Nommés par les populations locales, les élus locaux ne sont plus légitimes aujourd’hui aux yeux de ces dernières qui leur avaient transférer leur pouvoir pour une durée de 5 ans.
En effet, depuis un certains temps, la prorogation des mandats des élus locaux est devenueune banalité voire un jeu pour l’Exécutif. Jeu qu’il manie avec une certaine aisance. Pourtant, le caractère systématique de ces reports soulève les interrogations suivantes: quelle considération le régime en place a-t-ilpour les suffrages exprimés par les populations locales ? N’ont-ils plus de valeur au sens étymologique du terme ?
Le souhait du Président de la République doit-il primer sur le vote des citoyens ? La réponse à ces questions permettra de voir à quel point le gouvernement foule au pied les éléments clés d’un Etat de Droit. Sans langue de bois, l’on peut affirmer que si les collectivités locales sont considérées comme des cadres institutionnels de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques, comme le prévoit l’article 102 de la constitution sénégalaise, aujourd’hui elles constituent pour l’Etat un moyen d’orchestrer la confiscation de la souveraineté de la population locale. Et ceci dans le seul butde ralentir ledéclin d’un gouvernement aux abois qui a fini de montrer ses limites.
Pour justifier ces reports, un seul argument est servi à l’envi: c’est l’opposition qui avait demandé l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral. Mais ânonner une inexactitude ou un artifice ne permet pas d’en faire une vérité. Qu’on se le tienne pour dit: ces reports ne sont que la manifestation d’un manque de respect notoire au peuple Sénégalais.Pour rappel, l’audit du fichier et l’évaluation du processus electoral avaient déjà été demandés en décembre 2019. Requête tout à fait légitime lorsque l’on a en tête le déroulement des élections présidentielles qui ont eu pour support un fichier biaisé et pour verdict un résultat annoncé à l’avance.
Lors du dialogue politique, la date du 28 Mars 2021avaitété retenue par consensus comme étant le dernier report. Mais conscient du fait qu’il n’a pas la majorité, le régime met en place des manoeuvres dilatoires pour repousser l’inéluctable: une cuisante défaite lors des locales. En effet, à part ceux affairant aux révisions des listes électorales et dépôt de candidature, tout autre délaiinvoqué est fait dans le seul but de jouer avec le temps. Aucun autre report ne peut avoir de base juridique sérieuse et les élections doivent pouvoir se tenir avant la fin de l’année en cours. C’est d’ailleurs cette position qui est défendue par tous les experts neutres ou les membres de la société civile: il est possible de faire en sorte que l’évaluation et l’audit se fassent dans un délai de deux mois afin que les scrutins locaux puissent être organisés avant la fin de l’année.
Accepter le report des scrutins c’est permettre au Président de la République de faire ce que ces prédécesseurs n’ont jamais fait : reporter plus de trois fois les élections locales. C'est aussi cautionner implicitement le report des élections législatives en 2023. C’est surtout faire des reports des échéances électorales une norme. Or, dans un état de droit, le report d’élection doit être une exception et non pas la règle.
MALICK DIOP
Chargé des questions électorales PASTEF Département de Saint-Louis
En effet, depuis un certains temps, la prorogation des mandats des élus locaux est devenueune banalité voire un jeu pour l’Exécutif. Jeu qu’il manie avec une certaine aisance. Pourtant, le caractère systématique de ces reports soulève les interrogations suivantes: quelle considération le régime en place a-t-ilpour les suffrages exprimés par les populations locales ? N’ont-ils plus de valeur au sens étymologique du terme ?
Le souhait du Président de la République doit-il primer sur le vote des citoyens ? La réponse à ces questions permettra de voir à quel point le gouvernement foule au pied les éléments clés d’un Etat de Droit. Sans langue de bois, l’on peut affirmer que si les collectivités locales sont considérées comme des cadres institutionnels de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques, comme le prévoit l’article 102 de la constitution sénégalaise, aujourd’hui elles constituent pour l’Etat un moyen d’orchestrer la confiscation de la souveraineté de la population locale. Et ceci dans le seul butde ralentir ledéclin d’un gouvernement aux abois qui a fini de montrer ses limites.
Pour justifier ces reports, un seul argument est servi à l’envi: c’est l’opposition qui avait demandé l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral. Mais ânonner une inexactitude ou un artifice ne permet pas d’en faire une vérité. Qu’on se le tienne pour dit: ces reports ne sont que la manifestation d’un manque de respect notoire au peuple Sénégalais.Pour rappel, l’audit du fichier et l’évaluation du processus electoral avaient déjà été demandés en décembre 2019. Requête tout à fait légitime lorsque l’on a en tête le déroulement des élections présidentielles qui ont eu pour support un fichier biaisé et pour verdict un résultat annoncé à l’avance.
Lors du dialogue politique, la date du 28 Mars 2021avaitété retenue par consensus comme étant le dernier report. Mais conscient du fait qu’il n’a pas la majorité, le régime met en place des manoeuvres dilatoires pour repousser l’inéluctable: une cuisante défaite lors des locales. En effet, à part ceux affairant aux révisions des listes électorales et dépôt de candidature, tout autre délaiinvoqué est fait dans le seul but de jouer avec le temps. Aucun autre report ne peut avoir de base juridique sérieuse et les élections doivent pouvoir se tenir avant la fin de l’année en cours. C’est d’ailleurs cette position qui est défendue par tous les experts neutres ou les membres de la société civile: il est possible de faire en sorte que l’évaluation et l’audit se fassent dans un délai de deux mois afin que les scrutins locaux puissent être organisés avant la fin de l’année.
Accepter le report des scrutins c’est permettre au Président de la République de faire ce que ces prédécesseurs n’ont jamais fait : reporter plus de trois fois les élections locales. C'est aussi cautionner implicitement le report des élections législatives en 2023. C’est surtout faire des reports des échéances électorales une norme. Or, dans un état de droit, le report d’élection doit être une exception et non pas la règle.
MALICK DIOP
Chargé des questions électorales PASTEF Département de Saint-Louis