Une silhouette élancée, une envergure de trente mètres, deux moteurs dans les ailes, un dans le nez. L'«Arc-en-ciel» conçu par Couzinet fait partie des engins mythiques qui ont marqué l'histoire de l'aviation. Le 20 mai 1933, il se posait sur la piste de Francazal, après la traversée de l'Atlantique sud. Un exploit pour le premier trimoteur terrestre à l'époque où on ne jurait que par l'hydravion qui peut se poser à tout moment en cas de panne.
Quelques mois plus tôt, en janvier 1933, l'Arc-en-ciel pulvérise le record de la traversée de l'Atlantique sud : avec une moyenne horaire de 221 kilomètres, parti de Saint-Louis au Sénégal il rallie Natal au Brésil, à 3 200 kilomètres de distance, en 14 h 27. Le pilote, Jean Mermoz, fait aussi partie de la légende. Pour lui, l'avenir de l'aviation et des lignes de l'Aéropostale, c'est cet avion «terrestre».
Le 20 mai 1933, Mermoz, l'équipage, et Couzinet, le constructeur de l'avion, sont accueillis en héros à Francazal. Les colonnes de la Dépêche du Midi, les 21 et 22 mai, relatent l'arrivée de l'Arc-en-ciel à Toulouse, à 17 h 45, et son départ, le lendemain, pour le Bourget où la foule attend encore l'équipage.
«On l'aperçoit très nettement au sud-est dans cette atmosphère lumineuse et sous ce beau soleil qui ont caractérisé cet après-midi. L'avion décrit une courbe, survolant Toulouse, puis, progressivement abaissant son aire, vient se poser avec une aisance parfaite sur le vaste terrain et roule jusqu'à la ligne du public que les agents de police maintiennent non sans quelque difficulté.», peut-on lire dans la Dépêche du Midi dont le journaliste recueille les impressions «du vaillant pilote Jean Mermoz» qui «en dépit de sa belle structure d'athlète dont un chandail fauve cache mal les pectoraux, paraît un peu fatigué».
L'équipage avait en effet dû voler avec deux moteurs sur trois et réparer une fuite d'eau sur le troisième en plein vol. «C'était un raid mythique. Tout le monde attendait cet avion. L'arc-en-ciel reste aussi très associé à Mermoz, pilote qui disparaît trois ans plus tard dans un hydravion dont il ne voulait plus. Pour lui, l'avenir, c'était l'avion terrestre» décrypte Gilles Collaveri, secrétaire de l'association Mémoire d'Aéropostale présidée par Catherine Gay. «C'est important de se souvenir de cet épisode, de voir combien Francazal a été important dans l'histoire de l'aéronautique», poursuit le passionné d'avions. De l'Arc-en-ciel de René Couzinet, il ne reste aujourd'hui que des photos et un fragment de dérive. Une exposition retrace son histoire à partir du 21 mai à La Roche-sur-Yon.
Mémoire à Montaudran
Le projet urbain Montaudran Aérospace prévoit un site mémoire de l'aéropostale sur les anciens terrains d'Air France. Le foncier est en cours d'acquisition, une étude a été rendue aux associations. L'association des villes de l'Aéropostale, présidée par Pierre Cohen, milite pour que tous les sites Aéropostale rentrent dans le patrimoine immatériel de l'Unesco.
ladepeche.fr
Quelques mois plus tôt, en janvier 1933, l'Arc-en-ciel pulvérise le record de la traversée de l'Atlantique sud : avec une moyenne horaire de 221 kilomètres, parti de Saint-Louis au Sénégal il rallie Natal au Brésil, à 3 200 kilomètres de distance, en 14 h 27. Le pilote, Jean Mermoz, fait aussi partie de la légende. Pour lui, l'avenir de l'aviation et des lignes de l'Aéropostale, c'est cet avion «terrestre».
Le 20 mai 1933, Mermoz, l'équipage, et Couzinet, le constructeur de l'avion, sont accueillis en héros à Francazal. Les colonnes de la Dépêche du Midi, les 21 et 22 mai, relatent l'arrivée de l'Arc-en-ciel à Toulouse, à 17 h 45, et son départ, le lendemain, pour le Bourget où la foule attend encore l'équipage.
«On l'aperçoit très nettement au sud-est dans cette atmosphère lumineuse et sous ce beau soleil qui ont caractérisé cet après-midi. L'avion décrit une courbe, survolant Toulouse, puis, progressivement abaissant son aire, vient se poser avec une aisance parfaite sur le vaste terrain et roule jusqu'à la ligne du public que les agents de police maintiennent non sans quelque difficulté.», peut-on lire dans la Dépêche du Midi dont le journaliste recueille les impressions «du vaillant pilote Jean Mermoz» qui «en dépit de sa belle structure d'athlète dont un chandail fauve cache mal les pectoraux, paraît un peu fatigué».
L'équipage avait en effet dû voler avec deux moteurs sur trois et réparer une fuite d'eau sur le troisième en plein vol. «C'était un raid mythique. Tout le monde attendait cet avion. L'arc-en-ciel reste aussi très associé à Mermoz, pilote qui disparaît trois ans plus tard dans un hydravion dont il ne voulait plus. Pour lui, l'avenir, c'était l'avion terrestre» décrypte Gilles Collaveri, secrétaire de l'association Mémoire d'Aéropostale présidée par Catherine Gay. «C'est important de se souvenir de cet épisode, de voir combien Francazal a été important dans l'histoire de l'aéronautique», poursuit le passionné d'avions. De l'Arc-en-ciel de René Couzinet, il ne reste aujourd'hui que des photos et un fragment de dérive. Une exposition retrace son histoire à partir du 21 mai à La Roche-sur-Yon.
Mémoire à Montaudran
Le projet urbain Montaudran Aérospace prévoit un site mémoire de l'aéropostale sur les anciens terrains d'Air France. Le foncier est en cours d'acquisition, une étude a été rendue aux associations. L'association des villes de l'Aéropostale, présidée par Pierre Cohen, milite pour que tous les sites Aéropostale rentrent dans le patrimoine immatériel de l'Unesco.
ladepeche.fr