre 1626. L’accord fut entériné par le Brack, Chiaka Ndiaye qui régna au Walo de 1576 à 1640.
« En effet l’histoire voudrait que le Nom de Ndar soit le fruit d’une méprise entre le terme de Ndar et Ndâ, soit le canaris », a-t-il soutenu. Ainsi, selon Félix Brigaud et Jean Vaste dans « Saint-Louis du Sénégal aux mille visages », en 1659, les Dieppois s’installèrent plus en amont dans l’île qui sera appelée Saint-Louis: « baptisée ainsi en hommage au roi Louis 13», (G.H. Duchemin).
Adja Magatte DIAL
(Correspondante Permanente à Saint-Louis)
adjamagatted@gmail.com
Au début fut…
D’après R. Rousseau repris par Abdoul Hadir Aidara, dans son œuvre intitulé « Saint-Louis du Sénégal d’hier à aujourd’hui », bien avant cette date, le premier village de la région voisine de l’embouchure du Sénégal fut fondé par Yammone Yalla qui venait du pays de Woul (Ouli) avec sa femme Ndeyenne Foul Diop et quelques membres de sa famille. Arrivée au bord du fleuve, ils burent un peu d’eau qu’ils trouvèrent douce et bonne. Alors Yammone déclara : « voici quel sera à l’avenir notre ndâ ».Cet endroit était tout prés de l’emplacement actuel de Leybar , à l’embouchure du marigot de Khor, Le village qui y fut fondé s’appela Ndâ, et ce fut le premier Marché du pays. « Ndâ signifie grand terre en vase cuite.
Ici ce terme prend le sens de réserve d’eau…C’est ce nom que vient le nom wolof de Saint-Louis. Ndâ devint Ndar. La création du fort de Saint-Louis entraina celle d’un marché dans la même île, en remplacement de celui de Ndâ, soit Die-ou-Ndar. Plus tard Ndâ (ou Ndar) étant disparu, la logique fit attribuer à l’emplacement du marché, c'est-à-dire à l’île de Saint-Louis, le nom de Ndar », indique Rousseau.
Un grand carrefour
Cheikhou Diakité, professeur de français à la retraite, qualifie l’origine du nom de Ndar en plusieurs versions qui se recoupent. Saint-Louis a été en effet, très appétée par les puissances coloniales et presque toutes les catégories ethniques qui composent le Sénégal. Elle a été non seulement le carrefour des voies sahéliennes, maritimes et fluviales elle a également été le point de convergence de plusieurs peuples. De ce point de vue son origine peut surgir de nulle part entre ces peuples qui ont occupé l’île de Ndar. A en croire ce professeur et écrivain, il existe quatre versions sur l’Histoire de Ndar. D’abord, la première explication est relative aux berbères. En effet, aux environs du 9e siècle, un migrant berbère nomade avec sa famille, ses esclaves et son troupeau en transhumant s’arrêta sur des terres verdoyantes à quelques encablures de l’embouchure du fleuve Sénégal. Charmé par tant de splendeur, il décida de s’installer et baptisa ce lieu « Dar es Salam » qui signifie le port du salut. L’homme du nom d’Ahmed Lika Ben Ndar, nomade zandj (noir) qui venait de Chinguetti, était un élément résiduel du soulèvement des esclaves dans le sud de l’Irak en 869 à l’époque où Bagdad était la plaque tournante de la traite arabe.
Ndar, selon les versions wolof et pular
Ensuite, la version wolof qui est mise en relation avec l’histoire de Ndar est celle de Leybar, un village qui se trouve vers Candong. Selon toujours l’auteur de « Nafi la saint-louisienne » qui lui a été raconté par le vieux Moustapha Boye, chef du village de Leybar Boye, une confusion dit du nom de Ndar gu dieuk, le Ndar originel était entre l’île de Brieut et le passage de Ghebeur. A la suite d’une terrible épidémie qui décima la population à plusieurs reprises, les survivants pensant à une malédiction, abandonnèrent le village et s’installèrent sur une île d’accueil qu’ils baptisèrent Ndar Guédj en 1089.
S’agissant de la version pulaar, recueillie auprès d’Amadou Hamidou Diallo, professeur de philosophie au lycée Ameth Fall de Saint-Louis qu’il a lui même emprunté de Alhadji Bâ, plus connu sous le nom de Baba Aladji, originaire du village de Tokomadji dans la région de Matam, le nom de Ndar serait d’origine de pulaar a estimé Cheikhou Diakité. « Venus faire paître leurs troupeaux, voyant l’île entouré d’eau, ces éleveurs peulhs se seraient exclamés : « Nderr-guedj (la terre à l’intérieur de la mer) ou tout simplement la transcription du pulaar : ndaar guedj=regarde la mer » explique t-il.
Enfin la dernière version coïncide à l’arrivée des dieppois dans l’île dans les années 1364-1558. Arrivée des navires tels que « la nouvelle », « la bonne aventure », et la « galère» qui entrèrent au Sénégal par l’embouchure du fleuve Sénégal, ils mouillèrent dans l’île de Bocos non loin de l’île de Saint-Louis actuelle. Malgré qu’elle fût inhabitée l’île de Ndar restait la propriétaire du brack du Walo. De ce faite, pour leurs échanges, ils payèrent des redevances au représentant du brack à Gandiole en 1364. Les échanges malgré les rapports courtois furent souvent très heurtés (razzia, maladie, embuscades etc).
Les îles situées prés de l’embouchure du fleuve Sénégal étaient alors sous le contrôle de Jambar Diop (Jean Barre). C’est lui, qui, plus tard a permit à Thomas Lambert d’installer un comptoir sur l’île de Brieut le 25 septembre 1626. L’accord fut entériné par le Brack, Chiaka Ndiaye qui régna au Walo de 1576 à 1640.
« En effet l’histoire voudrait que le Nom de Ndar soit le fruit d’une méprise entre le terme de Ndar et Ndâ, soit le canaris », a-t-il soutenu. Ainsi, selon Félix Brigaud et Jean Vaste dans « Saint-Louis du Sénégal aux mille visages », en 1659, les Dieppois s’installèrent plus en amont dans l’île qui sera appelée Saint-Louis: « baptisée ainsi en hommage au roi Louis 13», (G.H. Duchemin).
Adja Magatte DIAL
(Correspondante Permanente à Saint-Louis)
adjamagatted@gmail.com