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Danger sur l’environnement : Comment le Chara infecte le Gorom lampsar.

Samedi 28 Septembre 2013

Depuis quelques années, il est constaté, dans tout le delta du fleuve Sénégal, une prolifération de Chara Sp. Cette invasion a plusieurs conséquences négatives sur l'environnement de la zone. Parmi ces effets on peut citer la dégradation de la qualité de l’eau destiné à l’AEP, l'inaccessibilité pour des fins culturales, d'abreuvage des animaux, de pêche au niveau du fleuve, des bras et du lac de Guiers et étouffement de la biodiversité de la zone notamment les poissons, etc. Le Chara provoque aujourd’hui quelques dysfonctionnements dans les réseaux d’AEP/Gorom lampsar selon les responsables de la fédération des associations, entraînant l’apparition de nombreux bouchons le long de l’axe.


Danger sur l’environnement : Comment le Chara infecte le Gorom lampsar.
SITUATION DU CHARA DANS LE DELTA
Le type de végétation fermée de Chara sp. observé au niveau des axes hydrauliques du système Gorom Lampsar augure d’un milieu riche en calcaire dû aux apports de nutriments provenant des eaux de drainage issues des parcelles de culture.

Le Chara est aujourd’hui observé sur l’ensemble du Delta avec une présence très marquée sur la Taouey en amont et en aval de l’ouvrage de Richard Toll, sur la rive Est du lac de Guiers (axe Saneinthe–Mbane) et surtout sur l’axe Gorom–lampsar.
Cet envahissement par le Chara vient accentuer la faible hydraulicité et le niveau élevé d’eutrophisation imputable jusqu’ici au Typha australis.

Ce phénomène observé est consécutif aux nombreux bouchons, constitués essentiellement par l’envahissement par une espèce d’algue appelé Chara sp.ou « Nianthie », qui obstrue le Djeuss et la réserve de Saint Louis empêchant ainsi la réserve de se remplir correctement.
Concernant le lac de Guiers, les pêcheurs rapportent que le Chara forme dans l’eau une végétation fermée et constitue de véritables pièges pour les poissons qui finissent pas mourir en masse.

Sur l’axe Gorom Lampsar, l’envahissement et la décomposition des végétaux aquatiques au niveau des axes hydrauliques a entrainé une dégradation de la qualité organoleptique de l’eau destinée à la consommation humaine caractérisée par une odeur nauséabonde. A noter que plus de 55 localités de la zone sont connectées sur le Gorom Lampsar pour l’approvisionnement en eau potable d’environ 38000 personnes. La réserve de Bango appelé Réserve de Saint Louis a pour vocation première de satisfaire la totalité des besoins en eau potable de ladite ville et des établissements humains environnants.

Cette situation a pour conséquence la compromission d’un certain nombre d’objectifs notamment l’amélioration de l’hydraulicité, le remplissage correct des plans d’eau et la perturbation des dispositifs d’alimentation en potable des populations et d’irrigation.
Ainsi la question de la gestion durable de ces écosystèmes se pose avec une acuité de plus en plus forte, compte tenu de la montée en flèche de la demande pour les usages de plus en plus diversifiés et aux risques de pollution due à une forte intensification agricole et à l’utilisation anarchique de l’espace environnant.

Danger sur l’environnement : Comment le Chara infecte le Gorom lampsar.
DESCRIPTION DU CHARA
Le genre chara appartient à la famille des charophycées.
Les Charophycées ne comprennent qu’un seul ordre : les Charales qui sont des algues vertes de grande taille (parfois jusqu’à un mètre) ayant un aspect particulier avec axes et verticilles rappelant les Preles ou les Cératophylles. L’algue est entièrement submergée, souvent imprégnée de calcaire;
Chez le genre Chara, le thalle est un système d'axes ramifiés portant des verticilles de rameaux courts qui naissent au niveau des nœuds (fig1 et 2). Il est ancré à un support par des rhizoïdes. Chaque inter-nœud est occupé par une cellule géante revêtue d'un manchon de filaments pluricellulaires incrustés de calcaire.

Danger sur l’environnement : Comment le Chara infecte le Gorom lampsar.
CYCLE BIOLOGIQUE DU CHARA
La reproduction se fait par formation d’anthéridies et d’oogones sur les noeuds des rameaux verticillés.
L’anthéridie est l'organe de production et de stockage des gamètes mâles haploïdes (appelés anthérozoïdes ou spermatozoïdes) et l’oogone est l’organe où se forment les cellules femelles.

C'est au niveau des noeuds des axes courts verticillés que naissent les organes reproducteurs mâles (globules orangés) et femelles (nucules brunes). L'espèce est monoïque c'est-à-dire qu’elle possède des fleurs mâles et femelles en des endroits différents d'un même pied (fig 3).
La multiplication végétative se fait grâce à la germination de bulbilles naissant sur les rhizoïdes.
Il existe une seule famille, les Characées, avec six genres ; Chara et Nitella sont les plus répandus. Ils tapissent le fond de certaines mares des plaines d’inondation.

BIOTOPE DU CHARA
L’habitat correspond à des milieux aquatiques : fossés, mares, étangs, lacs, ballastières, anciennes exploitations (de sables, graviers, galets ou tourbe) de profondeur variable (quelques centimètres à 20 m environ), dépressions diverses aménagées, annexes de fleuves ou de rivières (bras morts).

L’habitat est sensible aux différents facteurs suivants : variation du niveau d’eau, assèchement, piétinement, modification du pH, pollution par les déjections, présence d’hydrocarbures en surface, eutrophisation, manque de luminosité.
L’action de certains agents de pollution des eaux (engrais, herbicides : la plupart des characées ne supportent pas des concentrations de phosphates dépassant 0,02 mg/l), le chaulage des plans d’eau à des fins piscicoles, l’augmentation de la concentration en nutriments et la diminution de la transparence.

VALEUR ECOLOGIQUE ET BIOLOGIQUE
Les characées ont un rôle important dans la chaîne alimentaire des espèces herbivores au niveau des milieux aquatiques. Leurs végétations sont aussi des lieux de frayère pour les poissons. Ces plantes, calcifiées, sont recherchées par les écrevisses qui en sont friandes à la période de mue.

Elles sont d’importants fixateurs de calcaire, contribuant largement à la formation des craies lacustres et participant, à l’échelle géologique, à l’atterrissement des lacs. Certaines espèces sont indicatrices d.un milieu jeune ou de venues d.eau souterraine.
De plus, les characées favorisent la diminution de la turbidité et sont utilisées dans des travaux de remise en état de certains lacs (Pays-Bas). Leur présence est généralement indicatrice d.une bonne qualité de l.eau (notons toutefois que Chara gr. vulgaris supporte des eaux relativement riches).


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