Le fort Faidherbe de Dagana, vestige du passé colonial dans cette commune du nord du pays, devrait continuer à perpétuer la singularité de la domination française exercée à partir des rives du fleuve Sénégal, même après la fin de sa restauration en cours destinée à terme à le transformer en hôtel.
Des décennies après la fin de la domination française matérialisée par une régence du continent africain à partir de Saint-Louis, capitale de l’Afrique occidentale française (AOF), ce bâtiment usé par le temps exprime par sa restauration la promesse d’une histoire assumée, répondant d’une mémoire collective meurtrie par la colonisation et la Traite négrière.
‘‘Le bâtiment était en ruine et le ministre de l’Habitat et non moins maire de la commune de Dagana Omar Sarr a décidé, en partenariat avec l’Etat du Sénégal, de le réhabiliter. Et puisque la commune n’a pas d’hôtel, on en a fait un’’, explique Anta Diop Niang, adjointe au maire de Dagana.
Les travaux de restauration ont commencé depuis quelques mois. Ils devraient préserver le style colonial qui fait le charme de cet édifice classé dans le Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le fort Faidherbe illustre bien le passage du colon dans cette localité du Sénégal plein d’histoire. Sur cet endroit du fleuve, l’architecture du bâtiment date presque de la même époque. Un atout pour la promotion du futur hôtel, qui pourrait s’y appuyer pour attirer notamment des touristes, spécialistes du patrimoine, curieux ou nostalgiques.
Le fort de Dagana, comme la rive dont il porte le nom, sur les rives du fleuve Sénégal, abrite en effet l’un des plus anciens sites de l’invasion occidentale en Afrique noire vers les années 1800. Le fort de Dagana, malgré l’usure du temps, reste un imposant bâtiment dont l’architecture très ancienne conte par ailleurs la réinstallation des Français après la chute de l’Empire français, à partir de 1814.
‘’Sur la berge plate et maintenant boisée, nous avions acheté en 1820 un terrain de quelques hectares, à proximité du village. Nous avions construit une petite caserne entourée d’un quadrilatère du mur. On renforça plus tard cet ouvrage en enlevant des bastions aux quatre coins du mur d’enceinte qu’on reprit du même coup’’, écrit ainsi Léon d’Anfreville de la Salle (1909).
La garnison comportait en 1835 un lieutenant, un chirurgien, 32 sous-officiers et soldats. La protection des commerçants, qui montaient faire la traite, était la préoccupation principale des chefs de poste. Le poste de Dagana a été attaqué dans la matinée du 15 mars 1908 par Aly Yoro Dia, un marabout originaire de Fanaye, décidé à ‘’mettre à mort tous ceux qui ne voudraient pas se convertir à la religion musulmane’’.
Le marabout et une centaine de ses partisans armés ouvrirent le feu et se portèrent à l’assaut de la résidence en trois colonnes. Le combat dura plus d’une heure et les assaillants furent repoussés, après avoir subi de lourdes pertes.
La nomination en 1854 de Louis Faidherbe au poste de gouverneur marque le début de la phase active de la colonisation. Celui-ci réussit à pacifier et unifier le nord et l’ouest de l’actuel Sénégal, avant de lancer des expéditions conquérantes dans toute l’Afrique de l’Ouest à partir d’une base militaire sûre. Il s’attèle en même temps à la mise en valeur de la colonie, en étendant et en intensifiant la culture de l’arachide.
Faidherbe inaugure le chemin de fer Dakar - Saint-Louis et le port de Dakar et institue l’enseignement laïque et la formation des élites.
Il jette ainsi les bases de l’édification de l’Afrique occidentale française. Un symbole fort donc que le fort de Dagana, emblématique notamment de l’installation des comptoirs commerciaux dans cette zone du Sénégal qui se confond encore aujourd’hui avec la Mauritanie voisine, de par l’histoire et l’interpénétration des peuples des deux pays.
Aujourd’hui encore, les pirogues continuent de faire la navette entre les deux Dagana, la commune sénégalaise et sa jumelle située de l’autre côté de la rive, communément appelée Dagana Mauritanie. ‘’C’est presque le même pays, les gens quittent Dagana pour aller faire leurs achats à Dagana Mauritanie, et vice versa’’, témoigne Fama Diop.
D’ores et déjà, ‘’Le Bou El Mogdad’’, qui fait la navette entre Saint-Louis et Dagana et même Podor, donne une idée des potentialités touristiques de la zone. Elle assure le transport de touristes et de natifs de cette zone nostalgique de mémorables croisières un moment interrompues mais prisées des touristes et des natifs des rives du fleuve Sénégal.
De 1950 à 1970, ’’Le Bou El Mogdad’’ assurait le transport de marchandises et de personnes entre Saint-Louis, Richard-Toll, Rosso, Podor, Kaedi (Mauritanie), Matam, Bakel et Kayes, au mali voisin. Une intégration avant l’heure.
Des décennies après la fin de la domination française matérialisée par une régence du continent africain à partir de Saint-Louis, capitale de l’Afrique occidentale française (AOF), ce bâtiment usé par le temps exprime par sa restauration la promesse d’une histoire assumée, répondant d’une mémoire collective meurtrie par la colonisation et la Traite négrière.
‘‘Le bâtiment était en ruine et le ministre de l’Habitat et non moins maire de la commune de Dagana Omar Sarr a décidé, en partenariat avec l’Etat du Sénégal, de le réhabiliter. Et puisque la commune n’a pas d’hôtel, on en a fait un’’, explique Anta Diop Niang, adjointe au maire de Dagana.
Les travaux de restauration ont commencé depuis quelques mois. Ils devraient préserver le style colonial qui fait le charme de cet édifice classé dans le Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le fort Faidherbe illustre bien le passage du colon dans cette localité du Sénégal plein d’histoire. Sur cet endroit du fleuve, l’architecture du bâtiment date presque de la même époque. Un atout pour la promotion du futur hôtel, qui pourrait s’y appuyer pour attirer notamment des touristes, spécialistes du patrimoine, curieux ou nostalgiques.
Le fort de Dagana, comme la rive dont il porte le nom, sur les rives du fleuve Sénégal, abrite en effet l’un des plus anciens sites de l’invasion occidentale en Afrique noire vers les années 1800. Le fort de Dagana, malgré l’usure du temps, reste un imposant bâtiment dont l’architecture très ancienne conte par ailleurs la réinstallation des Français après la chute de l’Empire français, à partir de 1814.
‘’Sur la berge plate et maintenant boisée, nous avions acheté en 1820 un terrain de quelques hectares, à proximité du village. Nous avions construit une petite caserne entourée d’un quadrilatère du mur. On renforça plus tard cet ouvrage en enlevant des bastions aux quatre coins du mur d’enceinte qu’on reprit du même coup’’, écrit ainsi Léon d’Anfreville de la Salle (1909).
La garnison comportait en 1835 un lieutenant, un chirurgien, 32 sous-officiers et soldats. La protection des commerçants, qui montaient faire la traite, était la préoccupation principale des chefs de poste. Le poste de Dagana a été attaqué dans la matinée du 15 mars 1908 par Aly Yoro Dia, un marabout originaire de Fanaye, décidé à ‘’mettre à mort tous ceux qui ne voudraient pas se convertir à la religion musulmane’’.
Le marabout et une centaine de ses partisans armés ouvrirent le feu et se portèrent à l’assaut de la résidence en trois colonnes. Le combat dura plus d’une heure et les assaillants furent repoussés, après avoir subi de lourdes pertes.
La nomination en 1854 de Louis Faidherbe au poste de gouverneur marque le début de la phase active de la colonisation. Celui-ci réussit à pacifier et unifier le nord et l’ouest de l’actuel Sénégal, avant de lancer des expéditions conquérantes dans toute l’Afrique de l’Ouest à partir d’une base militaire sûre. Il s’attèle en même temps à la mise en valeur de la colonie, en étendant et en intensifiant la culture de l’arachide.
Faidherbe inaugure le chemin de fer Dakar - Saint-Louis et le port de Dakar et institue l’enseignement laïque et la formation des élites.
Il jette ainsi les bases de l’édification de l’Afrique occidentale française. Un symbole fort donc que le fort de Dagana, emblématique notamment de l’installation des comptoirs commerciaux dans cette zone du Sénégal qui se confond encore aujourd’hui avec la Mauritanie voisine, de par l’histoire et l’interpénétration des peuples des deux pays.
Aujourd’hui encore, les pirogues continuent de faire la navette entre les deux Dagana, la commune sénégalaise et sa jumelle située de l’autre côté de la rive, communément appelée Dagana Mauritanie. ‘’C’est presque le même pays, les gens quittent Dagana pour aller faire leurs achats à Dagana Mauritanie, et vice versa’’, témoigne Fama Diop.
D’ores et déjà, ‘’Le Bou El Mogdad’’, qui fait la navette entre Saint-Louis et Dagana et même Podor, donne une idée des potentialités touristiques de la zone. Elle assure le transport de touristes et de natifs de cette zone nostalgique de mémorables croisières un moment interrompues mais prisées des touristes et des natifs des rives du fleuve Sénégal.
De 1950 à 1970, ’’Le Bou El Mogdad’’ assurait le transport de marchandises et de personnes entre Saint-Louis, Richard-Toll, Rosso, Podor, Kaedi (Mauritanie), Matam, Bakel et Kayes, au mali voisin. Une intégration avant l’heure.