Les groupes issus de l'opposition mauritanienne ont eu des réactions mitigées face à un pacte tout juste signé portant sur la réforme et l'unité nationale.
La semaine dernière, les responsables politiques mauritaniens sont parvenus à s'entendre sur un accord très large portant sur la réforme, à l'issue de négociations longues de plusieurs mois menées entre les leaders de l'opposition et le gouvernement. Les partis politiques sont également convenus de lancer une campagne en direction des citoyens, qui détaillera les changements qui ont été décidés.
Ces entretiens, placés sous la surveillance du Président, de divers responsables politiques et d'observateurs internationaux, se sont déroulés au Palais des conférences et se sont achevés le 19 octobre. Les parties en présence ont par ailleurs donné, le dimanche 22 octobre, le coup d'envoi de la campagne de sensibilisation à cet accord, avec, au programme, la visite de Nouakchott et de toutes les capitales de l'Etat.
Parmi les participants majeurs à ce dialogue issus de l'opposition se trouvaient l'Alliance populaire progressiste et El Wiam.
Dix sujets ont été traités dans cet accord : l'unité nationale, la cohésion sociale, la promotion de la démocratie, la réforme du système judiciaire, le secteur de l'audiovisuel, la détermination du statut de l'opposition démocratique, le code électoral et l'alternance pacifique du pouvoir, le statut et le rôle de l'armée nationale, la bonne gouvernance et la lutte contre le terrorisme.
Les candidats à des postes de responsabilité politique, hormis à la Présidence, ne seront plus autorisés à se présenter en tant qu'indépendants, tandis que les changements anticonstitutionnels et les coups d'Etat seront dorénavant pénalisés. La participation des personnels militaires à la vie politique sera par ailleurs restreinte.
Cet accord porte également sur un projet d'amendement constitutionnel permettant d'établir la responsabilité du gouvernement devant le parlement. L'un de ses articles rejette très clairement l'esclavage, la torture et toute forme de comportement humiliant et dégradant.
Selon ses termes, une commission nationale indépendante chargée des élections, comprenant sept membres, sera créée et oeuvrera en permanence dans un climat de pleine indépendance.
En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, les deux parties sont convenues d'apporter des réponses fermes à ces problèmes, tout en prenant en compte les causes et les motivations du phénomène aux niveaux national et international.
Le Président nommera une commission spéciale chargée de la mise en oeuvre de cet accord.
"Les résultats de ce dialogue seront sans aucun doute des étapes qualitatives dans le renforcement de la démocratie et dans la consolidation du développement, parce que la Mauritanie est capable de gérer les accumulations négatives résultant de décennies de manipulations... de la corruption systématique et de la médiocrité généralisée des performances", a déclaré le Président Mohamed Ould Abdel Aziz dans son discours suivant l'annonce de l'accord.
"La démocratie n'est pas seulement un état de gestion rigide obtenu au travers de procédures législatives ou réglementaires spécifiques", a-t-il ajouté, " mais elle dépend plutôt en premier lieu de la dynamique d'ouverture, de la volonté de réforme, et du consensus concernant l'intérêt supérieur de la population".
Le principal négociateur de l'opposition, Beijel Ould Houmeid, a fait savoir que le dialogue politique mené avec la majorité présidentielle avait permis de fonder la confiance entre les deux parties, et de dépasser "les différences futiles. Ses résultats sont considérés comme un acquis pour la Mauritanie".
Ould Houmeid a insisté sur l'engagement pris par les autorités d'appliquer la convention, mais il a toutefois annoncé qu'il était probable qu'il y aurait des difficultés à mettre en oeuvre un changement réel.
Les dix partis de l'opposition qui ont boycotté ce dialogue ont dit ne considérer cet accord que comme "la consécration des autorités du régime actuel".
Ils ont indiqué qu'à leur point de vue, cette convention n'établit pas clairement les pouvoirs du Premier ministre, du parlement, ni les relations entre eux. "Et elle ne donne également aucune garantie réelle d'empêcher l'intervention en politique des dirigeants militaires".
L'Association des journalistes mauritaniens a publié le 20 octobre un communiqué saluant la signature de cet accord, affirmant qu'il "resserrera les rangs dans la bataille pour le développement".
Le Coordination de la jeunesse du 25 février a fait savoir que les entretiens avaient mené à des compromis de la part des deux parties. Elle a aussi exprimé son espoir de voir cet accord mettre un terme à des années de crise politique.
Elle a enfin souligné que les discussions n'avaient pas porté sur des questions spécifiques "comme la place des jeunes dans la société, ainsi que les réformes économiques et sociales nécessaires pour améliorer les conditions d'existence des citoyens mauritaniens".
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
Cridem.org
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La semaine dernière, les responsables politiques mauritaniens sont parvenus à s'entendre sur un accord très large portant sur la réforme, à l'issue de négociations longues de plusieurs mois menées entre les leaders de l'opposition et le gouvernement. Les partis politiques sont également convenus de lancer une campagne en direction des citoyens, qui détaillera les changements qui ont été décidés.
Ces entretiens, placés sous la surveillance du Président, de divers responsables politiques et d'observateurs internationaux, se sont déroulés au Palais des conférences et se sont achevés le 19 octobre. Les parties en présence ont par ailleurs donné, le dimanche 22 octobre, le coup d'envoi de la campagne de sensibilisation à cet accord, avec, au programme, la visite de Nouakchott et de toutes les capitales de l'Etat.
Parmi les participants majeurs à ce dialogue issus de l'opposition se trouvaient l'Alliance populaire progressiste et El Wiam.
Dix sujets ont été traités dans cet accord : l'unité nationale, la cohésion sociale, la promotion de la démocratie, la réforme du système judiciaire, le secteur de l'audiovisuel, la détermination du statut de l'opposition démocratique, le code électoral et l'alternance pacifique du pouvoir, le statut et le rôle de l'armée nationale, la bonne gouvernance et la lutte contre le terrorisme.
Les candidats à des postes de responsabilité politique, hormis à la Présidence, ne seront plus autorisés à se présenter en tant qu'indépendants, tandis que les changements anticonstitutionnels et les coups d'Etat seront dorénavant pénalisés. La participation des personnels militaires à la vie politique sera par ailleurs restreinte.
Cet accord porte également sur un projet d'amendement constitutionnel permettant d'établir la responsabilité du gouvernement devant le parlement. L'un de ses articles rejette très clairement l'esclavage, la torture et toute forme de comportement humiliant et dégradant.
Selon ses termes, une commission nationale indépendante chargée des élections, comprenant sept membres, sera créée et oeuvrera en permanence dans un climat de pleine indépendance.
En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, les deux parties sont convenues d'apporter des réponses fermes à ces problèmes, tout en prenant en compte les causes et les motivations du phénomène aux niveaux national et international.
Le Président nommera une commission spéciale chargée de la mise en oeuvre de cet accord.
"Les résultats de ce dialogue seront sans aucun doute des étapes qualitatives dans le renforcement de la démocratie et dans la consolidation du développement, parce que la Mauritanie est capable de gérer les accumulations négatives résultant de décennies de manipulations... de la corruption systématique et de la médiocrité généralisée des performances", a déclaré le Président Mohamed Ould Abdel Aziz dans son discours suivant l'annonce de l'accord.
"La démocratie n'est pas seulement un état de gestion rigide obtenu au travers de procédures législatives ou réglementaires spécifiques", a-t-il ajouté, " mais elle dépend plutôt en premier lieu de la dynamique d'ouverture, de la volonté de réforme, et du consensus concernant l'intérêt supérieur de la population".
Le principal négociateur de l'opposition, Beijel Ould Houmeid, a fait savoir que le dialogue politique mené avec la majorité présidentielle avait permis de fonder la confiance entre les deux parties, et de dépasser "les différences futiles. Ses résultats sont considérés comme un acquis pour la Mauritanie".
Ould Houmeid a insisté sur l'engagement pris par les autorités d'appliquer la convention, mais il a toutefois annoncé qu'il était probable qu'il y aurait des difficultés à mettre en oeuvre un changement réel.
Les dix partis de l'opposition qui ont boycotté ce dialogue ont dit ne considérer cet accord que comme "la consécration des autorités du régime actuel".
Ils ont indiqué qu'à leur point de vue, cette convention n'établit pas clairement les pouvoirs du Premier ministre, du parlement, ni les relations entre eux. "Et elle ne donne également aucune garantie réelle d'empêcher l'intervention en politique des dirigeants militaires".
L'Association des journalistes mauritaniens a publié le 20 octobre un communiqué saluant la signature de cet accord, affirmant qu'il "resserrera les rangs dans la bataille pour le développement".
Le Coordination de la jeunesse du 25 février a fait savoir que les entretiens avaient mené à des compromis de la part des deux parties. Elle a aussi exprimé son espoir de voir cet accord mettre un terme à des années de crise politique.
Elle a enfin souligné que les discussions n'avaient pas porté sur des questions spécifiques "comme la place des jeunes dans la société, ainsi que les réformes économiques et sociales nécessaires pour améliorer les conditions d'existence des citoyens mauritaniens".
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
Cridem.org
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