Dans ce bulletin secret (aux Archives Nationales du Sénégal ) adressé au Gouverneur Général le chef des services de renseignement de la colonie, M. Castamez confirme la thèse de la tradition orale du Waalo qui avait toujours affirmé que le Prince Dyoss Yamar MBODJ avait été assassiné par empoisonnement lors d’un dîner avec le Gouverneur par intérim Rognon.
Collaborateur zélé des Français au début de la mise en place de l’administration coloniale Yamar MBODJ, aristocrate wolof, ne répondait plus en ce début du XXe siècle au profil d’agents que cherchait la colonie.
Sa page refermée, c’était le début pour la France laïque, républicaine et maçonnique avec le recrutement d’une nouvelle classe dirigeante. Ce fut de le début de l’époque des citoyens des quatre communes, de Ngalandou Diouf Blaise Diagne, Lamine Gueye, Senghor, Mamadou Dia .
Bulletin de renseignements
P. Le Gouverneur Général
Le chef du 1er Bureau CASTAMEZ
…En effet, le 11 Mai 1903 Yamar MBODJ est décédé dans la nuit vers 22 heures dans des conditions très obscures à la suite d'une invitation du Gouverneur Rognon Charles qui assurait l’intérim du Gouverneur titulaire Monsieur Guy Camille.
Le 12 mai, en présence de nous les chefs de Province du pays, des notables de Saint-Louis, du Walo parents et amis le Gouverneur entouré par ses collaborateurs écouta la Marseillaise de la troupe militaire avant de prononcer son discours émouvant traçant la carrière et la qualité de Yamar MBODJ.
Après le discours du Gouverneur par intérim, son corps fut transporté à Diama Yallar dans une pirogue conduite par des frères Massamba Kane et Massogui Kane
Nous publions aussi un article de la revue française "Nouvelles géographiques 1891-1894" sur le séjour du Prince Yamar MBODJ à Paris.
Yamar M'Bodge et quelques grands chefs du Sénégal.
On a remarqué ces jours passés à Paris un beau noir du Sénégal, couvert de décorations, et accompagné de jeunes garçons. Ses visites à nos monuments et à nos établissements publics ont nécessairement éveillé une curiosité qu'on s'est hâté de satisfaire, mais incomplètement ou d'une manière inexacte.
Yamar M'Bodge, tel est le nom de ce Sénégalais, a le titre de commandant supérieur du Oualo, et doit cette situation autant aux services qu'il nous a rendus qu'à son origine. Il est le descendant de la famille royale des Bracks du Oualo et appartient à la branche des Djeusses.
Élevé à l'École des otages de Saint-Louis, il en sortit à seize ans pour être nommé chef du canton de N'Diangue (Oualo), sous la tutelle d'un de ses oncles.
C'est lui qui chassa Sidia du Oualo lors de la révolte de ce chef et le poursuivit jusque dans le Cayor.
Il a d'ailleurs pris part avec nos colonnes aux expéditions du Cayor, du Djolof et du Fouta et nous a rendu des services qui ont été largement récompensés.
Yamar est, en effet, titulaire de trois médailles d'honneur en or.
Il a été fait successivement chevalier de l'ordre royal du Cambodge, commandeur du Nicham-Iftikar, puis chevalier de la Légion d'honneur.
Ce n'est que récemment, lors de la réunion du Oualo oriental au Oualo occidental, que Yamar a été nommé chef supérieur du Oualo.
Il a quarante-quatre ans, et est doué d'une grande intelligence. Nous n'allons pourtant pas jusqu'à conclure de là qu'il est pour nous, pour nos idées de morale, un auxiliaire précieux, comme on s'est plu à le dire.
Notre politique coloniale, il faut avoir le courage de l'avouer, est souvent faite de tristes compromis, qui ne sont pas pour mettre en valeur ce qu'il y a en nous de plus vertueux.
Ajoutons que Yamar est accompagné dans son séjour à Paris par deux jeunes garçons son neveu Fara Penda et Abdou-Salom, tous deux, hier encore, élèves au collège des fils de chefs à Saint-Louis. Tous deux vont entrer au collège de Tunis.
Fara Penda Diao est le fils de la sœur de Yamar et de Yoro Diao, lui-même ancien élève de l'école des otages et fils de Fara Penda., l'ancien notable du Oualo qui a rendu de si grands services à Faidherbe.
Yoro Diao a été chef du Oualo oriental pendant longtemps et a démissionné au mois de novembre de l'année dernière. Fara Penda promet de devenir plus tard un bon serviteur de la France si on sait diriger sa jeune intelligence.
Abdou-SalAm est le fils d'une fille de l'ancien cadi de Saint-Louis, Amat N'Diaye, et de Sirkh Mamadou, le chef du Damga qui a été assassiné en 1890 par Aly Boubakar, fils d'Abdoul-Boubakar du Fouta.
Le Diawdine Amadou Bakhaw DIAW
Collaborateur zélé des Français au début de la mise en place de l’administration coloniale Yamar MBODJ, aristocrate wolof, ne répondait plus en ce début du XXe siècle au profil d’agents que cherchait la colonie.
Sa page refermée, c’était le début pour la France laïque, républicaine et maçonnique avec le recrutement d’une nouvelle classe dirigeante. Ce fut de le début de l’époque des citoyens des quatre communes, de Ngalandou Diouf Blaise Diagne, Lamine Gueye, Senghor, Mamadou Dia .
Bulletin de renseignements
P. Le Gouverneur Général
Le chef du 1er Bureau CASTAMEZ
…En effet, le 11 Mai 1903 Yamar MBODJ est décédé dans la nuit vers 22 heures dans des conditions très obscures à la suite d'une invitation du Gouverneur Rognon Charles qui assurait l’intérim du Gouverneur titulaire Monsieur Guy Camille.
Le 12 mai, en présence de nous les chefs de Province du pays, des notables de Saint-Louis, du Walo parents et amis le Gouverneur entouré par ses collaborateurs écouta la Marseillaise de la troupe militaire avant de prononcer son discours émouvant traçant la carrière et la qualité de Yamar MBODJ.
Après le discours du Gouverneur par intérim, son corps fut transporté à Diama Yallar dans une pirogue conduite par des frères Massamba Kane et Massogui Kane
Nous publions aussi un article de la revue française "Nouvelles géographiques 1891-1894" sur le séjour du Prince Yamar MBODJ à Paris.
Yamar M'Bodge et quelques grands chefs du Sénégal.
On a remarqué ces jours passés à Paris un beau noir du Sénégal, couvert de décorations, et accompagné de jeunes garçons. Ses visites à nos monuments et à nos établissements publics ont nécessairement éveillé une curiosité qu'on s'est hâté de satisfaire, mais incomplètement ou d'une manière inexacte.
Yamar M'Bodge, tel est le nom de ce Sénégalais, a le titre de commandant supérieur du Oualo, et doit cette situation autant aux services qu'il nous a rendus qu'à son origine. Il est le descendant de la famille royale des Bracks du Oualo et appartient à la branche des Djeusses.
Élevé à l'École des otages de Saint-Louis, il en sortit à seize ans pour être nommé chef du canton de N'Diangue (Oualo), sous la tutelle d'un de ses oncles.
C'est lui qui chassa Sidia du Oualo lors de la révolte de ce chef et le poursuivit jusque dans le Cayor.
Il a d'ailleurs pris part avec nos colonnes aux expéditions du Cayor, du Djolof et du Fouta et nous a rendu des services qui ont été largement récompensés.
Yamar est, en effet, titulaire de trois médailles d'honneur en or.
Il a été fait successivement chevalier de l'ordre royal du Cambodge, commandeur du Nicham-Iftikar, puis chevalier de la Légion d'honneur.
Ce n'est que récemment, lors de la réunion du Oualo oriental au Oualo occidental, que Yamar a été nommé chef supérieur du Oualo.
Il a quarante-quatre ans, et est doué d'une grande intelligence. Nous n'allons pourtant pas jusqu'à conclure de là qu'il est pour nous, pour nos idées de morale, un auxiliaire précieux, comme on s'est plu à le dire.
Notre politique coloniale, il faut avoir le courage de l'avouer, est souvent faite de tristes compromis, qui ne sont pas pour mettre en valeur ce qu'il y a en nous de plus vertueux.
Ajoutons que Yamar est accompagné dans son séjour à Paris par deux jeunes garçons son neveu Fara Penda et Abdou-Salom, tous deux, hier encore, élèves au collège des fils de chefs à Saint-Louis. Tous deux vont entrer au collège de Tunis.
Fara Penda Diao est le fils de la sœur de Yamar et de Yoro Diao, lui-même ancien élève de l'école des otages et fils de Fara Penda., l'ancien notable du Oualo qui a rendu de si grands services à Faidherbe.
Yoro Diao a été chef du Oualo oriental pendant longtemps et a démissionné au mois de novembre de l'année dernière. Fara Penda promet de devenir plus tard un bon serviteur de la France si on sait diriger sa jeune intelligence.
Abdou-SalAm est le fils d'une fille de l'ancien cadi de Saint-Louis, Amat N'Diaye, et de Sirkh Mamadou, le chef du Damga qui a été assassiné en 1890 par Aly Boubakar, fils d'Abdoul-Boubakar du Fouta.
Le Diawdine Amadou Bakhaw DIAW